Auteur/autrice : DavidB

  • Bilbo le Hobbit, un Voyage Inattendu

    Bilbo le Hobbit, un Voyage Inattendu

     

    J’ai enfin pu voir The Hobbit, an Unexpected Journey (Bilbo le Hobbit, un Voyage Inattendu pour les purement francophones parmi vous). Voici quelques-unes de mes impressions. Bien évidemment, si vous ne l’avez pas encore vu, peut-être vaut-il mieux que vous ne lisiez pas ceci si vous n’aimez pas les spoilers.

    Hobbit Poster

    Commençons déjà par le fait que quand on attend un film pendant très longtemps, on est parfois très déçu. Le film que j’ai attendu le plus longtemps (16 ans) fut The Phantom Menace. Avec le résultat et la déception que nous connaissons tous. J’avais donc quelques appréhensions avec cette première partie de The Hobbit. Certes je ne l’ai pas attendue 16 ans, mais bien neuf ans, depuis Return of the King en fait.
    J’ôte de suite tout suspense de ce côté-là, aucune déception de ma part. J’ai adoré le film !

    Je ne le trouve pas parfait, il y a bien des choses ici ou là qui me chagrinent, je vais les mentionner dans quelques lignes, mais dans l’ensemble, ce film nous transporte de nouveau dans la d’une façon aussi magique que ses prédécesseurs, les personnages sont attachants, l’intrigue captivante, l’adaptation réussie, le film aussi.
    Je me souviens des premières secondes de Fellowship of the Ring, il y a maintenant 11 ans et cette sensation étrange, en suivant Gandalf sur son chariot arrivant dans la Comté. Non pas cette sensation de dépaysement, mais cette sensation de familiarité. J’entrais avec lui dans la Comté, celle rêvée et imaginée depuis des années, et qui apparaissait là, devant mes yeux, comme toute droite sortie de mon imagination. Le fait qu’Alan Lee et John Howe étaient en grande partie responsable du design du film jouait bien entendu un rôle majeur dans cette sensation de familiarité (vu qu’ils étaient aussi responsables d’avoir aidé à forger les images que je m’étais fait au cours des ans).
    Cette sensation fut de retour, encore plus forte cette fois-ci. Une véritable sensation de retourner dans un « chez soi » pourtant imaginaire.

    On pourrait se demander pourquoi faire démarrer le film avec un Bilbo vieux, un Frodo adulte (dans une scène se déroulant chronologiquement quelques heures au plus avant le début de Fellowship). J’ai lu qu’il s’agissait de faire le lien visuel entre les deux films. Je ne sais pas si c’était vraiment nécessaire, mais l’effet bienvenu est effectivement celui précédemment mentionné : un retour à la maison, en terrain familier, aimé et qui nous a manqué.
    À propos de ce prologue, je me dois de mentionner que l’expression « bouche bée » peut parfois être utilisée littéralement, comme pour me décrire en train de regarder le flash-back sur le royaume d’Erebor avant sa destruction.
    Quant à la destruction en elle-même, j’avoue aurait aimé la voir en plus de détails, qu’elle soit un peu plus dramatique, et surtout c’était assez frustrant de n’entrevoir Smaug qu’à peine, même si cela se comprend (si on le montre dans toute sa splendeur dans les toutes premières minutes du film, la force des premières scènes où il apparaîtra vraiment sera grandement diminuée.

    Puisqu’il est question de force des images, je me dois de préciser ici que j’ai vu le film en version « classique » (24 images par seconde et en 2D), cela contre ma volonté, mais c’est une autre histoire.
    Je n’ai donc pour l’instant aucune opinion du 48fps, mais plus je lis de critiques négatives à son encontre, plus elles me rappellent les critiques négatives contre le cinéma en couleur et le cinéma parlant à leur époque.
    Par contre une des conséquences (j’imagine) de voir le film dans ce format-là (classique donc) est que j’ai trouvé quelques scènes (surtout les grosses scènes d’action et les batailles) un peu floues et difficilement « lisibles » parfois. Ce qui est dommage quand on sait que ces scènes-là sont l’une des forces de Lord of the Rings. Bref, il me tarde de le revoir dans un autre format (au moins en 3D, pour le 48fps, il me faudra repasser, le cinéma le plus proche le projetant de la sorte est à plusieurs centaines de kilomètres).

    Vient aussi le sujet du choix de Peter Jackson de faire trois films du Hobbit. Certains se demandaient si cela était vraiment judicieux, essentiellement parce que Lord of the Rings est aussi divisé en trois films, que le roman d’origine fait dans les 1500 pages alors que Bilbo le Hobbit un peu moins de 300. Personnellement, j’aurais envie de dire que le problème n’est pas que The Hobbit soit composé de trois films mais bien que Lord of the Rings n’est composé que de trois films. Il en aurait peut-être fallu plus.
    Quoiqu’il en soit, grâce à ce choix de trois films, Peter Jackson s’offre le luxe (et nous l’offre) de ne pas avoir à précipiter (voire pire, couper) certaines scènes, certains évènements parfois importants (je n’imagine pas le début, la soirée des Nains chez Bilbo, durer une minute de moins), de ne pas avoir à se séparer de certains détails peut-être insignifiants mais qui créent une ambiance, un univers (les géants de pierre par exemple).

     

    Bilbo

     

    Quoiqu’il en soit, dans cette première partie, j’ai trouvé que rien ne traînait en longueur que rien n’était inutile. En fait, j’ai même trouvé que certains passages (les Trolls, Rivendell, Goblin Town) sont trop brefs ! J’attends avec impatience l’Extended Edition en y espérant surtout plus de Goblin Town (il ne s’y passe finalement pas grand-chose, j’aurais aimé voir plus en détails les réactions des Nains, plus d’interactions entre eux et avec les Goblins) et surtout plus de Rivendell. J’ai envie de dire que c’est le principal point noir du film : on ne voit pas ni ne comprend ce qui a tant marqué Bilbo dans la demeure d’Elrond, et ce au point de vouloir y retourner ensuite toute sa vie, pratiquement dès le moment où il quitte le lieu (et jusqu’au moment où il le fera enfin à l’époque de Lord of the Rings). Là, c’est à peine si on fait attention à Bilbo lors des scènes se déroulant à Rivendell.

    Que dire des choses qui ont été ajoutées par contre ?
    Je les trouve pratiquement toutes positives.
    Il est très plaisant de voir enfin Radagast, de voir comment il est si différent de Gandalf et Saruman. Je suis sûr que son traîneau tiré par des lapins aura fait grincer quelques dents, mais étrangement, pour moi il fonctionne et aide à donner ce ton si particulier au film, beaucoup plus léger et « féerique » (dans le sens « plus proche d’un conte de fées ») que Lord of the Rings. Une question me taraude par contre : comment a-t-il fait pour aller de Rhosgobel jusqu’aux plateaux à proximité de Rivendell en si peu de temps ? Mais c’est parce que je suis un geek tolkienophile.

    Azog. On peut trouver étrange la présence d’Azog en tant qu’antagoniste principal dans ce premier film, mais en fait, c’est très compréhensible. Sans lui, cette première partie de l’aventure de Bilbo ne posséderait pas vraiment d’antagoniste principal avec tous les déséquilibres que cela créerait dans l’histoire. Mais pourquoi Azog ? Pourquoi pas ? Même si je trouve que Bolg aurait peut-être été plus judicieux. Mais apparemment, ce dernier va apparaître dans les prochains films, donc le choix d’Azog pour ce premier film s’expliquera certainement plus tard. J’imagine Thorin le tuant lors du deuxième film, et Bolg souhaitant se venger dans le troisième, perpétuant ainsi le cercle vicieux de la haine entre les Nains et les Orcs.
    Qu’est-ce que je pense de lui ? J’avoue ne pas être totalement convaincu par son apparence, pas assez orc selon mon goût. Par contre j’aime beaucoup l’utilisation du personnage, en particulier pour le final du film qui est très réussi à mes yeux (alors que cette scène est peut-être celle que j’aime le moins dans le livre).

    La critique principale que je ferai au film c’est qu’il manque de scènes iconiques. On pourrait citer le repas des Nains chez Bilbo, mais au-delà, les scènes se suivent, certes sans problème, mais aucun moment n’est vraiment plus fort que les autres, même « Riddles in the dark » n’a pas l’impact que j’aurais souhaité, mais c’est peut-être tout simplement parce que la scène est très fidèle au livre et donc dénuée de tout suspense pour qui l’aura lu ?

     Je ne peux terminer sans parler un peu des acteurs et des personnages. Ian McKellen est de retour dans le rôle de Gandalf et tout aussi parfait qu’avant. De même pour Martin Freeman ; je craignais qu’il lui fut difficile de faire oublier Ian Holm, surtout que ce dernier reprend aussi son rôle dans la scène d’ouverture, mais au bout de quelques minutes, il est Bilbo et ne cessera de l’être.

    Les Nains sont excellents, tous. Bien entendu, certains n’ont que peu ou pas de lignes de dialogues mais ils sont tous crédibles et attachants. Thorin est parfait dans son rôle de héros tragique et plutôt antipathique (comme dans le livre en fait : cela aurait été une erreur que de le rendre plus sympathique, elle n’a pas été faite). Je me demandais un peu ce que Kili et Fili allaient donner et ils fonctionnent à merveille. J’avoue j’ai un petit faible pour Bofur, et j’espère que l’on verra plus Bifur, Bombur, Ori, Dori et Nori dans les films suivants. Dwalin est vraiment impressionnant, et Balin retranscrit parfaitement (peut-être parce qu’il est le seul nain vraiment détaillé et individualisé – avec Thorin – dans le livre).
    Les personnages que nous connaissons déjà (Elrond, Galadriel, Saruman et Gollum) n’ont bien entendu pas changé. Saruman est inquiétant et ambigu à souhait. A-t-il déjà sombré ? Pas encore ? Difficile à dire, et j’ose croire que c’est le but.

    En conclusion, nous avons ici un excellent film des plus plaisants. Depuis le début je me refuse de le comparer à Lord of the Rings pour toutes sortes de raisons, et même si le premier visionnage de Fellowship of the Ring a eu un impact bien plus fort sur moi, ce Voyage Inattendu est un régal et un film du niveau de ses prédécesseurs. Toutefois, il nous faudra attendre encore un an et demi pour avoir le film complet et donc une opinion plus aboutie. En tout cas, je commence à compter les jours avant Desolation of Smaug (ou en tout cas avant d’aller retourner voir celui-ci, si possible en 3D cette fois).

     

    Gandalf

     

     

  • Lucasfilm racheté par Disney

    Lucasfilm racheté par Disney

     

    Je viens d’apprendre que Disney vient de racheter Lucasfilm et annonce dans la foulée un épisode VII de Star Wars pour 2015, début d’une nouvelle trilogie, et bien d’autres choses encore (il est question d’une série TV depuis un certain moment déjà).

    Je sais que mes amis, surtout les plus anciens, attendent une réaction de ma part. Si vous ne le savez pas, j’ai grandi dans l’obsession de Star Wars depuis mon plus jeune âge, avant même d’avoir vu le premier film (c’est ce qui arrive quand on achète des jouets de robots et d’extra-terrestres dans les années 70 à un enfant de quatre ans). Pendant toute mon enfance, mon adolescence et plus, Star Wars resta mon œuvre de fiction préférée, voire la chose que je préférai le plus au monde. Pendant plus de 15 ans, je regardais la trilogie plusieurs fois par an, accumulais livres sur l’œuvre, et quand fut venu le temps de commencer une maîtrise à l’université, j’ai été à deux doigts d’en faire mon sujet.

    Pourtant aujourd’hui, j’ai du mal à avoir une quelconque réaction ou opinion face à cette nouvelle.

    Le fait est que je m’en fiche.

    Non, je n’ai pas d’opinion sur la chose. Ni positive, ni négative.

    C’est que 1999, 2002 et surtout 2005 sont passées par là et à chacune de ces trois années, George Lucas a travaillé de plus en plus dur pour anéantir son œuvre, pour aliéner ses fans, et pour tout simplement tout foutre en l’air.

    Le résultat aujourd’hui c’est que même si j’aime encore les trois premiers films, je les aime surtout d’une façon vague, distanciée et nostalgique.
    Je ne suis même pas sûr de les avoir revus depuis 2005.
    Ah si, l’an dernier j’ai montré A New Hope à mon épouse qui n’avait jamais vu Star Wars. Elle ne fut pas plus emballée que ça, nous n’avons toujours pas vu Empire Strikes Back, et je dois avouer que le film original commence doucement à vieillir.

    Donc voilà, Disney achetant Star Wars, ça ne m’émeut pas plus que ça.

    Bon, si vous tenez absolument à avoir une réaction de ma part, la voici en deux parties :

    – Pourquoi pas un épisode VII et une nouvelle trilogie après tout ? Peut-être qu’ils ne seront pas aussi mauvais que la pré-trilogie. J’irai peut-être même les voir si le ou les réalisateurs m’inspirent confiance. Dommage que maintenant Harrison Ford et Carrie Fisher soient trop vieux pour reprendre leur rôle (quoique ce serait sympa s’ils jouaient un Han Solo et une Leia à la retraite… euh… en fait non)

    – L’autre réaction que j’ai ne concerne pas Star Wars mais Disney. J’avoue que ça m’inquiète un peu que Disney possède maintenant une part encore plus grande de la pop culture contemporaine occidentale (après s’être approprié de la pire façon possible les contes et légendes européens, après avoir racheté le Muppets, Marvel et je dois en oublier).

     

     

     

     

  • Tout Doux

    Tout Doux

    Aujourd’hui, j’ai lu son premier livre à ma fille.

    J’ai tenté de la convaincre de m’écouter lui lire La société du Spectacle ou The Invisibles mais elle leur a préféré Tout doux : Mon premier livre.

    Personnellement, je vous conseille les trois.

     

     

     

     

     

  • Hobbits

    Hobbits

     

     

    Séquence nostalgie en attendant vous savez quoi.

    Je ne sais pas vous, mais pour une raison qui m’échappe j’adore ces photos des quatre compères en « civil. » Peut-être parce qu’elles reflètent à la perfection cette aventure humaine qu’à été le tournage du Seigneur des Anneaux pour eux. Je sais pas, en tout cas, je suis fan.

     

     

  • Astérix à Paris

    Astérix à Paris

     

    Aujourd’hui, petite rétrospective.

    En 2009, pour les 50 ans d’Astérix, diverses installations assez sympathiques furent disposées ici ou là dans Paris.

    Je viens de retrouver dans mes archives les photos que j’avais prises pour l’occasion. Une bonne occasion pour les partager avec vous plutôt que de les laisser moisir sur mon disque dur.

     

     

    Souvenir Armorique - Place de la Concorde - Menhir

    Un menhir d’Obélix installé à côté de l’Obélisque de la Place de la Concorde.

     

    Souvenir Egypte - Place de la Concorde

    Et l’Obélisque, elle-même, un peu relookée pour l’occasion.

     

    Place de la Concorde - Obelisque et Menhir

    Avec la Tour Eiffel en guest star.

     

    Obelisque et Menhir - Place de la Concorde

     

    Menhir et Obelisque - Place de la Concorde

     

    Phylacteres - Place Hotel de Ville - Paris

    La Place de l’Hôtel de Ville était envahie de divers phylactères.

     

    Epave de bateau-pirate - Champ de Mars

    Dans un bassin du Champ de Mars, les restes d’un bateau de pirates

     

    Les Gau les Gaugau - Champ de Mars

    Avec quelques citations célèbres dans le ciel toujours bleu de la capitale.

     

    Legionnaires Romains - St-Germain-des-Pres

    Sur la Place de Saint-Germain-des-Prés,
    des légionnaires romains en formation de la tortue qui sont sur la défensive et n’en mènent pas large.

     

    Casques Romains - Place Louis Lépine - Paris

    Mais on les comprend quand on devine ce qui est arrivé à leurs collègues en poste sur la Place Louis Lépine.

     

    Casques Romains

     

    Assurancetourix - Opera Garnier

    La harpe d’Assurancetourix, suspendue très haut devant l’Opéra Garnier
    (très certainement pour être sûr qu’il n’arrive pas à l’attraper)

     

    En bonus, deux photos prises dans la Rue René Goscinny dans le 13e arrondissement. Je crois ne pas me tromper en disant que ces décorations-là sont permanentes.

     

    Plaque de Rue René Goscinny - Paris

     

    Ils sont fous ces Romains - rue Rene Goscinny - Paris

     

     

     

  • Vous connaissez Batman ?

    Vous connaissez Batman ?

     

    « Euh… Pas personnellement… »

    Comme vous le savez peut-être, je suis désormais prof d’anglais pour de jeunes Japonais. J’enseigne à la fois dans une école de langues pour enfants et dans un collège-lycée privé (appelons-le BigHand High School).

    Ce matin, à Bighand, je fus surpris de voir que l’une de mes étudiantes, Riko, possédait un sac ressemblant plus ou moins à celui ci-contre.

    Surpris, car je ne l’imaginais pas du tout être du style à avoir un sac à dos Batman, quoique pour être honnête, je n’ai pas la moindre idée de son « style » vu que tous les collégiens et lycéens japonais portent des uniformes. Toutefois, certains étudiants sont clairement mal engoncés dans ces vêtements qu’ils portent pourtant à longueur de journée, comme si ceux-ci n’étaient clairement pas faits pour eux. Elle, par contre, porte l’uniforme à merveille, au point que je l’imagine bien porter de telles jupes et chemises preppy même quand elle est loin de toute activité scolaire. Mais bon, qu’est-ce que j’en sais au final ? Je ne la vois que dans ce contexte de la salle de classe.

    Et donc ce matin, il y avait un sac à dos Batman au pied de son bureau.

    Comme elle est une des étudiantes les plus amicales de sa classe (le fait qu’elle soit bonne en anglais aidant – je ne parle pas encore trop bien le japonais), il m’arrive d’échanger trois mots avec elle de temps à autres, quand je passe dans les travées durant un exercice.

    Là, voyant ce sac, je lui ai simplement demandé s’il était à elle.

    Elle me répondit que oui et, me voyant étonné, s’étonna à son tour :

     

    Vous connaissez Batman !?

     

    Elle était assez stupéfaite de ma réponse. Comme s’il était impossible que son professeur d’anglais, étranger, et de surcroît de plus de 20 ans son aîné, puisse avoir la moindre idée de ce que représentait ce logo.

    Elle insista même un peu, et me reposa la question : « Vraiment vous connaissez ? » Je lui dis que oui vraiment, je le connaissais depuis aussi longtemps que je me souvienne. Puis je suis passé à autre chose. J’avais une classe à enseigner.

    Un peu plus tard, dans la journée l’épisode me revint à l’esprit. Je m’interrogeai alors sur les raisons de sa réaction. Il aurait été facile de mettre ça sur le dos de l’inculture ou de la stupidité. Cette fille est d’une grande intelligence, quant à savoir si elle est cultivée, j’avoue que même si je ne le sais pas très bien, il est clair qu’elle n’est pas pire que la moyenne des jeunes de son âge.

    En fait, je trouve sa réaction très intéressante, surtout comparée aux rapports que j’entretenais avec mes profs quand j’avais moi-même 15 ans. J’aurais moi aussi été plus que surpris si mon prof avait reconnu instantanément un élément appartenant à ma pop culture, que ce soit les comics (justement), les jeux de rôles (oui, je fus rôliste dans ma jeunesse) ou quoique ce soit d’autre que je considérais comme faisant partie de l’univers des adolescents et pas des adultes.

    De plus, chaque fois que mes élèves font référence à la pop culture, il s’agit de pop culture japonaise, or je suis complètement ignorant et n’ai presque aucun intérêt pour celle-ci. Elle aura peut-être présupposé que j’avais cette attitude envers la pop culture dans son ensemble.

    En tout cas, à l’époque, si jamais un de mes profs connaissait une de mes références culturelles (c’est arrivé), je peux vous assurer qu’il gagnait instantanément un nombre conséquent de points de coolitude. J’espère qu’elle raisonne de la même façon.

     

     

     

  • L’odeur des esprits adolescents

    L’odeur des esprits adolescents

     

    Hier soir, je suis allé faire un tour sur la promenade du bord de mer. Il s’agit d’une de mes activités préférées. Il s’agit même de la première chose que j’ai faite dans cette ville quand j’y suis venu pour la première fois, bien avant de m’y installer. Il n’y a que peu de choses plus reposantes, relaxantes et agréables à faire ici, lors des soirs d’été.

    Pourtant, étrangement, les locaux n’en sont pas si friands que ça, si on considère que nous étions samedi soir et que je n’y ai croisé qu’une grosse dizaine de personnes. Quoique moi même, malgré mon amour pour ce lieu, je ne m’y étais pas rendu en soirée sans aucun autre but que de m’y promener depuis environ un an. Je blâme une succession de concours de circonstances et de remises à la prochaine fois qui se multiplient un peu trop.

    Alors que je m’apprêtais à me diriger vers le chemin du retour, je vis deux jeunes en train de jouer de la guitare. Avoir vingt ans, voire un peu plus, et se rendre dans un coin calme en bord de mer pour y jouer de la guitare, cela n’a rien d’exceptionnel. Tout le monde ou presque l’a fait un jour quand l’occasion s’est présentée, moi le premier.

    Mais voila, je n’ai plus vingt ans.

    En passant près d’eux, je les ai regardé jouer et ils m’ont soudain fasciné. Je les ai enviés. Je les ai aimés pour leur jeunesse, leur insouciance, pour ce qu’ils représentaient. C’est-à-dire moi-même à leur âge. Même si j’ai grandi à l’autre bout du monde, je soupçonne ne pas avoir été très différent d’eux juste avant que ma vie ne prenne quelques tournants plutôt inattendus.

    J’ai soudain aussi compris une chose. J’ai compris ce que ressentaient les mecs de quarante voire cinquante ans qu’il nous arrivait de rencontrer parfois quand mes potes et moi avions 20 ans. Souvent sur des bords de mer en été la nuit, parfois à des concerts, dans des bars. Nous les fascinions. Ils essayaient de sympathiser avec nous, avec plus ou moins de succès selon leur degré de gaucherie. Paradoxalement, alors même que nous nous jurions de toujours « rester jeunes dans notre tête » même quand nous serons vieux,  nous trouvions souvent qu’ils avaient passé l’âge de « jouer aux jeunes » et nous nous sentions un peu gênés pour eux de se ridiculiser ainsi.

    Mais ce soir, tous ces mecs, je les comprends. Ce qu’ils ressentaient, c’était tout bêtement de la nostalgie. Et ils ne savaient pas comment y faire face.

    La nostalgie, ce sentiment souvent entrevu dans mes lectures, mes rencontres, mais jamais vraiment ressenti jusqu’à relativement récemment.

    Et ce soir, devant ces deux jeunes et leur guitare, il m’a frappé de plein fouet, ce sentiment. Moi aussi, j’ai été à deux doigts de vouloir me joindre à eux, mais je n’aurais fait que les gêner.

    Je me suis contenté d’un signe de tête, ce qui n’est pas rien dans ce pays où les inconnus s’ignorent complètement la plupart du temps. Il me fut rendu avec le sourire. J’ai continué mon chemin.

    J’eu soudain la drôle d’impression que le son provenant de leur guitare était un peu plus fort, comme s’ils voulaient me faire profiter de quelques accords de plus avant que je ne sois trop éloigné. Je doutais de la réalité d’une telle chose, jusqu’à ce que j’entende ces notes inoubliables pour quiconque a eu 20 ans au début des années 90.

    J’étais alors à plus d’une dizaine de mètres d’eux. Je me suis retourné. Exactement ce qu’ils attendaient.

    Un bras tendu vers le ciel, un signe de la main, un pouce vers le haut.

    Je pense qu’on s’est compris pendant ces quelques secondes.

    Je n’ai plus vingt ans.

    Mais mes 20 ans seront toujours quelque part auprès de moi.

     

    Smells Like Teen Spirit

     

     

     

  • Nine Inch Nails, Woodstock 1994

    Nine Inch Nails, Woodstock 1994

     

    Il y a 18 ans à quelques semaines près, je voyais des extraits de Woodstock 1994, et tombait instantanément sous le charme d’un groupe dont je n’avais jamais entendu parler auparavant.

    18 après, ce groupe reste l’un de mes groupes favoris, et jamais je ne m’en lasse. Non seulement les vieux albums ne vieillissent pas, mais les plus récents sont tout aussi bons.

    Ce groupe c’est Nine Inch Nails, et même quand ils sont y hiatus (comme ils sont depuis deux ans), ils ne cessent d’être géniaux puisque leur âme, Trent Reznor continue de créer de la musique unique et touchant au génie (son groupe parallèle How to Destroy Angels ou bien les bandes originales des deux derniers films de David Fincher (The Social Network et The Girl with the Dragon Tattoo).

    Aujourd’hui, je viens de voir pour la première fois l’intégralité du concert qui m’avait transformé en fan instantané à l’époque.

    Je le partage ici avec vous :

     

     

    Enjoy…

     

  • Spider-Man

    Spider-Man

     

    Ce matin, j’ai eu l’opportunité de voir en avant-première le nouveau Spider-Man. ou devrais-je dire The Amazing Spider-Man?

    Je n’étais pas totalement sûr de vouloir aller le voir, mais bon, comme on me l’a proposé et que cela ne m’a coûté que l’équivalent de 3€ j’allais pas refuser.
    En fait, dès la première fois où j’ai entendu parler de ce projet, je me suis posé la question de la pertinence d’un reboot 10 après le film original. Je me la pose encore, mais bon avec Hollywood chacun sait que la pertinence et la logique ne sont pas des choses primordiales.

    Bon alors qu’est-ce que j’en ai pensé ?

    Je ne sais pas trop en fait, j’en ai un avis plutôt mitigé. J’ai pas détesté, je ne me suis pas ennuyé, mais c’est vraiment le film pop-corn par excellence. On s’amuse pendant deux heures, mais il n’en reste rien à la fin. Il y en a que ça contente. Pas moi.
    Surtout qu’au final, je ne me suis même pas « amusé pendant deux heures ».

    En effet, étant à la fois l’adaptation d’une bande dessinée plus que célèbre et le presque remake d’un film ayant à peine 10 ans, difficile de ne pas comparer en permanence, et donc d’avoir l’esprit ailleurs assez souvent.
    Et au final, j’ai passé le film à me dire « ah tiens ça j’aime bien » « ah non, ça c’est nul » tout au long du film, construisant presque cette critique dans ma tête tout en regardant le film alors que ce n’était nullement mon intention au départ (d’en écrire une critique).

    Donc dans le désordre, ce que j’ai bien aimé et ce que je n’ai pas aimé. Attention, ça va spoiler un peu (mais pas trop), mais bon, c’est pas comme si vous ne savez pas déjà ce qu’il va se passer dans les grandes lignes.

    Andrew Garfield dans le rôle de Peter Parker

    Je ne savais pas qui c’était. Imdb me dit qu’il jouait Eduardo Saverin dans The Social Network. À la base, j’aime bien que le rôle-titre soit tenu par quelqu’un qui ne soit pas très célèbre. Mon problème avec les stars c’est qu’il est souvent difficile d’oublier qui ils sont quand on les regarde jouer dans un film. Dès qu’une tête est trop connue, elle occulte parfois trop le personnage. Donc, là, tout aurait dû être pour le mieux, ce type, c’est Peter Parker, pas Andrew Garfield puisque je ne sais même pas vraiment qui il est. Sauf que c’est là qu’est le problème, même si il joue très bien (non, vraiment, je pense qu’il joue très bien) il n’est absolument pas fait pour le rôle de Peter Parker. Tobey Maguire était le Peter Parker parfait avec sa tête de premier de la classe. Andrew Gardfield est trop beau, trop dark, trop rebelle, trop je ne sais quoi pour être un Peter Parker convaincant. Ah ça oui il va en faire s’émouvoir des jeunesses cet été, mais justement, Peter Parker est un nerd, pas un séducteur. Il est le souffre-douleur de Flash Thompson, il n’essaie pas de lui tenir tête. C’est pas au lycée que Gwen Stacy est intéressée par Peter Parker, il est trop insignifiant alors, mais à l’université, quand il est déjà Spider-Man depuis un petit moment et sort peu à peu de sa carapace de nerd.
    Bref ça colle pas.

    Spider-Man

    Le personnage. J’aime et j’aime pas à la fois. J’aime bien le fait qu’il ne soit pas tout en muscles, mais je n’aime pas vraiment le costume, surtout les yeux qui ressemblent à de bêtes lunettes de soleil (sauf en gros plan). Par contre, les lances-toile sont de retour, contrairement aux trois premiers films où les toiles étaient des mutations.
    Le côté « je fais des blagues nulles en me battant contre mes adversaires » si propre au personnage (pour le meilleur et pour le pire) n’est présent que dans une seule scène – où il attrape un voleur de voiture – scène que j’ai passée à me demander : « mais comment il a su que c’est cette voiture ci qui allait se faire voler et comment il a fait pour se planquer dedans? »
    Et finalement, un des plus gros problèmes du caractère du personnage à mes yeux : Spider-man ne cesse d’ôter son masque et de révéler son identité (pas toujours volontairement), le pire étant quand il l’annonce la nouvelle à Gwen Stacy.
    Je ne suis pas un intégriste des adaptations, et je ne pense pas que tout doit être pareil que dans l’œuvre originale. Mais Gwen Stacy sachant que Peter Parker est Spider-Man, pour moi ça passe pas, mais alors pas du tout pour tout un tas de raisons.

    Gwen Stacy

    Vraiment j’aime bien. L’actrice (Emma Stone que je ne connais pas vraiment) joue bien et est totalement crédible en Gwen, presque plus que Kirsten Dunst en Mary Jane Watson.

    Par contre, j’ai du mal avec son père. Son personnage est un peu trop unidimensionnel, son obsession de vouloir attraper Spider-Man un peu ridicule. Surtout au moment où le Lézard (le méchant du film) s’apprête à semer le chaos et la destruction dans Manhattan, la police le sait, mais Captain Stacy semble plus préoccupé à attraper Spider-Man à ce moment-là. Heureusement qu’il est joué par l’excellent Denis Leary qui sauve le personnage par son talent (le « débat » entre lui et Peter lors du repas chez les Stacy est assez excellent).

    Martin Sheen est parfait en Oncle Ben, on ne pouvait pas le jouer plus juste. Seul regret, même s’il dit un truc s’en approchant, il ne prononce pas :

    With great powers come great responsibilities »

    Sally Fields dans le rôle de Tante May joue très bien elle aussi comme à son habitude, mais pourquoi donc ressemble-t-elle à une ex-hippie ? Était-ce si difficile que ça de lui teindre les cheveux en gris (surtout que ça doit être la véritable couleur de cheveux de Mme Fields de nos jours) et de les mettre en chignon ?

    Le Lézard

    Le personnage a été pas mal changé par rapport à l’original et pas forcément pour le mieux. Le Dr. Curt Connors du comic book est un savant un vrai, un homme généreux, bon et surtout tourmenté par l’existence de son alter-ego. Dans le film, on pressent le côté savant fou dès le début, même s’il est encore assez normal à ce moment-là. Mais une fois la première transformation en Lézard achevée, il n’y a aucun conflit interne, aucune double-personnalité (l’homme et le monstre), il ne reste juste qu’un savant fou monstrueux. Dommage.
    Le look du Lézard est assez différent aussi. Son visage reste vaguement humain, et n’a pas la tête de varan à laquelle on est habitués. Je ne sais pas si c’est une bonne ou une mauvaise chose. Aussi, transformé en Lézard, il est nu. D’un côté c’est plus réaliste, de l’autre j’ai toujours aimé l’image du gros lézard avec un pantalon et une blouse de laboratoire (parfois il garde la blouse quelques secondes quand il se transforme).

    Pour en finir avec les personnages, l’absence de J. Jonah Jameson est inacceptable.

    L’histoire, je vous la passe

    On y retrouve tout un tas de clichés de films d’action, de super héros et de blockbuster estival. Le pire étant cette scène où, Spider-Man blessé, affaibli ne va peut-être pas arriver à rattraper le Lézard, mais les travailleurs de New York décident de l’aider à atteindre son but. Du grand blockbuster comme je n’en avais pas vu depuis longtemps, on dirait presque du Roland Emmerich.

    Il y a des bons moments aussi. Toute la partie « origines » est plutôt bien ficelée, ce qui n’est pas évident. Je ne sais pas vous, mais c’est le truc qui m’exaspère le plus dans les films de super-héros, toujours devoir se farcir les origines pendant la première moitié du premier film. Là, ça passe assez bien.
    La disparation des parents de Peter est aussi un élément de l’histoire, même s’il s’agit surtout d’une mise en place pour Spider-Man 2 (je soupçonne que c’est le Bouffon Vert qui a fait le coup, dans le comic j’ai oublié). Ça donne certes un peu d’épaisseur au personnage, mais aussi un peu de « noirceur » qui ne colle pas trop au personnage de Peter Parker des débuts.

    Voilà en gros, je pourrais continuer un peu plus longtemps, mais je pense que vous avez déjà pu vous faire votre propre idée sur ce à quoi vous attendre.

    Et pour répondre à ma propre question concernant la pertinence d’un tel relaunch, j’ai envie de dire que les deux films ne s’adressent pas au même public.
    Le Spider-Man de Sam Raimi s’adressait aux gens ayant grandi avec Spider-Man (ou du moins le connaissant en tant qu’icone de la fin du 20e siècle), des gens qui lisaient Spider-Man (ou regardaient le dessin animé) dans leur jeunesse mais qui maintenant étaient adultes.
    Le Amazing Spider-Man de 2012, lui, semble s’adresser plutôt aux adolescents d’aujourd’hui pour qui Spider-Man n’est qu’un super héros parmi tant d’autres, un super héros qu’ils ont découvert dans les produits dérivés des films précédents, et même s’ils ont lu le comic un jour, il est clair que le Silver Age ne veut rien dire pour eux.
    Bref, à vous de voir si vous voulez allez voir ce nouveau film (je ne le déconseille pas complètement, hein, on a fait bien pire comme blockbuster) où s’ils préfèrent se rematter Spider-Man 1 et 2 de Sam Raimi (pas le 3, il est trop nul).