Auteur/autrice : DavidB

  • Le Hobbit et les Treize Nains

    Le Hobbit et les Treize Nains

     

    Je ne vous apprends rien j’espère quand je vous dis qu’au moment où je tape ces lignes, Peter Jackson est en train de tourner The Hobbit.

    Pour les plus distraits d’entre vous, il s’agit du deuxième livre de J.R.R. Tolkien (et son premier situé dans la Terre du Milieu) qui narre comment un Hobbit sans histoire et très respecté du nom de Bilbo Baggins se retrouve embrigadé par un magicien du nom de Gandalf et 13 nains dans une drôle d’aventure où il sera question de Goblins, d’Elfes et de Dragon, et dont un épisode insignifiant en apparence va entraîner 60 ans plus tard les évènements décrits dans Le Seigneur des Anneaux.

    Le film ne sortira pas avant un peu plus d’un an (décembre 2012) mais je pensais que le moment était le bienvenu pour vous rafraîchir un peu la mémoire quant aux personnages principaux. J’ai d’ailleurs moi-même décidé de me la rafraîchir en relisant The Hobbit que je n’avais pas lu depuis mes 13 ans environ.

    Mais avant d’aller plus loin, je dois me corriger par rapport aux lignes précédentes. Peter Jackson n’est pas en train de faire un film, mais deux. Et je pense que cela est une très bonne idée, bien que cela implique aussi que nous devions attendre encore plus pour avoir l’histoire complète (le deuxième partie ne sortira elle, que fin 2013). En effet, même si The Hobbit est bien plus court que The Lord of the Rings, il est assez riche pour mériter plus de deux ou trois heures de temps à l’écran, et surtout, les tolkienophiles savent qu’en parallèle à la Quête d’Erebor (le petit nom de l’aventure de Bilbo et de ses 13 compagnons nains), il se déroule toute une série d’évènements très importants et impliquant les puissants de la Terre du Milieu. Il y est à peine fait allusion dans Bilbo le Hobbit, ils sont surtout décrits dans les appendices du Seigneur des Anneaux, mais Peter Jackson a décidé de les intégrer à son adaptation. Pari un peu risqué, puisque pour la première fois, des scènes entières et importantes seront inventées de toutes pièces (les appendices décrivant les évènements en question ne faisant que quelques paragraphes tout au plus), mais j’ai confiance en monsieur Jackson.

    Mais revenons-en à nos moutons puisque mon but aujourd’hui est de vous rafraîchir la mémoire quant aux personnages principaux du livre (et donc du film).

    On peut dire que le film contiendra trois sortes de personnages si on est pas tollkienophile.

    • Les personnages familiers, déjà vus dans Lord of the Rings. Certes, l’histoire se déroule 60 ans auparavant, mais avec tous ces personnages immortels, il y en a un paquet – pensez Elfes et Magiciens – qui étaient déjà nés et adultes à cette époque, de plus, il paraît que certaines scènes se déroulant à l’époque des autres films sont tournées, le prologue et/ou l’épilogue je présuppose.
    • Ensuite, il y a des personnages qui sont eux aussi familiers, mais qui sont joués par un autre acteur, je pense essentiellement au rôle titre, celui de Bilbo. Étant 60 ans plus jeune, Ian Holm ne pouvait décemment pas reprendre le rôle (il a fêté ses 80 ans il y a deux jours – Happy Birthday Sir Ian – et de plus, le rôle de Bilbo dans ce film est beaucoup plus physique que dans les précédents).
    • Puis, il y a les nouveaux personnages, ceux qui n’apparaissent pas dans Lord of the Rings (pas tout à fait vrai pour tous, comme nous le verrons plus tard) et qui sont pourtant centraux à l’histoire qui nous intéresse. Il s’agit essentiellement des 13 Nains dont je vais parler plus en détails dans quelques lignes et au cours de futurs posts. Il y a d’autres « nouveaux personnages » mais si vous ne connaissez pas déjà l’histoire, je veux pas tout dévoiler non plus.

     

     Parmi les personnages familiers, difficile de faire plus familier que Gandalf. Malgré le fait qu’il ne soit plus trop jeune lui non plus (72 ans), Ian McKellen a pu reprendre son rôle, ce qui est un soulagement à mes yeux. Vous le savez peut-être, mais la production du film a pris beaucoup de retard pour tout un tas de raisons, souvent extra-cinématographiques, au cours des dernières années et la participation de Sir McKellen fut mise en doute à plusieurs reprises. Mais tout est bien et croisons les doigts pour que tout finisse bien (malgré tous ces problèmes en période de pré-production, tout semble bien se dérouler depuis que le tournage a début en mars dernier).

    Que dire sur Gandalf lui-même ? Pas grand chose que vous ne sachiez déjà. Nous retrouvons là, Gandalf le Gris, qui porte mieux son nom que jamais, puisqu’il semble encore plus gris que dans Fellowship of the Ring. Oui, je fais surtout référence à sa barbe plus grisonnante que dans le film précédent. Choix un peu bizarre à mes yeux, Gandalf étant un immortel, il ne vieillit pas et sa barbe n’a pas de raison pour avoir tant blanchi en 60 ans. Mais bon c’est un détail pas bien important et d’un autre côté, cette représentation de Gandalf est plus proche de sa description originale.

     

    Parmi les personnages familiers mais ayant pris les traits d’un autre acteur, il y a donc Bilbo qui sera joué cette fois-ci par Martin Freeman. Si je ne m’abuse (et si on ne compte pas les Nains présents en arrière-plan au Conseil d’Elrond), il est le seul personnage dans ce cas-là, mais il n’est donc pas n’importe quel personnage puisqu’il est le protagoniste principal du livre et je présuppose du film. Pour l’instant et si je ne m’abuse, cette photo est la seule qui a été rendue publique. Personnellement, alors que je craignais qu’il soit difficile de l’imaginer sous d’autres traits que ceux d’Ian Holm (ce qui est intéressant quand on sait que lors de ma première lecture du Seigneur des Anneaux, c’était imaginer Bilbo âgé qui m’était difficile) je suis instantanément séduit par ce Bilbo jeune. Peut-être est-ce juste mon imagination, mais je trouve qu’il a vraiment à la fois un air de Baggins (l’attitude générale rappelle Frodo) et de Took (la blondeur et quelque chose dans le regard rappelle Pippin), car n’oubliez pas que si Bilbo est un Baggins de par son père, il est aussi un Took de par sa mère (comment aurait-il même accepté ce que Gandalf et les Nains lui proposaient s’il n’avait pas eu de sang Took ?)

     

    Et finalement, parmi les nouveaux personnages, je ne vous en propose pas un seul, mais carrément les 13 Nains (cliquez sur l’image pour la voir en plus grand) :

     

    La première impression que l’on a quand on les voit, c’est que certains sont effectivement surprenants. Je suppose que l’on peut attribuer ça à deux choses :

    • Les descriptions faites par Tolkien dans le livre sont plutôt sommaires et font presque penser aux Nains de la version Disney de Blanche Neige.
    • Le seul autre Nain avec lequel nous sommes « visuellement familiers » est Gimli, et si le look de certains ne dépareille pas trop du sien, pour d’autres on s’en éloigne énormément.

    Passé la surprise première, j’avoue être très fan de cette représentation des Nains. En effet, difficile de caractériser et d’individualiser facilement 13 personnages s’ils se ressemblent tous. De plus cela permet par la même occasion de caractériser une culture naine sans la stéréotyper (ce qui aurait été le cas si tous les 13 avaient juste ressemblé à des variations de Gimli). Je vous détaillerai un peu plus les 13 personnages (sans spoiler quoique ce soit, ne vous inquiétez pas) au cours des posts suivants, mais pour les plus impatients, voici leurs identités de gauche à droite (histoire que vous commenciez à les bosser dès maintenant pour être moins perdus quand ils se pointeront tous à la porte de Bilbo en décembre 2012) :

    Nori, Fili, Dori, Bofur, Gloin, Dwalin, Thorin Oakenshield, Balin, Oin, Bombur, Bifur, Ori, Kili

     

     

     

  • Le Secret de George Lucas

    Le Secret de George Lucas

     

    George Lucas, un jour, a fait un film.

    Contre toute attente, le film fut à la fois un chef d’oeuvre et un succès tel que le cinéma n’en avait jamais vu. Vous l’aurez compris, ce film c’est Star Wars.

    Dans la foulée, il en fit deux suites, ayant la bonne idée de laisser la réalisation à quelqu’un d’aguerri pour le deuxième film, Empire Strikes Back,  ce qui le rendit encore meilleur. À cause de quelques conflits de personnalité, le réalisateur du troisième fut un larbin inconnu, la qualité de Return of the Jedi s’en ressent un peu, mais continuant de surfer sur son éclair de génie, le film a aussi de grands moments.

    Bilan : nous avons hérité de la trilogie cinématographique la plus populaire et à l’impact culturel le plus immense de tous les temps.

    Avance rapide jusqu’à hier soir (je reviendrai sur ce qu’il s’est passé entre 1983 et 2011 dans quelques lignes) quand je vois Damon Lindelof sur Twitter complètement partir dans un délire comme il en a parfois l’habitude, mais rarement avec une telle intensité.

    Quelques exemples:

    • I wonder if the finale will be better appreciated if we have Vincent shout « NOOOOOOOOO! » over the final shot. (allusion à Lost pour ceux qui ne suivent pas).
    • Uncle Owen and Aunt Beru are fine, just mildly singed. #StarWarsBlurayChanges
    • Vader misses Luke’s hand, clips fingernails instead, then says, « Luke. I am your mailman. » #EmpireBlurayChanges
    • Every character is a goddamn Ewok. #JediBlurayChanges

    Et si vous cliquez sur les liens (on dit hashtags, mais vous le saviez déjà même si vous n’êtes pas utilisateurs puisque vous avez lu mon tutorial sur Twitter) vous verrez d’autres délires du genre.

    Au début, comme je le disais plus haut, j’ai simplement cru à un délire de Lindelof comme il peut en faire de temps à autres. Puis j’ai vu que Simon Pegg était lui aussi assez en colère tendance désabusé envers George Lucas. Et petit à petit j’ai compris. Star Wars va bientôt sortir en Blu-Ray et Lucas n’a pas pu s’empêcher de l’abîmer un peu plus, Greedo tirant en premier et Hayden Christensen apparaissant en fantôme à la fin du Retour du Jedi n’étant pas suffisants à ses yeux.

    Et puis de fil en aiguille, j’ai trouvé de quoi tout le monde parlait. Une scène modifiée en question avait fuité sur le web. La voici :

    Voilà ? C’est bon ?

    Non, vous avez besoin d’une minute de plus sinon vous risquez d’endommager votre ordinateur ? Je comprends…

    Prenez tout le temps qu’il vous faudra.

    …..

    Voilà, ça va mieux ? Bon, reprenons.

    Retour en 1983, ou du moins quelque part pendant la deuxième moitié des années 80.

    Beaucoup de monde se demande ce qui a pu se passer dans la tête de George Lucas pour qu’il décide ainsi de détruire son chef d’oeuvre. D’abord avec l’Édition Spéciale et Greedo qui soudain tire le premier (bon avouons-le, il y a aussi des trucs bien dans l’Édition Spéciale, mais ça se joue au niveau des effets spéciaux améliorés, pas de l’histoire ou je ne sais quoi), puis la nouvelle trilogie qui s’acharne à détruire tout ce qui faisait de la trilogie originale cette histoore quie vous aimons tous tant.

    On pensait que ça allait s’arrêter là.

    Mais voila, Lucas avait bien compris notre petit manège, d’ignorer ainsi la nouvelle trilogie et de continuer à regarder l’ancienne comme si de rien n’était. Quoique je dois vous avouer, si dans ma jeunesse je regardais la trilogie au moins une fois par an, le travail de sape de George Lucas a bien fonctionné ; je ne crois pas l’avoir revue depuis 2005.

    Donc, il n’allait pas s’arrêter là en si bon chemin, et si nous évitions la nouvelle trilogie comme la peste, et bien, il pourrirait son oeuvre originale autant que possible. D’où les changements à venir dans cette version Blu-Ray (je tremble d’avance pour les prochains).

    Et donc, la question que l’on est en droit de se poser est:

    Mais pourquoi ? George ? Pourquoi ?

    Je pense avoir trouvé la réponse.

    En fait, George Lucas a des goûts de merde et n’a aucun talent. Le vrai George Lucas, ce n’est pas le réalisateur, producteur et scénariste de Star Wars, Empire Strikes Back et Return of the Jedi, c’est le réalisateur, scénariste et producteur des nouveaux films (que je n’ose même pas nommer).

    Oui, si la trilogie originale est un chef d’oeuvre c’est totalement par accident. À ses propres yeux, Lucas a totalement raté son coup. Et il ne comprend pas pourquoi les gens aiment ces films qu’il trouve si mauvais, des erreurs de jeunesse au mieux.

    Et donc, il a entrepris de réparer ses erreurs en massacrant les oeuvres originales.

    Surtout que les oeuvres originales sont de plus en plus introuvables. Elles n’existent qu’en VHS, et tôt ou tard elles disparaîtront.

    Et à ça, je ne peux que répondre :

  • Close Encounter of the Alligatoridae Type

    Close Encounter of the Alligatoridae Type

     

    Alligator à HomosassaCet article fait suite à celui vous enseignant comment faire la différence entre les crocodiles et les alligators. Car ce n’est pas tout que de connaître cette différence, encore faut-il savoir que faire en cas de rencontre fortuite.

    Je vais ici me consacrer exclusivement aux alligators, parce que si vous rencontrez un crocodile, mon conseil est simple et court : ne vous approchez surtout pas, et partez loin, très loin. Pas assez pour faire un article entier. Et puis c’est un alligator que vous avez des chances de rencontrer sur ce site même, pas un crocodile. Donc…

    Sachez que contrairement aux crocodiles, il est tout à fait possible d’approcher un alligator sans que celui-ci ne vous attaque. Je l’ai fait à de nombreuses reprises. Comment ? C’est simple : il ne faut pas qu’il vous prenne pour une proie et il ne faut pas qu’il se sente menacé.

    Pour éviter qu’un alligator ne vous considère comme un proie, voici ce qu’il faut faire et ne pas faire :

    • Rester hors de l’eau dans tout endroit où il y a potentiellement des alligators. En Floride, cela veut dire dans tout endroit où il y a de l’eau douce. Ne vous baignez jamais dans une rivière ou un lac sauf s’il est explicitement indiqué que vous pouvez le faire (certains lacs ont par exemple des zones de baignades protégées des alligators par des filets ou des grillages).
    • Si vous êtes dans une embarcation quelconque, c’est bien entendu une très mauvaise idée que de laisser traîner ses mains dans l’eau.
    • Ne paraissez pas plus petit que vous ne l’êtes vraiment, par exemple ne vous accroupissez jamais à proximité d’un alligator, voire tout simplement à proximité du bord de l’eau.
    • N’amenez pas vos chiens ou vos enfants en bas âge là où il y a des alligators, ils ont la taille parfaite pour un bon dîner.
    • Ne nourrissez jamais un alligator ! Un alligator nourri par un humain sera un alligator qui associera les humains à la nourriture. Cette association d’idée peut se produire soit sur le court terme, et alors il ne fera pas la distinction entre vous et la nourriture (et surtout pas entre la nourriture dans votre main et… votre main), soit sur le long terme, et l’animal n’aura plus peur des humains et au lieu de les éviter (ce qui reste quand même sa réaction la plus normale, la plus naturelle et la plus fréquente) il ira à leur rencontre avec tous les drames que cela causera. Un alligator qui attaque un humain est presque toujours un alligator qui a été nourri par un humain. Et sachez que si vous êtes pris en flagrant délit de nourrir un alligator, non seulement vous devrez payer une amende de 500$, mais en plus vous aurez la mort de la pauvre bête sur la conscience car celle-ci sera systématiquement euthanasiée.

     

    Alligator à Alachua Sink

     

    Pour qu’un alligator ne se sente pas menacé, ne vous approchez surtout pas de lui s’il est hors de l’eau. Il est alors hors de son élément, et donc il se sent moins en confiance. Et si vous vous dites que vous ne risquez rien qu’il est à moitié endormi et que si jamais il bouge vous pourrez vous enfuir en courant avant que ce gros pataud ne puisse vous atteindre, je vous réponds que vous faites là une grossière erreur de jugement. Le détail qui vous a échappé : un alligator peut faire des pointes à 35 km/h au sol sur de courtes distances. Et vous ?

    Sachez toutefois que si par malchance un alligator décide de vous courser, votre meilleure option reste celle de courir en zigzags. De par sa morphologie (tout en longueur, court sur pattes), il aura du mal à faire des changements brusques de direction, et comme il n’est pas assez intelligent pour anticiper votre trajectoire il se fatiguera plus vite ainsi.

    Sachez aussi qu’avant de vous courser, l’alligator essaiera de vous faire peur et de vous impressionner. S’il pousse un cri (une espèce de sifflement grave et rauque) c’est qu’il vous lance un avertissement. Son action suivante sera très certainement offensive. N’oubliez pas que dans une telle situation, il n’a pas envie de vous manger, simplement que vous partiez. La meilleure chose à faire est donc d’exaucer son vœu.

    Notez aussi que le mois de mai (le début de la saison de pluie) est le mois où on est le plus susceptible de tomber nez à nez sur un alligator hors de l’eau, et surtout loin de l’eau. C’est le mois de l’année où les mâles ayant atteint la puberté quittent leur lac natal pour trouver un autre lieu où vivre et des femelles à féconder. C’est toujours une période critique de l’année où l’on tombera sur de jeunes mâles travaillés par leurs hormones dans les endroits les plus incongrus, que ce soit au fond d’une piscine ou au milieu de la route. J’ai d’ailleurs testé cette dernière option pour vous, ces policiers aussi :

     

    Donc, en gros, la seule circonstance dans laquelle il est – relativement – peu dangereux de s’approcher d’un alligator c’est quand celui-ci est dans l’eau, que vous n’y êtes pas et qu’il ne peut pas se jeter directement sur vous. Mais même là, certains individus plus téméraires ou plus optimistes que la moyenne ne se gêneront pas pour essayer. J’ai le souvenir d’un beau spécimen qui, me voyant l’observer au-dessus de lui, décida de m’intimider, de m’attraper ou je ne sais quoi d’autre. Et alors qu’il avait bien trois mètres à escalader pour m’atteindre il fit quand même l’effort de plonger dans l’eau depuis l’autre rive, de nager vers moi et de ressortir de l’eau d’un pas décidé et intimidant pour me faire partir. Petit rappel : un alligator ne peut pas escalader plus de quelques dizaines de centimètres de dénivelé. Je me demande encore aujourd’hui ce qu’il espérait.

    Bien entendu, dans ma liste des différentes situations impliquant un alligator et vous, je n’ai pas mentionné la femelle qui protège son nid. Je vous souhaite tout simplement de ne jamais vous retrouver près d’une femelle et de son nid, c’est le seul conseil que j’ai à vous donner pour ce cas de figure-là.

    Mais voila, vous courez vraiment de malchance (ou d’inconscience) et un alligator a décidé que vous serez son prochain repas, ou du moins sa prochaine victime.

    Tête d'alligatorQue faire dans ce cas-là ?

    La première chose, c’est de ne pas paniquer, ni de vous imaginer déjà dans son ventre. Selon toute probabilité, vous ne perdrez qu’un bras ou qu’une jambe.
    Ensuite, gardez bien à l’esprit que l’attaque de l’alligator est double. Jusqu’à présent, je vous ai bien fait peur avec sa mâchoire qui croque tout, mais je ne vous avais pas encore parlé de sa queue.

    La queue d’un alligator est extrêmement puissante, elle lui sert de propulseur quand il nage (vous ne pensiez pas qu’il avançait en pataugeant grâce à ses petites pattes quand même ?) mais aussi d’arme redoutable quand le besoin s’en fait sentir. Pour vous mettre un peu dans l’ambiance, sachez qu’un coup de queue d’alligator peut facilement vous briser les fémurs.

    Mais j’arrête ici de vous faire peur, car il est maintenant temps d’apprendre comment se défendre et se tirer vivant de cette situation pour le moins insolite qu’est se faire attaquer par un alligator. Quoique si cela vous arrive, imaginez un peu votre popularité plus tard auprès de vos petits-enfants quand bien plus tard vous leur narrerez vos aventures au coin du feu pendant les longues soirées d’hiver de vos vieux jours.

    Donc, si un alligator vous attaque sur le sol (si la scène se passe dans l’eau, je vous renvoie au paragraphe sur les nids d’alligators, les conseils sont les mêmes), les premiers instants seront cruciaux, car il faudra que vous arriviez à vous placer sur l’alligator même, approximativement au niveau des épaules et à appuyer sur son cou pour plaquer sa tête au sol. Couvrir ses yeux est aussi une très bonne idée, cela le calmera (comme un vulgaire poulet). Et pour éviter les morsures, il sera important de maintenant la bouche de l’alligator fermée.

    Là le lecteur me regarde un peu ahuri et doit penser quelque chose du genre : « Mais il se fout de nous ? Il vient de nous dire que la mâchoire de l’alligator était la plus puissante du monde animal, et maintenant il veut que l’on la maintienne fermée ! »

    Exactement !

    Et non, je ne me fous pas de vous. Au contraire, je vais maintenant vous révéler le talon d’Achille des alligators : si ses muscles pour fermer la bouche sont extrêmement puissants, ceux pour l’ouvrir sont plutôt faiblards en fait et tout humain ayant un peu plus que de la peau et des os aura assez de force pour maintenir la bouche d’un alligator fermée s’il le souhaite.

    Étonnant non ?

     

    Alligator à Lake Alice

     

    Si vous avez réussi à le calmer de la sorte, je vous avoue que je suis moi-même impressionné, et je ne serais pas surpris si les Miccosukees faisaient de vous un membre d’honneur de leur tribu.

    Si vous n’y arrivez pas mais que par chance vous avez un couteau ou quelque chose de contondant avec vous, visez les yeux et le museau. C’est encore la chose que vous avez de mieux à faire et ce qui aura le plus de chance de le motiver à vous laisser tranquille et à partir. Souvenez-vous il n’y a que dans les films que ce genre d’animal se bat jusqu’à la mort, dans la vraie vie, il ne sont pas habitués à recevoir des coups (ils ne sont pas en haut de la chaîne alimentaire pour rien) et quand tout ne se déroulera pas comme prévu pour lui, il ne lui en faudra pas beaucoup pour lâcher prise et pour fuir.

    S’il a attrapé quelque chose dans sa mâchoire, par exemple votre jambe, et que par chance celle-ci n’est pas sectionnée, il sera impératif d’arriver à l’empêcher de vous secouer, c’est ce qui vous fera le plus de dégâts (à la limite, il vaut presque mieux qu’elle soit sectionnée net). Pour ce faire – et paradoxalement – c’est en appuyant sur son nez (et donc en maintenant sa bouche fermée) que vous aurez le plus de chance de réussir.

    Quoique je vous conseille plutôt un bon coup sec sur le museau, habituellement, cela lui fait ouvrir la bouche en réaction. Ensuite, bien évidemment ne soyez pas distrait et ne traînez pas pour sortir votre jambe.

    Dans tous les cas, si vous êtes blessé par un alligator, que ce soit un bras sectionné, ou une simple éraflure, faîtes traiter la blessure le plus rapidement possible, les blessures causées par les alligators, du fait de la présence d’agents pathogènes dans leur salive vont s’infecter très très rapidement.

    Voilà, maintenant que toutes ces recommandations ont été faites, il ne me reste plus qu’à vous souhaiter un très agréable voyage.

    Une dernière chose : surtout ne montez pas sur un « airboat« . Je vous expliquerai pourquoi une autre fois.

    (NdR: Il est évident que la Direction de The Swamp se décharge de toute responsabilité si vous revenez de vos vacances floridiennes en morceaux après une rencontre avec un alligator)

     

    Gros Alligator dans Paynes Prairie

     

    (sources photos: collection personnelle de Gator)

     

  • Non, ce n’est pas caïman pareil !

    Non, ce n’est pas caïman pareil !

     

    Ça y est ! C’est le mois d’août, c’est les vacances et certains d’entre vous ont déjà jeté leur maillot de bain dans leur valise et s’apprêtent à sauter dans le prochain vol pour la Floride !

    À ceux-là, je me dois de dire : « Ouhla ! Pas si vite ! »

    Bon déjà, le mois d’août n’est pas forcément le meilleur mois de l’année pour visiter la Floride. C’est d’ailleurs valable pour n’importe quelle région tropicale. Ceux qui ont déjà passé une journée par 35°C à l’ombre avec près de 100% d’humidité savent de quoi je parle. Ceux qui connaissent le concept de « saison des pluies » aussi. (On m’informe que Fyly est dans l’une de ces régions depuis hier, souhaitons-lui donc bonne chance).

    Mais ce n’est pas de pluie et de beau temps dont je veux vous parler aujourd’hui, c’est de l’un des autres nombreux dangers de la Floride.

    En effet, vous ne vous rendez pas compte ! À partir ainsi en Floride sans préparation, vous prenez de gros risques, de très gros risques même. Peut-être pas au point d’y perdre la vie, mais y perdre un bras ou une jambe, ça oui, sans problème.

    Car si la Floride, pour les plus frimeurs, les plus fainéants et les plus amateurs de clichés d’entre vous, ça se résumé à sea, sex and sun, sachez que c’est aussi une région possédant une nature sauvage extrêmement riche, parfois surprenante pour un Européen, et pas toujours sans danger.

    Il se trouve que c’est cet aspect-là de la Floride qui m’a toujours le plus intéressé quand j’y vivais. Je me permets donc de vous en parler un petit peu aujourd’hui et de vous donner quelques conseils et avertissements dans l’espoir qu’un jour vous suiviez mes traces ; c’est-à-dire que vous quittiez cet endroit très surfait qu’est South Beach et que vous vous plongiez au cœur des Everglades, voire dans d’autres marais moins célèbres, mais tout aussi passionnants.

    Je laisse les requins, les stingrays, les serpents et certaines plantes vénéneuses de côté pour le moment pour me consacrer aujourd’hui à mes reptiles préférés : les alligators !

    Alligators à Homossasa Springs, Floride

    Commençons par le commencement, c’est-à-dire une chose qui m’agace au plus haut point : le fait que trop de gens amalgament alligators et crocodiles (et je ne vous parle même pas des caïmans et autres gavials).

    Il faut que cela cesse, d’ailleurs Gator est tout penaud en ce moment car l’autre jour quelqu’un l’a pris pour un Australien (donc un crocodile)

    Donc aujourd’hui, je vais vous apprendre comment reconnaître un alligator et comment le distinguer d’un crocodile.

    Profitons-en au passage pour exploser le premier cliché : Non, un alligator ce n’est pas vert !
    En effet, sa peau est plutôt d’un gris très foncé pouvant parfois paraître vert sous certaines luminosités et dans certaines eaux, mais aussi complètement noir sous d’autres.
    Un crocodile, lui, sera de couleur plus claire, tirant sur les ocres verdâtres, avec bien souvent plusieurs variations selon les différentes parties du corps. Les alligators eux, sont en général monochrome (sur le dessus du moins, le ventre lui sera toujours très clair, presque blanc).
    Sauf dans leurs jeunes années, où là, les alligators sont rayés de jaune. C’est l’époque de leur vie où ils ont encore des prédateurs (bien souvent des alligators adultes) et cela leur permet de se dissimuler plus facilement parmi les herbes des marais ; et même si ces rayures disparaissent une fois l’âge adulte atteint, il peut parfois en rester des traces longtemps après la puberté.

    Avant d’aller plus loin, j’en vois certains jaser au fond.

    Oui ?

    Quoi ?

    Ah… Vous dites que cela ne sert à rien de savoir distinguer ces deux animaux parce que d’une, ils ne vivent pas aux mêmes endroits du globe, et de deux, une rencontre avec l’un ou avec l’autre sera toute aussi douloureuse.

    Je vois…

    Et bien sachez que vous vous méprenez dans les deux cas.

    Premièrement savoir distinguer ces deux animaux ne trouve pas uniquement son utilité dans les réceptions guindées pour y impressionner les bourgeoises en mal de sensations fortes. Il y a un autre endroit où cette information est des plus utiles : c’est à l’extrême sud de la Floride, à savoir, la seule région au monde où les deux animaux cohabitent dans la nature.

    Mais sachez que ce savoir est utile pour une deuxième raison. Il peut tout simplement vous sauver la vie. Car on ne se comportera pas de la même façon face à un alligator et face à un crocodile. Et surtout, un crocodile et un alligator ne se comporteront pas de la même manière face à vous.
    Mais avant de parler de la psychologie de ces charmants animaux (vous pouvez lire tout cela dans un autre article), continuons à être superficiels et à nous intéresser à leur apparence.

    Nous savons donc que les deux animaux n’ont pas la même couleur, mais ce n’est pas tout. Laissons de côté le fait qu’ils ont des tailles différentes à âge égal, parce que de vous à moi, je ne vous vois pas demander son âge à un de ces animaux. Intéressons-nous plutôt à leur tête. Et là aussi, je vous entends encore : « pfff, ils sont moches tous les deux ». Alors là, je vous arrête tout de suite ! Tout d’abord, c’est très insultant pour eux, et ensuite, la beauté est un concept des plus subjectifs. Alors je vous prierai de garder ces commentaires désobligeants pour vous.

    Par contre, si vous regardez leurs têtes avec toute l’objectivité que j’attends de vous, vous remarquez quoi ?

    difference alligator crocodile

    Exactement !
    Vous remarquez que le crocodile a un museau bien plus fin.
    Cela ne s’arrête pas là. Regardez ces dentitions :

     

    Chez le crocodile c’est le bordel, ça sort de tous les côtés, on ne s’y retrouve pas.
    Chez l’alligator, seules les dents de la mâchoire supérieure dépassent de la bouche quand celle-ci est fermée.
    Et quel autre animal à cette particularité ?
    Exactement ! Le lapin ! Ce qui rend notre alligator tout de suite plus sympathique, ne trouvez-vous pas ? Il a au moins un point commun avec le lapin, ce qui est bien plus que le crocodile.

    Nous allons voir que ces différences morphologiques ont leur influence sur la façon dont ces animaux se nourrissent, et indirectement sur leur psychologie en général. En effet, les comportements et styles de vie de ces deux animaux sont très différents. Je vous passerai les détails qui ne nous concernent pas directement et qui ont plutôt trait à leurs vies privées, comme le fait que les crocodiles américains ne rechignent pas à traîner dans les eaux saumâtres alors que nos amis les alligators ne se baignent que dans de l’eau douce, pour me concentrer sur leurs régimes alimentaires et leurs techniques de chasse.

    Les deux animaux ont certes à peu près le même régime alimentaire – carnivore bien évidemment – mais ils n’attrapent pas leurs proies de la même manière.
    Vous avez tous vu les documentaires où le crocodile du Nil attend patiemment dans l’eau boueuse que le gnou inconscient vienne boire juste à côté de lui pour se faire attraper par surprise par le reptile qui noiera sa victime pour s’en repaître plus tard ?
    Pour mémoire :

    Et bien notre crocodile américain chassera de la même manière, même s’il faut bien l’avouer, il est moins féroce que ses homologues africains et surtout australiens, et la plupart du temps, il attrapera surtout de gros poissons qui passent par là.

    Mais pour pouvoir ainsi attraper et maintenir de grosses proies pendant de longues minutes durant lesquelles elles vont se débattent parce qu’elles n’ont pas vraiment envie de se faire manger, il faut avoir tout un tas de dents qui partent un peu dans tous les sens et qui feront office d’autant d’hameçons. Le museau plutôt fin, quant à lui, servira une fois la proie morte, pour arracher plus facilement les morceaux de viande difficiles d’accès – entre deux os par exemple – voire pour les plus gourmets d’entre eux, de pouvoir plus facilement choisir les meilleurs morceaux parmi les différents organes internes dans la cage thoracique ; un peu comme moi quand je mange un poulet rôti, je mange toujours le gésier en premier.
    Bien entendu, un humain passant à proximité d’un crocodile sera considéré comme un repas potentiel par celui-ci.

    L’alligator lui, chasse uniquement dans l’eau. Il n’est pas con l’alligator. Dans l’eau, il se meut avec facilité, rapidité, certains diront même avec grâce, et bien peu de choses peuvent lui résister. Hors de l’eau, sa proie aura beaucoup plus de chances de lui échapper.
    Toutefois, ne pensez pas pouvoir fanfaronner à côté d’un alligator hors de l’eau sans danger. S’il ne chasse pas hors de l’eau, cela ne veut pas dire qu’il y est inoffensif et il vous attaquera sans hésitation s’il se sent menacé. Exemple de comportement qu’il considérera comme une menace : fanfaronner à côté de lui.

    Mais revenons-en à la chasse de l’alligator. Contrairement, à son cousin qui attrapera tout ce qui bouge, même hors de l’eau, en essayant de le noyer ensuite si c’est trop gros, l’alligator ne s’attaquera qu’à des proies relativement petites, c’est-à-dire des proies qu’il peut tuer -ou du moins rendre hors d’état de nuire- en un coup de mâchoire. Car, voyez-vous, la mâchoire de l’alligator à cette particularité qu’elle est la plus puissante du règne animal et qu’elle peut exercer jusqu’à environ une tonne de pression chez les adultes.

    Maintenant, il faut toutefois mettre les choses en perspective. L’alligator n’est pas un parangon d’intelligence et lui aussi, quand il chassera il aura tendance à chasser tout ce qui passera à sa portée – mais dans l’eau – et il peut arriver que de gros mâles attrapent des animaux bien plus gros qu’un raton laveur. En gros : s’il a faim et que ça trempe dans l’eau, il va l’attaquer. Il se trouve juste qu’il y aura plus souvent des poissons que des ratons laveurs à portée de sa bouche, et plus souvent des ratons laveurs que des panthères de Floride.

    Et les humains ? Et bien les humains aussi peuvent être des victimes collatérales.
    Pas tous les jours, certes, mais c’est quand même arrivé 13 fois (dont 12 en Floride) au cours des dix dernières années. Et là, même si je mentionne les décès, ce que vous risquez le plus si vous vous faîtes attaquer par un alligator, c’est surtout de perdre un membre. Vous vous souvenez, la mâchoire, une tonne de pression, tout ça : une véritable guillotine. En moins propre.

    C’est pour cela que dans mon prochain article, maintenant que vous savez distinguer un crocodile d’un alligator, je vous parlerai de ce qu’il faut faire – et surtout ne pas faire – si vous rencontrez un alligator.

    Lire l’article suivant :

    Close Encounter of the Alligatoridae Type

     

    (sources photos: Encyclopedia Britannica et ma collection personnelle)

     

  • The Walking Dead

    The Walking Dead

     

    Je dois l’avouer, depuis la fin de Lost l’an dernier, je suis en deuil. Depuis (même avant sa fin en fait) je suis à la recherche d’un remplaçant pour cette série qui fut pour moi la meilleure chose que j’ai vu à la TV (avec Friday Night Lights dont je vous parlerai un autre jour et bien avant, Twin Peaks que l’on ne présente plus) – si vous n’êtes pas d’accord, pas la peine d’en discuter, vous avez tort.

    Je dois avouer que je n’ai pas eu de chance dans mes recherches.

    Tout d’abord, dès l’an dernier il y a eu FlashForward qui partait d’une idée géniale (je pèse mes mots) et qui a fait pschitt en se transformant en vague série policière avec un vague soupçon de conspirations et de SF dedans. Bref, un des plus beaux gâchis de la télé de ces dernières années.

    Ensuite, il y a eu plus récemment The Event. Premier épisode vraiment prenant, et depuis ? Depuis super bof, trop d’action, trop de “cliffhangers à gros sabots”, trop de flashbacks essayant de mal copier Lost, et je me suis lassé plus rapidement que n’importe quelle autre série que j’ai tenté de regarder sans succès. J’ai dû m’arrêter au 7e ou 8e épisode.

    Le reboot de V? Il vaut mieux ne pas en parler, je risquerai de me fâcher.

    Et puis, presque par hasard, à l’automne dernier, le joyau est sorti de là où on ne l’attendait pas (comme c’est souvent le cas d’ailleurs), je veux parler de The Walking Dead !

     

     

     

    Pour ceux qui ne le savent pas encore, The Walking Dead c’est l’adaptation d’une bande dessinée de Robert Kirkman publiée chez Image Comics. Avant d’aller plus loin, un petit aparté : je suis régulièrement assez surpris que l’on adapte toujours les comics en films et presque jamais en séries télévisés, alors que cela me semble le format “naturel” d’adaptation en œuvre audio-visuelle. Certainement encore un manque de créativité et d’imagination de la part de la plupart des studios. Peut-être que The Walking Dead va créer des émules. Fin de l’aparté.

    Et sinon de quoi ça parle ?

    Si vous avez la moindre bribe d’anglais en vous, vous vous doutez déjà qu’il y est question de morts qui marchent.

    Ce n’est pas une métaphore. Il s’agit bel et bien d’une histoire de zombies !

    Non, ne partez pas tout de suite…

    Moi non plus je n’aime pas vraiment les films de zombies. À l’exception toutefois de Shaun of the Dead. On ne peut pas ne pas aimer Shaun of the Dead. Par contre, peut-on vraiment le considérer comme un film de zombies ?

    Ce qui m’agace le plus dans les films de zombies, c’est qu’en général le concept et la métaphore sont intéressants (enfin surtout quand il s’agit des films de George Romero) : critique de la société de consommation, du capitalisme et j’en passe, mais malheureusement l’intérêt ne va rarement jamais plus loin que la métaphore. Les scénarios sont au mieux très médiocres (oui, j’écris scénarios et pas scenarii, au jour d’aujourd’hui, c’est un mot bel et bien français alors arrêtons avec cette préciosité de vouloir l’écrire à l’italienne, s’il vous plait), les acteurs très souvent nuls – mais à leur décharge difficile de bien jouer des personnages aussi unidimensionnels et auxquels il est impossible de s’attacher –  et le reste du film ne vole en général pas beaucoup plus haut. Bref, les films de zombies partent souvent d’une bonne intention pour presque toujours donner un mauvais film. Dommage.

    C’était donc un peu à reculons que j’ai commencé à regarder The Walking Dead.

    Et là, blam, la grosse claque !!

    Rien à voir avec aucun truc de zombies que j’ai pu voir dans le passé.

    La différence ?

    Tout d’abord le réalisme de la chose (oui je sais ça fait bizarre de mettre les mots réalisme et zombies ensemble) : tout semble vrai, c’est un monde crédible que l’on nous présente, c’est le vrai monde tout simplement.

    L’introduction des zombies ensuite. Justement, on ne la voit pas, et je pense que c’est un élément-clé pour que le spectateur entre totalement dans cet univers. En effet, en temps normal, un film de zombies ça commence comme n’importe quelle journée et soudain les zombies arrivent, plus ou moins sortis de nulle part, et souvent c’est à ce moment-là que je décroche (quoique, bien souvent, je n’étais de toutes façons pas entré dans le film tant cette vie quotidienne et ces personnages que l’on nous présentait étaient inintéressants à la base).

    Là, c’est tout le contraire (je spoile les premières minutes, désolé) : on débute sur deux amis, deux flics, qui vivent leur vie quotidienne de flic, parlent de leurs problèmes conjugaux, et ce genre de choses. Oui bon en fait, la toute première scène introduit les zombies, les scènes suivantes étant des sortes de flashbacks (je trouve malheureusement cette première scène dispensable). Revenons à nos deux flics : une intervention qui tourne mal, l’un des deux se prend une balle qui l’envoie dans le coma.

    Un coma dont il sort un beau jour pour découvrir que l’univers qu’il connait n’est plus là, le monde a été complètement dévasté, c’est l’enfer sur Terre.

    Par cet effet de narration, il n’est plus question d’amener les zombies aux spectateurs, mais bien d’emmener les spectateurs – qui vont suivre Rick Grimes, le flic – aux zombies, et c’est là que réside toute la différence.

    Nous suivons donc Rick dans sa découverte de ce cauchemar éveillé et bien entendu nous rencontrerons d’autres personnages, et c’est là que réside la deuxième force de The Walking Dead : les personnages.

    Car, c’est le moment de le reconnaitre, il ne s’agit pas tant d’une série de zombies que d’une série de personnages qui se retrouvent dans un monde nouveau dans lequel il faut s’adapter, rétablir des règles de société, réévaluer la notion même d’humanité.

    Il y a même des épisodes où l’on voit à peine les zombies, comme pour nous rappeler qu’ils ne sont pas le thème principal de cette histoire, juste un motif, presque le décor.

    Je spoile encore un poil, mais certains spectateurs seront surpris de voir que les morts parmi les humains tarderont à arriver. Là, encore, il ne s’agit pas de massacrer de l’humain juste pour quelques effets de gore (par contre, ne vous inquiétez pas – ou inquiétez-vous selon – du gore il y en aura, énormément, plus que vous n’en avez jamais vu sur un écran de télévision), il s’agit d’établir des personnages, avec une vraie caractérisation, de vraies personnalités, des relations, des tensions entre eux, de sorte que quand les morts arriveront (et croyez-moi, elles arriveront) ce seront des personnages que vous aimerez ou que vous haïrez qui tomberont sous les coups des zombies, pas juste des pantins mal écrits parce que les scénaristes n’ont pas pris le temps de les développer sous prétexte qu’ils allaient bientôt mourir.

    De plus, en regardant cette série, j’ai eu la drôle sensation qu’elle me rappelait Lost sous bien des aspects. Bien entendu, les deux sont très différentes, mais de la même manière que Lost ne parlait pas d’une île mystérieuse, mais bien d’un groupe de personnes se retrouvant sur une île mystérieuse (d’où la déception d’un certain nombre de spectateurs qui regardaient pour de mauvaises raisons), The Walking Dead ne parle pas de zombies, mais d’un groupe de personnes se retrouvant au milieu d’un monde peuplé de zombies. Ce qui est très différent. Depuis, ici ou là sur le web, je suis tombé sur des personnes ayant la même sensation, y compris Daniel Dae Kim. À mon avis c’est un bon signe.

    D’ailleurs ne vous attendez pas non plus à de grandes révélations cruciales sur les zombies, vous pourriez être déçus. Je pense que cette série est et restera surtout basée sur ses personnages, pas sur les quelques mystères qui planent (comme l’origine des zombies). Je doute que ces derniers soient un jour le cœur d’intrigues majeures, et c’est tant mieux.

    Au final, je ne peux que vous la conseiller chaudement sauf si vraiment vous avez trop peur d’avoir peur (j’avoue avoir eu peur plusieurs fois, alors que c’est un sentiment que je n’éprouve que très rarement, surtout en regardant des fictions) en plus, aucune excuse du genre “les séries, il y a trop d’épisodes, ça prend trop de temps à regarder”, la première saison ne compte que six épisodes et la seconde saison n’en fera que 13 (elle sera diffusée à partir de septembre ou octobre.

    Un dernier mot sur le fait que je ne parle pas de la BD et ne compare pas les deux. C’est à dessein. Il n’y a rien qui m’agace plus que les comparaisons systématiques entre un médium et l’autre quand nous avons à faire à une adaptation, surtout que oui, c’est différent, c’est toujours différent, il est impossible que cela ne soit pas différent. Et surtout « différent » n’est pas synonyme de « moins bien. » Donc oui, les deux ont des similitudes et des différences, il y a des choses que je préfère dans la série TV, d’autres dans la BD, mais les comparer est un acte vain, et ici je parle de la série et puis c’est tout.

    Bref, je crois qu’on a enfin trouvé la série qui remplacera Lost dans nos cœurs (en tout cas dans le mien).

     

    (sources photos: AMC)