Auteur/autrice : Gator

  • L’Affaire Benalla (Première partie ?)

    L’Affaire Benalla (Première partie ?)

     

    Tiens, ça m’inspire cette histoire :

     

    Macron et Benalla discutent le premier mai

     

    Macron et Benalla discutent le premier mai

     

    Benalla place du Tertre

     

     

    Guillaume Castaner parle de Benalla

     

    Gérard Collomb ne connaît pas Benalla

     

     

     À suivre…

     

    Par contre, pas sûr d’avoir le temps ou l’inspiration pour une deuxième partie… On verra ce qu’il se passera… Mais je n’ai pas beaucoup d’espoirs, un ou deux fusibles vont sauter, et tout continuera comme avant.

    J’espère juste que quelques Macron-fans qui ont encore un peu trop de paillettes dans les yeux se réveilleront, mais c’est à peu près la seule chose que j’espère de cette histoire.

     

  • Emmanuel Macron, fin prêt pour Versailles

    Emmanuel Macron, fin prêt pour Versailles

     

    Emmanuel Macron, fin prêt pour Versailles

    « Allons-y Édouard, notre calèche nous attend ! »

     

     

  • Le Mystère de l’Écriture Inclusive

    Le Mystère de l’Écriture Inclusive

     

    Donc, depuis que j’entends parler de l’écriture inclusive… (je veux dire : ces temps-ci dans les médias en France, sous cette appellation précise – sinon je suis familier avec le concept depuis une bonne vingtaine d’annéesvoire plus, bref depuis que j’ai commencé à m’approcher du bilinguisme en anglais)…. Depuis que j’entends parler de l’écriture inclusive, disais-je donc, la chose m’intrigue. Pas tant la chose en elle-même (j’ai une opinion assez mouvante sur la chose en fait, à la base, je n’ai rien contre le concept tant qu’il est utilisé intelligemment, mais le résultat actuel, avec cett.e nouv.eau.elle mani.e de mettr.e des point.s partout me sort vraiment par les trous de nez et me donne envie de mettre des claques à des gens)…

    Non, ce qui m’intrigue, c’est le fait que ce soit devenu si soudainement un fait de société qui a pris une telle ampleur qu’il est débattu jusque dans les plus hautes strates du gouvernement.

    Je veux dire, la France est assez spécialiste de ce phénomène : un truc qui existe depuis des décennies, mais qui est relativement inconnu ou périphérique se retrouve soudain sous les projecteurs des médias ; un effet boule de neige apparaît (un média en parle, l’autre ne veut pas être en reste, ni le troisième, ni le quatrième, ni votre voisin, ni sa belle-mère, ni le premier ministre) et soudain le terme est sur toutes les langues. La chose fait toujours grand débat, la plupart des gens a une opinion bien tranchée sur la chose, surtout ceux qui n’en comprennent que peu les tenants et les aboutissants. Et on en discute, débat, s’engueule jusqu’à plus soif, et jusqu’au prochain sujet subissant le même sort et permettant d’oublier jusqu’à l’existence du sujet précédent.

    Bref, rien de nouveau sous le soleil, mais là, je sais pas, ça m’intrigue un peu plus que d’habitude… Peut-être parce que la linguistique est un sujet qui m’intéresse plus que d’autres, je ne sais pas… Il doit y avoir de ça. En gros, je me demandais qui était l’imbécil.e qui avait eu l’idé.e de cette nouve.au.elle graphi.e imbitable. Mais pas seulement… Le terme lui-même « écriture inclusive » m’intrigue en fait.

    Peut-être parce que je ne peux m’empêcher de faire le parallèle avec un autre débat similaire d’il y a peu. Celui sur la théorie du genre. Je m’explique.
    Le terme « théorie du genre » (traduction française de gender theory) est une expression assez courante dans les sciences humaines et autres cercles plus ou moins universitaires. Bref, il s’agissait d’une forme de jargon bien connu d’un certain nombre, mais inconnu du grand public qui s’est soudain retrouvé propulsé sur le devant de la scène et dans le langage courant avec les conséquences que l’on connaît quand les gens commencent à s’emparer du terme sans en maîtriser le concept.

    Mais ici, ce terme d’écriture inclusive a une origine différente. Voyez-vous le terme jargonneux décrivant la chose, c’est langage épicène pas écriture inclusive.

    Au début je pensais naïvement que cette histoire avait pour source des linguistes féministes. Ça semble évident. Mais si cela avait été le cas, n’auraient-ils pas choisi le terme correct et reconnu par le champ d’études en question ? Peut-être étaient-ils plus féministes que linguistes ? Et l’exactitude de l’appellation ne les intéressait que peu pour une raison ou une autre. Oui, il y a de ça aussi, ce point en milieu de mot qui me donne de l’urticaire, je vois mal un linguiste digne de ce nom préconiser la chose, même au nom de l’égalité des sexes.

    C’est le truc qui m’interpelle le plus dans cette « écriture inclusive », toute la chose est vraiment très bancale d’un point de vue linguistique. Et d’ailleurs, pourquoi n’est-il question que d’écriture ? Pourquoi pas « langage inclusif » ? Car, au-delà de la stupidité d’insérer de la ponctuation au milieu des mots, le plus gros problème de cette écriture inclusive, c’est qu’elle est illisible, dans le sens que la plupart des termes et adjectifs écrits selon ses « règles » ne peuvent tout simplement pas être lus à haute voix. Elle accentue encore plus la distance entre la langue écrite et la langue parlée, comme si le français avait besoin de ça. On peut aussi mentionner le fait que ne pas sembler savoir que le genre grammatical n’a pas de lien avec le genre extra-linguistique va décrédibiliser votre discours auprès de ceux qui y connaissent un peu quelque chose. Il y a toutes sortes d’autres problèmes, d’autres en ont parlé ici ou là : j’aime beaucoup l’avis de l’Odieux Connard sur la chose, il y en a d’autres… Je posterai les liens sur ma page Facebook et mon compte Twitter si ça vous intéresse.

     

    Bref, de plus en plus intrigué, j’ai décidé qu’il était temps de remonter aux sources de la chose et j’ai essayé de savoir d’où provient cette fameuse écriture inclusive. Je précise bien, celle dont tout le monde parle aujourd’hui, car des langages épicènes, il n’y en a pas qu’un, et il existe de nombreuses façons plus ou moins bienvenues de créer une langue plus neutre, contrairement à ce que les médias et d’autres laissent parfois sous-entendre. Ces points moches ne sont pas la seule façon, loin de là… Mais c’est probablement une des pires.

    Et sauf erreur de ma part, la source de tout cela semblerait être un certain Manuel d’Écriture Inclusive, disponible en téléchargement ici ou là. Mais – et c’est là que les choses commencent à devenir bizarre – difficile de lui trouver un ou des auteurs explicites à ce manuel. Par contre ce qui n’est pas difficile à trouver, c’est le fait que ce manuel soit issu d’une agence nommée Mots-Clés. Une agence de linguistes ? Pas sûr qu’une telle chose existe. Une agence de féministes ? Mouais, non plus… Non, non, une agence de communication. Vous savez, ce qu’on appelle familièrement une boîte de com’

    Oui, c’est donc une boîte de com’ qui est derrière tout ça !

    Perso, chapeau, ils ont super bien fait leur boulot et la concurrence doit être très jalouse, vu comment on ne parle plus que de leur slogan ces jours-ci. Car il faut se rendre à l’évidence, ce terme écriture inclusive c’est un slogan, et effectivement, c’est carrément plus vendeur que langage épicène (pas très porteur comme appellation, limite un peu anxiogène le truc, ça renvoie à l’éducation, l’intelligence, la réflexion, les gens ne veulent pas de ça de nos jours).

    Bon, une partie du mystère est éclaircie, mais il en reste encore quelques pans à essayer de dévoiler. Une agence de com’ ça vend des trucs, des gens, quelque chose.
    Là, ils essaient de vendre quoi exactement ? Plus d’égalité entre les hommes et les femmes ? Ce serait beau, mais ne soyons pas trop naïfs quand même, il y a pas trop de bénéf à tirer de la chose. Il y a pas trop de pognon à se faire non plus. Donc, ça doit être autre chose, mais quoi ?

    C’est là, que je me penche sur l’identité du directeur de cette agence, seul nom à apparaître sur le site « officiel » de l’écriture inclusive (ouais, elle a même un site, je ne mets pas de lien ici, mais une recherche google vous le dénichera tout de suite). En fait, il n’est pas impossible qu’il soit le seul et unique auteur de ce Manuel d’Écriture Inclusive. Il s’agit d’un certain Raphaël Haddad.

    À noter qu’il est très intéressant comment le nom n’est jamais mis en avant nulle part, mais qu’il n’est pas caché non plus. En général, c’est tout l’un ou tout l’autre.

    Et ce nom ne m’était pas totalement inconnu, mais je n’arrivais pas non plus à trop cerner de qui il s’agissait.

    Une autre recherche Google m’en apprendra un peu plus sur lui (sans être une célébrité, son nom apparaît beaucoup en signatures de pas mal d’articles de journaux de type Libé ou Huffington Post (que l’on peut qualifier de centre-gauche ? D’ex-gauche ? De fausse-gauche oligarchique ?).

    Un résultat en particulier me fait lever le sourcil. Il est collaborateur régulier de la revue La Règle du Jeu !

    Si vous ne connaissez pas (vous avez de la chance), sachez qu’il s’agit de la revue de notre cher et irremplaçable Bernard-Henri Levy

    Et là, je commence à me demander, vu comment ça prend de l’ampleur dans les médias, et même et surtout du côté du gouvernement, cette histoire d’écriture inclusive… Ce monsieur Haddad ne se serait-il pas inspiré de son illustre maître à « penser » et ne serait-il pas en train d’essayer de marcher dans ses pas ? Cette opération de com’ – car ça en est une – ne servirait-elle tout simplement pas à permettre à Raphaël Haddad de gagner ses entrées dans les divers cabinets, salons ou je ne sais quoi dans le but de, par exemple, devenir l’ami et l’infuenceur des puissants, comme peuvent l’être l’entarté le plus célèbre de France ou bien un Jacques Attali moins médiatique, mais peut-être bien plus puissant ?

    Beaucoup de suppositions ici, je le reconnais, mais quand on pense que quelque chose ne tourne pas rond et qu’on trouve quelque chose de potentiellement douteux derrière… Hmmm…
    Honnêtement, je n’aime pas du tout devoir en rester au stade des suppositions, j’ai l’impression de parler comme un conspirationniste… Et ce n’est aucunement mon intention. J’aimerais pouvoir aller au fond de la chose, mais mon « enquête » (peut-on appeler ça une enquête ? un peu de lecture et deux recherches google ?) devra pour l’instant s’arrêter là.

    Mais je vais quand même continuer à suivre cette histoire du coin de l’œil pour voir où elle mène si elle mène quelque part. Et surtout voir où elle mène ce M. Haddad aussi… Vous étonnez pas si dans les mois à venir, il commence à devenir de plus en plus médiatique et célèbre.

    Bon, j’ai été assez long comme ça, je vais vous laisser avec un slogan qu’il semble aimer répéter (sur son site, sur Twitter, etc.) :

    Le discours n’est pas un instrument de l’influence ; c’est le lieu de l’influence. »

    Il n’a pas tort, loin de là, mais mis en parallèle avec cette histoire d’écriture inclusive, j’y trouve des connotations peu ragoutantes.

     

     

     

  • Meanwhile, in the White House…

    Meanwhile, in the White House…

    Today, for the first time on this blog, a post in English.

    Share it if you like it (or if you hate it, either way, share it):

     

    Donald Trump in Lego form, basically tells the world to go screw itself. Then, he reports to his true master, Steve Bannon, who in turn, reports to his true master, Death.

  • Bon, et maintenant, on fait quoi (ce dimanche) ?

    Bon, et maintenant, on fait quoi (ce dimanche) ?

    Le 23 avril dernier, 8 656 346 personnes ont élu Macron président de la République Française.

    Oui, je sais, il y a eu un second tour, mais soyons sérieux deux minutes, la messe fut dite le soir du 23 avril.

    8,7 millions sur 47,6 millions c’est pas beaucoup.
    En fait, ça fait presque 39 millions de personnes qui n’en voulaient pas de Macron.
    8,7 millions face à 39 millions.
    Et pourtant, il a gagné.
    Je vous laisse pondérer la chose quelques minutes.

    Mais le fait est qu’aujourd’hui, il est président, on y peut plus rien.

    Par contre, dans quelques jours, voyez-vous, il y a une élection tout aussi importante que la présidentielle.

    Je serai même tenté de dire plus importante encore.

    J’ai l’impression que les gens l’oublient parfois, mais ce n’est pas le président qui passe les lois, mais l’Assemblée Nationale. Le président ne choisit pas le premier ministre comme bon lui semble, mais il le choisit (et par extension le reste du gouvernement) en fonction de la nature de la majorité à l’Assemblée Nationale.

    Je sais bien qu’en 2002, Chirac a réussi un des coups tordus pour lesquels il était connu avec la mise en place du quinquennat.
    Honnêtement, qu’un président soit en place cinq ou sept ans, ça n’a pas grande importance quand on y réfléchit. Par contre, faire coïncider les législatives avec les présidentielles, là, ça change beaucoup de choses.
    Puisqu’en temps normal, quand le peuple vient d’élire un président, il est en général content de son choix (il ne le regrette que plus tard) et il va donc voter en masse pour les députés du même parti que le nouveau président.

    Le résultat, c’est un affaiblissement, à la fois de l’opposition, mais tout simplement de l’Assemblée Nationale.

    Et nous le voyons encore et encore depuis 2002. Aucun président n’a été populaire bien longtemps : Chirac n’aurait certainement pas été réélu si Le Pen ne s’était pas glissé au second tour. En 2007, les gens ont compris assez rapidement qu’ils avaient fait une grosse connerie en votant Sarkozy (comment ne l’ont-ils pas compris avant de voter ?) et en 2012, Hollande n’a jamais été populaire, il était juste moins impopulaire que Sarkozy. Et pourtant, tous les trois ont bénéficié d’une Assemblée Nationale à leur botte pendant tous leurs quinquennat respectifs car celle-ci était issue du lendemain de l’élection présidentielle, et pas d’une autre date.
    Pour comparer, je vous renvoie aux résultats des élections législatives qui ne coïncidaient pas avec une élection présidentielle, tout particulièrement celles de 1997, 1993 et 1986.

    Bref, si on veut affaiblir un président qui ne nous plait pas, si on veut un gouvernement différent, l’occasion ou jamais, ce sont les élections législatives.

    Or, alors que la présidentielle déchaîne les passions, les législatives, j’ai l’impression que tout le monde ou presque s’en fout.
    Oui, non, pas tout le monde en fait.
    Les médias nationaux continuent à manufacturer du consentement encore et toujours. C’est eux (et derrière eux, leurs propriétaires milliardaires) qui ont transformé Macron de petit ministre pas très intéressant à Président de la République. Et depuis début mai, ils ne cessent d’être dithyrambiques d’une façon que ne renierait pas la bonne vieille Pravda de l’Union Soviétique. Sérieusement, quand je lis les unes du Point ou du Nouvel Obs en ce moment, on croirait les titres des journaux d’un état totalitaire. L’autre jour le Point a osé dire que Macron était le nouveau chef du monde libre après avoir trollé Trump.
    Sérieusement…

    Au moins, le peuple soviétique avait la décence de ne pas croire les balivernes que lui racontait sa presse.

    En France, j’ai de plus en plus de doutes. D’abord, parce que c’est la presse qui a fait élire Macron (la presse au sens large, hein, j’y inclus la télé, c’est surtout la télé qui manipule les masses de nos jours). Ensuite, parce que… les Français l’ont élu et tombent dans tous les panneaux même les plus gros :  Macron est nouveau. Macron n’est ni de droite, ni de gauche. Macron va redynamiser la vie politique, la France et le reste.

    Non, Macron n’est pas nouveau. N’oubliez pas qu’il était au gouvernement de Hollande et avant ça dans les cabinets du président. Il est le fils spirituel de Jacques Attali. Si vous détestez tant Hollande, il y a de grandes chances que c’est à cause de quelque chose qui vient de Macron. Il n’est ni de droite, ni de gauche ? Vraiment ? Oui, c’est ce qu’on dit de nos jours. Autrefois, on disait « apolitique. » Je vous renvoie à ce post. Il va rien redynamiser du tout, il va faire tout le bon vouloir de l’oligarchie, a commencer par détruire le droit du travail en France (oui, celui-là même que de nombreux pays nous envient car les travailleurs, des droits, il n’en ont pas beaucoup). Et les Français d’applaudir des deux mains. Pourtant la derrière fois que j’ai regardé, 99% de la population ne faisait pas partie des 1%. Allez comprendre.

    Et le résultat – à moins que les sondages ne soient bidonnés – c’est que EM (En Marche ? Emmanuel Macron ? Bizarre ça, un type qui donne à son parti ses propres initiales) peut gagner jusqu’à 70% des sièges de l’assemblée !!!

    Donc les gens, si vous lisez ça et que vous n’avez pas encore eu le cerveau lavé par le rouleau-compresseur médiatique pro-Macron, vous savez ce qu’il vous reste à faire.
    Ne pensez pas que l’élection législative ne sert à rien, ne croyez pas les commentateurs politiques qui vous sortent des « il faut donner une forte majorité au président » à longueur de journée.

    Ce dimanche, allez voter !
    Limite, je vais même pas vous dire pour qui, de toutes façons la donne est différente dans chaque circonscription. Juste votez, pour autre chose que les sbires de Macron (oui bon, plutôt à gauche qu’à droite votre vote quand même). L’abstention ne fait peut-être pas le jeu du FN, mais pour cette élection-là, elle va clairement faire le jeu d’Emmanuel Macron.

    Un dernier argument ?
    Je sais, on avait dit pas le physique, mais sérieusement, vous trouvez pas qu’il a une tête de tueur en série ? Et vous voudriez qu’il reste à Matignon pour 5 ans ? Sérieux, je le croise dans une rue déserte la nuit, j’ai peur :

     

     

  • Deuxième Tour des Élections

    Deuxième Tour des Élections

     

    Bon, on parle beaucoup du deuxième tour des Élections Présidentielles en France. C’est normal. Toutefois, saviez-vous qu’il n’y a pas qu’en France que l’on vote pour élire son président ce week-end ?

    En effet, dans une galaxie lointaine, très lointaine,

    le Grand Moff Tarkin fait face au Général Hux.

     

    Dans le monde des dessins animés,

    Maléfique s’est qualifiée pour le second tour où elle est opposée à Charles Montgomery Burns.

     

    Dans les Terres du Milieu,

    Le Roi-Sorcier d’Angmar et Saroumane se font face.

     

    Dans l’univers Marvel,

    le futur président sera Venom ou Ultron.

     

    Finalement, dans l’univers des films d’horreur classiques,

    les électeurs auront a choisir entre un zombie et un vampire.

     

    Toute ressemblance avec…. Vous connaissez la chanson…

     

     

  • L’Abstention fait-elle le Jeu du Front National ?

    L’Abstention fait-elle le Jeu du Front National ?

    L’abstention fait-elle le jeu du Front National ?

    Depuis avril 2002, cela semble être une évidence pour de nombreuses personnes. On l’entend régulièrement à l’approche de pas mal d’élections, et en ce moment même, c’est un des arguments principaux de ceux qui pensent que refuser de choisir entre lequel des deux fléaux s’abattra sur la France d’ici peu c’est très mal, surtout si on est de gauche.

    Certes.

    Mais voyez-vous, personnellement, j’ai toujours du mal avec des phrases toutes faites, répétées à tout va et considérées comme des évidences par ceux qui les annoncent sur un ton péremptoires aux inconscients que nous sommes. Encore plus quand nos imprécateurs n’arrivent pas ensuite à expliquer le pourquoi du comment de leur sentence, sinon par un « Souviens-toi, 2002 !« 

    Désolé, mais moi, ça me suffit pas.

    Moi, si on me dit un truc comme ça, je veux des faits, des données objectives pour appuyer la chose.

    Et comme on est jamais mieux servi que par soi même, je suis allé les chercher ces données.

    Je vous les ramène ici sous forme d’un certain nombre de graphes.

    Essayons de voir ce qu’ils nous disent.

    Mais avant d’aller plus loin, je me dois quand même de mentionner mes sources – c’est important, les sources.

     

    Méthodologie & Sources

    Donc mes chiffres viennent du Ministère de l’Intérieur pour les élections les plus récentes, et de Wikipedia pour les autres. Oui, je sais, Wikipedia n’est pas toujours fiable pour tout, mais quand il est question de données brutes, elles-mêmes sourcées et vérifiables, il n’y a pas beaucoup d’inquiétudes à avoir. J’ai estimé qu’utiliser un site qui regroupe tous ces chiffres était plus pratique et rapide qu’aller tout chercher à droite et à gauche (dois-je vous rappeler que je fais tout ça bénévolement sur mon temps libre ?) Si cela ne vous convient pas, n’hésitez pas à venir me donner un coup de main.

    Les rares fois où je ne disposais pas de certains chiffres (on parle ici du nombre d’inscrits qui manquait parfois), je les ai calculés à partir des autres données disponibles. Ce nombre est parfois un peu inexact à quelques milliers de personnes près, cela est dû au fait que les pourcentages sont toujours réduits à deux décimales, donc retrouver une valeur absolue à partir de ceux-ci peut mener à quelques approximations. Notez que cela ne concerne que le nombre d’inscrits pour chaque élection. Tous les autres chiffres (nombre de votants, d’abstentions et pourcentages associés) sont les chiffres officiels.

    Je ne suis remonté que jusqu’à 1994, j’aurais pu remonter 10 ans plus en avant, depuis l’émergence du Front National. C’est un choix arbitraire.

    Notez aussi que pour les élections à deux tours, je n’ai pris en compte que les premiers tours (sauf pour les Présidentielles de 2002), le FN n’étant pas toujours représenté sur tout le territoire pour les deuxièmes tours de la plupart des élections.

    Finalement, quand les graphes traitent de valeurs absolues (nombre de personnes et pas pourcentages), j’ai mis de côté les élections cantonales puisque, à chaque scrutin, c’est seulement la moitié de la France qui vote.

    J’ai aussi exclu les élections municipales de cette étude : je ne sais pas si des chiffres nationaux existent, mais ils n’auraient que peu de sens.

     

    Résultats

    Commençons par le plus évident, celui auquel on pense en général en premier : comparer la courbe du pourcentage de votes pour le FN et celle de l’abstention :

     

    Comparaison du vote FN et du taux d'abstention en pourcentages de 1994 à 2017

     

    Mais je vous avoue tout de suite, personnellement, même si ce sont les premiers chiffres auquel on pense en général, je n’aime pas trop analyser des pourcentages, ceux-ci sont très souvent trompeurs. Encore plus dans le cas présent puisque ces pourcentages-ci ne représentent pas les même choses. Le pourcentage du FN représente la proportion de voix pour le Front National parmi les votants exprimés (non blancs, non nuls). Par contre le pourcentage de l’abstention est la proportion du nombre de personnes s’étant abstenues parmi les inscrits. Donc dans la courbe ci-dessus, on ne compare tout simplement pas la même chose.

    Elle n’est toutefois pas totalement à jeter. Elle est un bon rappel que l’abstention n’est pas quelque chose en constante progression comme on l’entend souvent dire (« Les Français ne votent plus ! L’abstention augmente ! »).

    Comme vous le voyez, l’abstention est en dent de scie. Cela est dû à la nature des élections, ou plutôt du rapport qu’ont les Français avec celles-ci : ils votent pour les Présidentielles, se contrefichent des Européennes (et ensuite ils blâment l’Union Européenne pour un peu trop de choses, mais c’est une autre histoire), et sont quelque part entre les deux pour les autres élections.

    C’est regrettable, personnellement, je pense que quelque part les Présidentielles sont presque les élections les moins importantes. Mais voila, la médiatisation et la « starification » des personnalités politiques associées à l’hyper-centralisation du pays fait que les Français se désintéressent souvent des élections qui ont parfois un impact bien plus grand sur leur vie quotidienne que de savoir qui va aller habiter à l’Élysée pendant quelques années.

    Mais revenons à nos moutons.

    Donc, les pourcentages sont pas la meilleure façon d’analyser ces données, passons donc aux chiffres bruts : le nombre exact de personnes ayant voté pour le FN et s’étant abstenues. (rappel : les élections cantonales ne sont alors pas prises en compte car ne concernant pas toute la population)

     

    Comparaison du vote FN et de l'abstention entre 1994 et 2017
    Cette fois, les deux courbes comparent des nombres de personnes, donc on peut les même en parallèle. Nous retrouvons les dents de scie de l’abstention. Nous voyons aussi une certaine augmentation de l’abstention, mais attention, ne pas oublier que la population du pays augmente, le nombre d’inscrits aussi, donc dans ce cas-ci, les pourcentages sont plus parlants.

    Quant au vote FN, il est lui aussi en dents de scie, certes moins prononcées. Et on voit effectivement une certaine progression : depuis 2012, les creux sont aussi importants que les pointes d’il y a 15-20 ans. Augmentation à toutefois prendre avec des pincettes (une fois de plus : population qui augmente, donc nombre de votants augmentant mécaniquement lui aussi).

    Par contre, nous avons là un début de réponse à notre question : est-ce que l’abstention favorise le Front National ?

    Ici, nous voyons que non seulement la réponse est clairement « non », mais c’est même le contraire : quand l’abstention baisse, le nombre de votants FN augmente. Et réciproquement : quand l’abstention augmente, le nombre de votants FN baisse.

    Depuis quelques jours, je vois une nouvelle expression envahir les réseaux sociaux (à croire qu’une ou plusieurs personnalités influentes y soient pour quelque chose, voire se seraient données le mot) : « abstention différenciée » (ou « abstention différentielle« ) qui dit en gros que les votants FN sont très motivés et ne s’abstiennent pas. Ceux s’abstenant seraient d’autres bords politiques. Et ce serait l’explication au fameux « L’abstention fait le jeu du Front National ! »

    Cela m’a toujours semblé bizarre. Qu’un petit groupe de nazillons soient très motivés, ça je le conçois. Mais, aujourd’hui, ils ne forment plus qu’une minorité de l’électorat FN. Le gros des électeurs FN, ce sont des gens en général plutôt pauvres et plutôt peu éduqués et qui se laissent séduire par les sirènes du Front National, quand le reste de la droite ne s’est jamais trop intéressée à eux et que la gauche les a perdus pour tout un tas de raisons que nous n’avons pas le temps de détailler ici. Pourquoi ces gens, plutôt désabusés seraient-ils plus motivés qu’une classe bourgeoise qui entend bien garder sa position dominante dans la société et y préserver ses intérêts ? Plus motivés que les militants de gauche qui sont de toutes les manifs et de toutes les contestations ? Plus motivés que les classes moyennes supérieures qui comptent bien préserver leur illusion que la France est un havre de paix, libre, égal et fraternel ? (OK, ces derniers, oui, je pense que c’est possible)

    Bref pourquoi seraient-ils plus motivés pour aller aux urnes que les autres Français ?

    Aucune raison particulière.

    C’est d’ailleurs aussi mon expérience personnelle. Comme beaucoup de monde, il y a parmi les membres de ma famille étendue un certain nombre de sympathisants FN. J’évite de trop parler de politique avec eux, mais ils ne se gênent pas souvent pour le faire avec moi ou avec quiconque passant à leur portée. Bien souvent leur discours c’est soit « Je vais voter Le Pen » soit « Je vais aller à la pêche, je vais pas perdre mon dimanche à aller mettre un bout de papier pour ces cons. Tous pourris ! Qu’est-ce que ça va changer que ce soit l’un ou l’autre de toutes façons !? »

    Bref, j’ai souvent l’impression qu’ils s’abstiennent même plus souvent que les autres.

    Sauf dans un cas.

    Pour revenir à notre graphe, nous voyons que quand l’abstention baisse drastiquement, le vote FN monte à chaque fois.

    Quelle pourraient en être la cause ?

    Il suffit de regarder de quelles élections il s’agit. C’est simple, comme mentionné plus haut, les élections avec un faible taux abstention sont les élections présidentielles. Elles sont aussi les élections où le FN fait les plus gros scores habituellement (mais les choses changent, voir les dernières Européennes : accident de parcours ou nouvelle tendance ? Nous verrons dans quelques années).

    Pourquoi ?

    Personnellement, je pense que c’est à cause de l’hyper-personnalisation de ces élections. Pour toutes les autres élections, on vote quand même plutôt pour un parti, aux Présidentielles, le parti est presque secondaire, on vote surtout pour un individu.

    Et c’est là qu’est la clé de la chose je pense. Ce qui attire certains électeurs ce n’est pas tant le Front National (d’où de faibles scores la plupart du temps) mais la marque Le Pen.

    Malgré tous ses défauts, le père était très charismatique, même si c’est le charisme que peut avoir un gros porc bruyant et sale foutant le bordel dans une cocktail party huppée. Parmi toutes ses techniques empruntées aux partis totalitaires, celle du culte du chef n’est pas la moindre. C’est pas non plus un hasard si c’est sa fille qui lui a succédé. Même si elle a un certain talent à arriver à se faire passer pour respectable ce n’est pas ça qui l’a aidée à monter les échelons du pouvoir interne du FN. Elle y a surtout réussi grâce à son nom de famille et les appuis qu’il lui a apportés. Et c’est encore le cas aujourd’hui. On ne le saura jamais, mais si Jean-Marie Le Pen avait été remplacé par quelqu’un d’autre, je suis persuadé que le FN serait rapidement redevenu un parti mineur.

    Oui, je pense vraiment que le culte du chef joue un très grand rôle dans les succès du FN aux Présidentielles, mais avant de jeter la pierre, je pense aussi que c’est le culte du chef qui fait que les Présidentielles sont les élections qui ont le moins d’abstention, ou que tout le monde pousse des cris d’orfraie quand un candidat majeur refuse de s’adonner à l’exercice douteux des consignes de vote. Non, le culte du chef n’est pas l’apanage de l’extrême-droite, c’est plutôt même un des moteurs principaux de l’élection présidentielle.

     

    Ce qui nous amène au graphe suivant.

    Puisque les Présidentielles sont une anomalie dans le paysage électoral français, concentrons-nous sur celles-ci.

    Voici donc le nombre de voix reçues par les Le Pen depuis 1995 (j’aurais pu inclure 1988, mais je ne suis simplement pas remonté jusque là, je ne pense pas que cela aurait changé grand-chose) :

     

    Votes FN et abstention pour les élections présidentielles entre 1995 et 2017

     

     

    Là, deux choses sautent aux yeux. La première c’est qu’il semble effectivement y avoir une corrélation entre l’abstention et le vote FN. Toutefois, cette corrélation semble débuter à partir deuxième tour des élections de 2002.

    Cela m’interpelle un petit peu. Voyez-vous cette rengaine « L’abstention fait le jeu du FN » est devenue populaire au lendemain du premier tour des élections de 2002.
    Or, lors de cette élection-là, où l’abstention avait été très forte, le score du FN n’était pas si élevé que ça. Le nombre de votes supplémentaires par rapport à l’élection de 1995 est presque négligeable.
    Il est établi aujourd’hui par quiconque s’est penché sérieusement sur la question que la qualification de Le Pen au second tour n’est pas due à ni une quelconque poussée du FN, ni à l’abstention, mais bel et bien à la démultiplication des candidats de gauche qui a fait éclater l’électorat. Il n’y a que 200 000 voix d’écart entre Le Pen et Jospin. Si Christiane Taubira ne s’était pas présentée, Jospin était qualifié. Si Chevènement ne s’était pas présenté, même avec Taubira candidate, non seulement Jospin se qualifiait pour le second tour, mais il passait même devant Chirac.

    Pourtant, c’est bien au lendemain de cette élection que l’abstention – et donc les abstentionnistes – se sont soudain retrouvés accusés de la qualification de Le Pen au second tour. Quelle est la source de cette grossière erreur ? Honnêtement, je ne le sais pas. Je n’étais pas en France à ce moment-là. L’internet français commençait tout juste à vraiment se démocratiser. Les réseaux sociaux n’existaient pas encore. Mes sources quant à savoir ce qu’il se passait en France étaient assez limitées à ce que m’en disaient mes proches, les rares forums que je fréquentais, ainsi que quelques sites des grands journaux, en gros.

    Et l’ironie de la chose, c’est que, pour le deuxième tour, l’abstention a baissé et le nombre de votants pour Le Pen a augmenté. Y a-t-il rapport de cause à effet ? Difficile à dire, mais je pense que non, que cette progression de Le Pen entre les deux tours est due au report de voix de Mégret.

    Par contre, depuis 2002, point de doutes, les deux courbes se suivent en parallèle. Attention toutefois, corrélation ne veut pas forcément dire causation –  c’est même pour cela qu’analyser des données est un exercice difficile. Quoiqu’il en soit, s’il y a eu une baisse des deux en 2007, les deux montent de manière régulière depuis.

    Je me trompe peut-être, mais je pense que l’on peut expliquer la baisse de 2007 ainsi : Sarkozy ayant largement ratissé sur les terres et thèmes du FN, il a réussi à récolter un certain nombre de ses voix d’un côté. Et de l’autre, le battage médiatique fait contre l’abstention depuis 2002 a porté ses fruits pour les élections de 2007.

    Mais depuis, les deux remontent régulièrement (si on se limite aux présidentielles, si on suit la courbe de toutes les élections, c’est une autre histoire, cf plus haut). Toutefois, j’ai du mal à voir comment la monter de l’un puisse entraîner la montée de l’autre.

    Je sais que dans ce déjà trop long texte je veux à tout prix essayer d’éviter les suppositions et autres conjectures mais je vais devoir ici m’avouer vaincu et me laisser aller à certaines.

    Première supposition : Je ne pense pas que l’une cause l’autre, mais je pense que les deux ont la même cause. En gros, un dégoût de la politique telle qu’elle se fait depuis longtemps et de plus en plus. Celle qui fait dire à certains « Tous pourris ! » Celle qui fait que d’autres vont se jeter sur n’importe quel candidat estampillé « nouveau » quelles que soient les choses qui se cachent derrière ce candidat (oui, je fais allusion à Macron). Celle qui fait qu’on puisse se dire que voter ne sert plus à rien. Celle qui fait qu’on est prêt à écouter n’importe quelle personne prétendant s’adresser à vous, elle au moins, contrairement aux autres, même si elle s’appelle Marine Le Pen et qu’on est issu d’un milieu ouvrier, traditionnellement ancré à gauche, et que jamais on se serait cru voter pour elle un jour.

    Si on rajoute les politiques menées ces dernières années toujours plus inspirées de l’extrême-droite (de Sarkozy à Valls), là aussi, ne plus vouloir voter, ou vouloir préférer l’original à ces opportunistes est compréhensible.

    Donc personnellement (je me réserve le droit de me tromper), je ne pense pas qu’il y ait lien de cause à effet entre abstention et vote Le Pen, mais que l’augmentation ou la baisse des deux lors des élections présidentielles  à la même cause : une certaine oligarchie toujours plus puissante, toujours au détriment des classes économiquement inférieures de la population.

    Deuxième supposition, peut-être un peu alambiquée : nous avons vu que cette corrélation apparaît après le premier tour de 2002, donc après toutes ces attaques parfois assez violentes contre les abstentionnistes (un peu comme en ce moment quoi). Le Français est parfois tête de lard et a très souvent l’esprit de contradiction. Et si certains hésitant entre voter et s’abstenir, lors d’élections présidentielles, décidaient finalement de s’abstenir, essentiellement agacés par tous les donneurs de leçons lui disant que s’abstenir c’était très mal, presque plus mal que de voter Le Pen (vu comment ils se font plus attaquer que les électeurs de Le Pen, il y a de quoi se poser la question). Et si « l’abstention fait monter le FN ! » était en fait une prophétie auto-réalisatrice ?

    Je n’ose le croire et pourtant…

     

     

    Je vais bientôt terminer cette analyse qui est déjà bien trop longue avec quelques graphes de plus, qui pourraient être instructifs (sur notre sujet ou un autre)… ou pas…

     

    Nombre de votants, voix FN et abstention entre 1994 et 2017

    Celui-là résume un peu le tout : en noir l’évolution du nombre de personnes votant FN depuis 1994, en  bleu-ciel, le nombre de gens votant pour quelqu’un d’autre et en rouge le nombre d’inscrits ne votant pas.

    Ce graphe n’est pas indicateur de grand-chose sinon d’une chose. L’abstention différenciée invoquée plus haut sembler exister à un niveau et un seul : l’électorat FN se déplace aux urnes de manière relativement régulière quelle que soit l’élection, les autres électeurs s’intéressent surtout aux présidentielles. Donc si on compare une élection non-présidentielle avec une élection présidentielle dans leurs successions, oui, on peut peut-être parler d’abstention différenciée. Mais nous avons déjà vu qu’il valait mieux traiter le cas des présidentielles un peu à part.

     

    Le graphe suivant découpe l’électorat entre pourcentage des inscrits qui votent FN (noir), qui s’abstiennent (rouge) et qui vote pour quelqu’un d’autre (bleu dégradé).

     

     

     

    Bon, pas trop grand chose à tirer de ce graphe qui n’a déjà été dit. Il s’agit juste d’un graphe plus satisfaisant que le tout premier de ce post, puisqu’ici tous les pourcentages (vote FN et abstention) sont exprimés en pourcentages d’inscrits. Nous y voyons ce que nous avions déjà vu : quand l’abstention baisse, le pourcentage de gens votant FN augmente.

     

    Pour le prochain graphe, nous restons dans les pourcentages d’électeurs inscrits mais en nous concentrant sur les Présidentielles :

    Votes FN et abstention en pourcentages d'inscrits pour les élections présidentielles

     

    Celui-ci, c’est un peu le même, mais avec un nombre d’électeurs :

    Nombre de votes FN et abstention pour les élections présidentielles entre 1995 et 2017

     

    Ces deux derniers graphes reprennent plus ou moins les informations de notre troisième courbe, sauf qu’ils la modèrent un peu. Certes, il y a augmentation et du vote FN et de l’abstention pour les Présidentielles depuis 2007, mais cette progression n’est pas si forte que ça finalement, et l’abstention progresse plus que le Front National. Donc la relation de cause a effet n’est pas du tout prouvée.

     

    En Conclusion

    Nous y arrivons enfin.

    Qu’avons-nous appris ?

    Que de manière générale, une forte abstention ne cause pas une augmentation du vote du Front National. C’est même en fait le contraire qu’il se passe en général et à l’exception des élections présidentielles.

    Pour celles-ci, depuis 2007, mais depuis 2007 seulement (et donc pas en 2002, il faut le souligner encore et encore), il y a une certaine augmentation, et de l’abstention, et du vote FN, mais le lien entre les deux semble plutôt être une cause commune aux deux phénomènes, surtout que l’abstention augmente plus vite que le vote FN.

    Voila, si tout cela vous a intéressé, la meilleure façon de montrer votre reconnaissance c’est de partager ce post autour de vous.

    Si vous trouvez des erreurs, soit dans mes graphes, soit dans mes raisonnements, n’hésitez pas à les signaler et je corrigerai (ou pas, si c’est vous qui vous trompez).

    Si vous souhaitez utiliser certains de ces graphes sur votre propre site, n’hésitez pas, mais à condition de nommer votre source (le site www.swamp.fr donc avec un lien vers ce post-ci – pas la homepage du site). Merci d’avance.

     

     

  • La Faute de Jean-Luc Mélenchon

    La Faute de Jean-Luc Mélenchon

    Le premier tour des élections présidentielles est passé.

    La messe est dite.

    Et l’homme a abattre est…

    Jean-Luc Mélenchon…

    Euh… Quoi ?!
    M’aurait-on mal informé ?
    Est-il au second tour ?

    Bon, qu’on l’ait descendu comme on l’a descendu avant le premier tour, je comprends. C’est dégueulasse, mais je comprends. Un candidat dont le but est de lutter contre l’oligarchie, et qui soudain à de bonnes chances d’atteindre le second tour, normal que les représentants, porte-paroles et autres suppôts de celle-ci ait voulu protéger leurs chefs. Ils l’ont dit attaqué de toute part, en disant tout et n’importe quoi sur lui. Surtout n’importe quoi…

    Ce qui est plus triste, par contre, c’est le nombre de gens qui croient encore la propagande des éditorialistes professionnels qui, omniprésents dans les médias, pourrissent l’esprit de la population depuis plusieurs décennies maintenant.
    Et ils sont vraiment passés à la vitesse supérieure ces dernières années quand presque tous les médias se sont retrouvés achetés par une poignée de milliardaires. Leur boulot maintenant, ce n’est plus de commenter l’actualité, c’est de former l’esprit des gens à accepter avec le sourire leur oppression toujours plus grande, le fait que les pouvoirs financiers contrôlent désormais les pouvoirs politiques et plus le contraire.
    Vous vous souvenez à quoi c’est censé servir un leader en démocratie ? Entre autres choses, à contrôler l’économie… Quoi ? Vous l’aviez oublié ? C’est que les médias ont très bien fait leur travail alors.
    Je comprends que les moins de trente ans me regardent avec de gros yeux incrédules quand je dis ça…

    Et donc, ils ont passé leur campagne du premier tour, bien entendu à faire de la pub pour leur poulain, mais surtout à s’attaquer à leur ennemi – et vous aurez remarqué que ce n’était pas Marine Le Pen leur ennemi. Il ne fallait surtout pas que Mélenchon atteignent le second tour, mais Le Pen, ça ne les dérangeait pas.
    Au contraire !
    Ils la voulaient, ils l’espéraient au second tour la nazillonne !
    Souvenirs de 2002 et d’un 82.21% qui leur fait faire à tous de doux rêves mouillés une fois la nuit tombée.

    La messe est donc dite, et pourtant, le terrible et impardonnable Jean-Luc Mélenchon reste l’homme à abattre du deuxième tour.

    Mais que lui reproche-t-on donc exactement ?

    Tout d’abord :

    Ne pas donner de consignes de vote pour le second tour!

    J’avoue quand j’ai entendu ça, les bras m’en sont tombés. Euh « ça », c’est pas le fait qu’il n’ait pas donné de consignes, hein, c’est le fait qu’on le lui reproche.

    Personnellement, j’ai toujours trouvé l’exercice de la consigne de vote des perdants pour les qualifiés au second tour un peu insultant envers les électeurs. « Viens ici petit électeur qui a voté pour moi mais qui est maintenant perdu et confus quant au second tour. Viens sur mes genoux mon petit, je vais te dire pour qui voter parce que tu n’es pas capable de penser par toi même. »

    Ça pue le paternalisme, le culte du chef et bien d’autres sentiments tout aussi nauséabonds.

    Mélenchon n’a pas de consigne de vote tout simplement parce qu’il respecte ses électeurs, il les considère comme des gens capables de réflexion et capables de décider par eux-mêmes que faire face à ce choix qui n’en est pas un et qui nous incombe aujourd’hui. Il n’est pas leur chef – un président ne devrait pas être le chef du peuple, un candidat malheureux à une élection, encore moins. Il l’a compris, ses électeurs aussi. Ils ne lui doivent rien, et surtout pas lui obéir au doigt et à l’œil.

    Ne pas comprendre ça, c’est tout simplement ne rien avoir compris au programme et à la démarche de Mélenchon depuis le début de sa campagne. Ne pas les avoir compris, ou ne pas s’y être intéressé ? Baser toute son opinion de l’homme sur les dires d’autres, de nos chers éditorialistes professionnels par exemple ?

    Mais cela ne s’arrête pas là, non.

    Alors certes, on accepte (ou fait semblant d’accepter) qu’il ne veuille pas donner de consignes de vote, mais :

    Il ne dit même pas pour qui lui, en son âme et conscience, va voter.

    Et ça c’est inacceptable pour nos donneurs de leçons ! Le cuistre ! Ne pas dire pour qui il va voter ! Quelle indécence ! On insinue même qu’il serait capable de voter Le Pen, rendez-vous compte !

    Non, mais halte au sketch comme dirait un ami.

    Pourquoi faudrait-il qu’il dise pour qui il va voter ? Depuis quand cela est-il devenu obligatoire ?

    Et que voulez-vous qu’il vous réponde ?

    Et quelle que soit la réponse qu’il donne, on la retournera contre lui :

    • Voter Macron ? « Regardez, quel traître ! Il retourne sa veste ! »
    • S’abstenir ? « Regardez, quel salaud, il fait le jeu du Front National » (au passage, j’ai vraiment envie de filer des claques aux gens qui disent ça, ils ne font que répéter un truc qu’on leur a mis dans le crâne depuis 2002, un truc qui était faux à l’époque et qui l’a toujours été). Au passage je vous invite à (re)lire ce post « Moralisme Électoral » et s’il vous en faut plus, j’ai des données brutes montrant que c’est des conneries (les données vous les avez aussi hein, elles sont publiques et connues de tous, il suffit de les regarder au lieu de crier avec les loups sans réfléchir).
    • Voter blanc ? Oui, s’il servait à quelque chose, s’il pouvait invalider une élection et ses candidats, le vote blanc serait un bon choix (et j’en serai moi-même très adepte), mais dans l’état actuel des choses, il n’est tout simplement pas sérieux de voter blanc. C’est l’abstention qui l’a remplacé comme non-vote contestataire.

     

    Vous noterez que je n’ai pas mis « Voter Le Pen » dans ma liste. Ne me dites pas qu’il est concevable ne serait-ce qu’une seule seconde que Mélenchon puisse voter Le Pen. Si vous l’imaginez, c’est que vraiment vous ne connaissez ou ne comprenez donc rien au bonhomme.

    Bref, ces attaques contre Mélenchon sont aussi minables qu’infondées.

    Mais au fait, pourquoi existent-elles donc ?

    C’est assez simple, et ce sera le sujet de mon prochain post (avant le deuxième tour espérons).

    Dimanche prochain au soir, celui ou celle qui sera élu(e) président(e) aura gagné une bataille, une bataille majeure, décisive, mais il ou elle n’aura pourtant pas gagné la guerre, loin de là.

    Pour gagner la guerre, il faut gagner les législatives. Mais voila, à ce moment-là, Mélenchon pourrait bel et bien faire dérailler le train de la victoire de notre futur président. Il est donc important pour les bras armés et les porte-paroles de l’oligarchie de ne pas perdre de temps pour essayer de discréditer celui qui est en train devenir le leader de l’opposition.
    Donc, ces attaques contre Mélenchon, aujourd’hui, entre les deux tours, alors qu’il n’y est pas qualifié, c’est la campagne des législatives qui a déjà commencé.

     

    Portrait de Jean-Luc Mélenchon – Oeuvre collective par Jean-Michel Apathie, Franz-Olivier Giesbert, Laurent Jauffrin, Joseph Macé-Scaron, Christophe Barbier, et bien sûr presque toutes les télés de France.