Catégorie : Séries TV

  • Twin Peaks – It Is Happening Again!

    Twin Peaks – It Is Happening Again!

     

    Twin Peaks est de retour !

    Comment parler de ce premier (double) épisode de cette nouvelle saison, 25 ans plus tard (oui bon 26, mais 25 c’est mieux), sans spoiler ?

    Essayons.

    Mais tout d’abord, un petit aparté. Nous vivons dans un monde où je m’apprête à vous parler du nouvel épisode de Twin Peaks, alors que nous sommes en train d’attendre impatiemment le prochain épisode de Star Wars. Alors certes, c’est la merde partout, les démocraties se meurent et laissent place à des oligarchies ploutocrates sous les applaudissements du peuple qui en redemande quand il ne rêve pas de fascisme. Les changements climatiques sont en train de bouleverser la planète de façon telle que nos enfants et nos petits-enfants n’auront tout simplement peut-être pas d’avenir. Un fou est à la tête du plus puissant pays du monde… Mais nous vivons dans un monde où Twin Peaks et Star Wars ne font pas partie du passé mais du présent et du futur !
    (on cherche des bonnes nouvelles où l’on peut)

    Donc… Twin Peaks, saison 3, épisodes 1 et 2 (comme je le mentionnais au-dessus, il s’agit d’un double-épisode).

    C’était étrange, bizarre, nostalgique, frustrant, mystérieux, flippant, fascinant, et bien plus encore.

    J’ai tendance à diviser les films de David Lynch en deux catégories. D’un côté, les films très étranges, incompréhensibles, surréalistes, comme Mulholland Drive ou Lost Highway. De l’autre, des films relativement réalistes, où l’étrange se situe plus dans des situations données que dans l’univers lui-même, je pense à Elephant Man ou Une Histoire Vraie.

    Je mettrais le Twin Peaks orignal quelque part entre les deux. Nous nous situons dans un monde réaliste parfois étrange, mais de temps à autres nous plongeons dans le fantastique, l’onirique et le surréel.

    Cette nouvelle saison est pour l’instant beaucoup plus difficile à cerner. En regardant, j’avais totalement la sensation d’être dans un univers onirique et surréaliste, mais a posteriori et à la réflexion, peut-être pas tant que ça en fait. Quoiqu’il en soit, l’oscillation entre étrange (réaliste mais bizarre) et fantastique (surréaliste, onirique) est permanente, et c’est cette oscillation (finalement assez rare dans les films et séries TV) qui rend ce premier épisode si déroutant par moments.

    Pour l’instant, il est assez difficile de comprendre ce qu’il se passe, mais il ne faut pas oublier qu’il s’agit ici d’un seul et unique film long de 18 heures, pas d’une série TV au sens traditionnel du terme. Donc ces deux premières heures sont tout au plus une introduction.

     

    Pour les lignes suivantes et pour ne pas en rester aux généralités, je vais spoiler un poil, mais pas un mot sur l’histoire, ne vous inquiétez pas.

    Une des choses un peu déroutante et frustrante, c’est qu’au cours de ces deux premières heures, nous sommes dans de nombreux lieux (New York – un peu, Las Vegas – à peine, Dakota du Sud – beaucoup) et finalement très peu à Twin Peaks même. Bien sûr, il s’agit de mettre en place les pièces du puzzle qui finiront par s’emboîter, mais on a parfois l’impression de regarder un nouveau film de David Lynch, certes très bon, mais dont le lien avec Twin Peaks est assez ténu.

    Heureusement, de temps en temps, nous nous retrouvons quand même dans notre petite ville de l’état de Washington préférée, pas plus d’une minute ou deux à chaque fois, toujours pour retrouver des vieilles connaissances et voir comment elles ont changé, ou pas. Car même si tout le monde a 25 ans de plus, finalement les choses n’ont que très peu évolué à Twin Peaks, mais en même temps, c’est normal, c’est le propre des petites villes sans histoire que de ne peu changer.

    Mais ces scènes sont aussi parfois un peu frustrantes car elles ne semblent pas liées à la nouvelle intrigue qui commence à se profiler. Avec une exception notable et émouvante sous la forme d’une conversation téléphonique entre l’adjoint au shérif Hawk et Margaret, la Femme à la Bûche. Émouvante, car Catherine Coulson, l’actrice jouant la femme à la bûche a tourné ses scènes quelques mois, voire semaines, avant de mourir d’un cancer, et c’est certainement aussi le cas de son personnage. Difficile de ne pas avoir l’œil un peu embrumé quand elle dit à Hawk qu’elle est trop faible pour aller avec lui.

    Bref, entre les nouveaux lieux, les nouveaux personnages dont il est pour l’instant difficile de savoir s’ils vont s’avérer primordiaux ou s’ils n’apparaîtront que dans une unique scène, une ville de Twin Peaks à laquelle on a à peine le temps de se réhabituer, l’endroit qui semble le plus normal et le plus familier est… la Loge Noire !!! Peut-être que c’est voulu de la part de Lynch (j’ose croire que oui), mais cela nous met dans une situation assez paradoxale, car le lieu le plus mystérieux et le plus terrifiant – peut-être de toute l’histoire de la télévision à l’époque – devient soudain celui où le spectateur se sent le plus à l’aise lors de ce retour à Twin Peaks.

    N’ayez crainte, mystérieux et terrifiant, le lieu est resté.

    Donc voila, après deux heures, on se retrouve à la fois charmé et frustré, en pleine nostalgie mais aussi face à l’inconnu mystérieux et attirant, qui fait peur aussi. On pressent que les choses vont aller vers le pire avant d’aller vers le mieux.

    Toutefois, et personnellement, je ne me sentais pas totalement « dans » Twin Peaks jusqu’à la toute dernière scène. Il ne s’y passe rien de spécial, rien du tout ou presque en fait, mais c’est la seule où l’on retrouve l’atmosphère de la série qui nous obsède depuis si longtemps. Le « Roadhouse », un concert avec une chanteuse qui pourrait être la fille de Julee Cruise (on m’informe qu’elle s’appelle Ruth Radelet et son groupe les Chromatics), la jeunesse de Twin Peaks remplit le lieu… la jeunesse, et aussi l’ancienne jeunesse, car soudain on retrouve Shelly Johnson attablée avec ses amies qui parlent de tout et de rien, et surtout de mecs, en particulier un mec qui vient d’arriver et qui se dirige vers le bar, tenu par quelqu’un qui semble bien faire partie de la famille Renault. Ce client qui intéresse les femmes est un certain James Hurley.

    À ce moment-là, oui, il n’y a plus de doutes, nous sommes bien de retour à Twin Peaks.

     

    (Oh et je l’annonce ici : je prévois que Michael Cera joue le fils d’Andy et de Lucy! 🙂 )

     

     

  • The Walking Dead – Saison 7 Épisode 12 « Say Yes »

    The Walking Dead – Saison 7 Épisode 12 « Say Yes »

    Tiens, quelque chose de nouveau sur le Swamp (quoique j’avais fait des critiques de séries TV il y a quelques années).

    Chaque semaine, je donne mes impressions sur l’épisode de The Walking Dead de la semaine sur ma page perso Facebook, mais je me suis dit que pourquoi ne pas le faire ici plutôt ?

    Donc essayons cette semaine et voyons ce que ça donne, même si c’est peut-être pas la meilleure des semaines pour faire ça, vu que je ne sais pas si j’ai grand chose à dire sur cet épisode.

    C’est pas que je ne l’ai pas aimé, mais il est un peu en dent de scie quand même, avec certaines scènes plus intéressantes que d’autres.

    Ouhla, avant d’aller plus loin les avertissement d’usage :

    Donc ce post traite de l’épisode 7×12 « Say Yes » de la série The Walking Dead. Si vous lisez ceci je présuppose que vous avez vu cet épisode et ceux qui précèdent.
    Par contre, il faut que vous sachiez que je lis régulièrement la bande dessinée dont la série s’inspire. La série suit la BD plus ou moins fidèlement selon les saisons, cette saison, elle la suit dans les grandes lignes, avec certains épisodes directement tirés de la BD, en allant jusqu’à garder certains dialogues, d’autres épisodes sont complètement originaux. Bref, la plupart du temps, je sais ce qu’il va se passer, mais j’essaie de ne jamais spoiler ici.
    Notez que je ne connais pas et ne veut pas connaître exactement ce qu’il va se passer dans la série, mes connaissances préalables sont uniquement issues de la BD.

    Bon, ces avertissements réglés, revenons-en à notre épisode de cette semaine.

    Tout ce qui s’y déroule est complètement original, même si certaines scènes introduisent des choses et font des allusions à des événements futurs que je connais.

    Rick et Michonne

    Un épisode très en dent de scie pour eux.
    Mais quelque part j’aime bien ce qui leur arrive. Les rencontres avec les zombies sont intéressantes. Ça devient presque trop facile. D’un côté ça se comprend, ils ont maintenant tellement d’expérience dans ce monde que les zombies ne sont plus une menace à proprement parler, mais juste une variable à gérer. Et la chose devient tellement facile qu’ils se surestiment de plus en plus, et un jour il pourrait leur arriver une mauvaise surprise.
    Oui, je comprends l’idée, mais dans la mise en place de la chose, il y a quand même un peu trop de Deus ex Machina qui se suivent. Ça casse un peu la suspension d’incrédulité par moments.

    Toutefois, il y a une scène très intéressante. La fausse mort de Rick. Bon ça fait déjà vu, ça ressemble beaucoup à la fausse-mort de Glenn la saison dernière. Mais en fait, je pense que c’est fait exprès. Il n’est pas question une seconde de faire croire au spectateur que Rick est mort. Il est question de faire croire à Michonne que Rick est mort et de voir comment elle va réagir. C’est une des choses que j’aime bien dans cet épisode en fait par moments, le scénariste nous rappelle qu’ils ne sont que des personnages mis face à des situations données.
    Et donc quand Michonne croit que Rick est mort, elle perd tous ses moyens, elle aussi veut mourir. « Elle ne peut pas vivre sans lui. » et ce genre de choses.

    Cette réaction est intéressante en fait. Michonne est toujours présentée comme une femme forte, mais il n’en a pas toujours été ainsi. En fait, je pense que cette scène nous renvoie directement à la saison 4, après la destruction de la prison, quand Michonne se retrouve seule et décide plus ou moins inconsciemment de devenir un zombie, sinon réellement, du moins métaphoriquement (souvenez-vous : elle crée de nouveaux des « zombies domestiques » et marche sans but, sans presque de conscience au milieu d’un groupe d’entre eux).
    Elle avait abandonné la vie, et au final, c’est Rick qui lui a redonné cette envie de vivre, bien avant qu’ils ne deviennent un couple.

    Là, cette mésaventure nous rappelle cette fragilité enfouie chez Michonne et elle la rappelle à Rick aussi. Ce qui nous emmène au dialogue en deux parties : avant et après l’épisode du parc d’attractions.

    Qu’on le veuille ou non, Negan a créé un monde qui fonctionne et qu’il gère bien. Si on veut détruire Negan et sa façon de gérer ce monde, il faut être prêt à prendre sa place, à prendre le pouvoir, à faire des règles, des lois, etc. Rick en a pleinement conscience (il est le leader depuis un moment) Michonne pas totalement. Elle est aussi un leader, mais elle ne se voit pas encore totalement comme cela.

    Rick sait aussi qu’il peut mourir à tout instant. Michonne semble l’avoir oublié : elle vit grâce à Rick, inconsciemment, elle le croit immortel. Il lui rappelle que non, il ne l’est pas. Et non seulement il ne l’est pas, mais le jour où il mourra il faudra qu’elle soit là pour reprendre le flambeau, pour le remplacer.

    Une fois débarrassés de Negan il ne sera plus question de survivre dans un monde rempli de zombies, il sera question de reconstruire un monde, de construire un futur pour les survivants et pour les générations suivantes. Michonne commence enfin à comprendre que son rôle dans ce monde n’est pas juste de trancher du zombie à coups de katana, mais aussi d’être l’un des architectes de ce monde à construire.

    Les autres personnages très rapidement :

     

    Rosita

    Je ne cesse d’être partagé entre être content de la voir plus à l’écran, mais d’être frustré par sa colère permanente qui lui empêche de penser clairement. Enfin bon, ça nous a offert une très chouette scène du Père Gabriel dont le personnage devient de plus en plus intéressant et complexe. En fait, là où Rick et Michonne (et Maggie, même si elle est absente de cet épisode) ont réussi l’épreuve qu’ils viennent de traverser (la rencontre avec Negan, la mort d’Abraham et de Glenn, l’asservissement d’Alexandria au Sanctuaire) et ils ont choisi le futur et la vie, Rosita, elle a échoué. Elle (et Sasha) sont mortes en même temps qu’Abraham, elles ne sont pas arrivées à dépasser ce terrible moment. Elles ne souhaitent plus que la mort, celle de Negan, mais aussi la leur, car elles ne peuvent voir le futur, et elle peuvent plus voir la vie. Et malheureusement, je sens qu’elles vont avoir ce qu’elles souhaitent.
    Notez que dans la BD les choses sont légèrement différentes (oui, j’aime bien comparer avec la BD de temps à autres). Sasha n’existe pas et Rosita ne réagit pas aussi mal à la mort de Glenn et d’Abraham (Abraham qui n’est pas tué par Negan, mais par Dwight quelques jours auparavant : il a la mort de Denise dans la série). Donc je pense que la destinée de Rosita va être différente que celle qui est la sienne dans la BD (je ne la divulguerai pas encore au cas où les choses ne se passent pas comme prévues), et même si je vois mal et Rosita et Sasha mourir en attaquant à elles seules le Sanctuaire, je suis sûr que le sort de Holly (dans la BD) va être réservé à l’une des deux.

     

    Tara

    Bien sûr qu’elle ne sait que faire, révéler l’existence d’Oceanside ou pas. J’ai bien aimé la scène de « dialogue » avec Judith sur la chose. Façon amusante de présenter son dilemme. Et bien sûr qu’elle va le dire à Rick. Que va-t-il se passer ensuite ? Le conflit avec Oceanside semble inévitable, mais on a pas le temps pou ce conflit secondaire et contre-productif. Quelqu’un va-t-il arriver à convaincre Oceanside de rejoindre le combat, et ce sans effusion de sang préalable ? Hmmm.

     

    Je ne sais toujours que penser des Scavengers dans leur décharge. Je les trouve un peu « too much ». Oui, il y a une raison au fait qu’un lieu comme le Royaume soit « too much », mais la décharge-là, je ne sais pas, ils commencent à perdre leur humanité un peu trop rapidement je trouve. Tous les groupes rencontrés jusqu’à présent, même les pires (Terminus ?) gardaient leur individualité, essayaient de maintenir des relations humaines plus ou moins « normales » eux non. La vitesse à laquelle ils semblent avoir perdu leur individualité, leur façon de vivre, leur capacité de langage même, me semble un peu bizarre. (attention mini spoiler pour la saison 9 environ : je me demande de plus en plus si c’est pas eux qui vont à terme devenir les Whisperers – j’espère que non).

    Voila, c’est tout pour aujourd’hui.
    Et vous, qu’avez-vous à dire de l’épisode ?
    Les commentaires sont là pour ça (attention, pas de spoilers svp)

     

     

  • Game of Thrones

    Game of Thrones

     

    L’hiver est arrivé et j’ai enfin vu la série Game of Thrones… Avec trois ans de retard pour la première saison, je sais. Mais bon, vaut mieux tard que jamais et ce genre de choses.

    Voici quelques unes de mes impressions. Bien entendu, ce post contient tout un tas de spoilers sur les trois premières saisons, mais n’ayant pas lu les livres, et ne connaissant que la bande-annonce de la quatrième saison (disponible depuis aujourd’hui !), aucun spoiler pour la suite. Je n’en ai pas. Je n’en veux pas (ceci s’applique aussi à tout commentaire éventuel, merci d’avance). Même si avec George R. R. Martin, de ce que j’ai vu de la série jusqu’à présent, et vu un certain nombre de memes qui circulent sur le web, j’ai cru comprendre qu’il ne vaut mieux pas trop s’attacher à quel personnage que ce soit ; au point que quand je regarde la série, je pars du principe qu’ils vont tous mourir tôt ou tard… Après tout, une série qui n’hésite pas à tuer ses mascottes (les direwolves) de temps à autres n’hésitera pas à tuer ses héros non plus (car tout le monde sait qu’il y a deux choses que l’on ne tue pas dans les séries TV : les animaux et les enfants… sauf dans Game of Thrones – quoique jusqu’à présent les enfants ont pas trop mal survécu… jusqu’à quand ?)

     

    Game of Thrones Poster

     

    Bon, mes impressions alors.
    Bien évidemment, j’ai adoré (sinon je ne passerai pas une heure ou deux à vous en parler) au point que j’ai commis l’erreur de tout regarder en deux semaines. Certains parmi vous aiment bien tout regarder d’une série en un minimum de temps. Personnellement, j’aime bien espacer les épisodes un petit peu, pour avoir le temps de les digérer. Surtout une série aussi dense en personnages et intrigues que celle-ci. Le fait est que je voulais tout voir avant le début de la quatrième saison, je pensais qu’elle débutait en février (ce sera le 6 avril) et comme j’étais dans la maison familiale pour les fêtes avec pas grand-chose à faire de mes soirées. Les trois saisons furent donc visionnées en deux semaines.
    Du coup, je ne suis pas toujours sûr de bien avoir tout assimilé. Je remarque que j’ai vraiment du mal à me souvenir du nom des personnages secondaires par exemple.

    Dans le désordre :
    Même si je viens de dire que je sais qu’il ne faut pas s’attacher aux personnages, ce sont en premier les personnages qui me séduisent. Le fait qu’il y en ait autant permet d’avoir un monde très étoffé, et c’est d’ailleurs une façon très originale de donner une certaine dimension à un univers. Au final, nous ne voyons que très peu de lieux différents dans Westeros (King’s Landing, Winterfell, la campagne et petits chateaux entre les deux, le Mur et au-delà du Mur) mais cette abondance de personnages, personalités, intrigues, fait de Westeros un monde riche, complexe, aux nombreuses cultures.
    J’aime aussi beaucoup le fait que presqu’aucun personnage ne me laisse indifférent.
    Il y a ceux que l’on aime, ceux que l’on déteste, ceux que l’on aime détester, ceux que l’on déteste aimer.

     

    CS 65 Friday 22nd October 2010En haut de la liste, Tyrion Lannister. Je pense que comme beaucoup de fans, il est mon personnage préféré. Même s’il fait parti du camp des “méchants” (même si ce terme s’applique difficilement dans Game of Thrones, à part pour de rares exceptions), il est rare de voir à la télé des personnages aussi multi-dimensionnels, aussi complexes. Il pourrait être un salaud, il n’est clairement pas un héros, mais il est extrêmement attachant. Peut-être tout simplement parce qu’il est le plus humain, le plus “normal” ?

    Puisque j’ai commencé avec les Lannisters, continuons avec eux.
    Cersei et Jaime sont fascinants. A priori, ils sont aussi détestables l’un que l’autre. Mais il y a une fêlure, une tristesse chez Cersei qui la rend attachante, qui fait que l’on ne peut pas la détester complètement. Tout ce qu’elle fait, elle le fait simplement pour survivre dans le monde, la société et la famille dans lesquels elle est née.
    Jaime est détestable au début, mais petit à petit, en particulier quand les galères commencent à s’accumuler pour lui, on commence à le plaindre. Si au début on se réjouit de le voir souffrir, au fur et à mesure, on se surprend à le plaindre. Au début, on s’en veut, on voudrait qu’il meure. Mais si on veut qu’il meure parce qu’il est un salaud, on veut quand même qu’il vive parce qu’il est un personnage fascinant. Puis au fil de ses mésaventures, on découvre que lui aussi possède de nombreuses fêlures, que lui aussi est autant une victime qu’un bourreau.
    Et que dire de Tywin? Le stéréotype du chef de clan qui est un gros con ? Ce serait trop simple. Même s’il est clair qu’il n’est pas exactement une personne sympathique, ses interactions avec Arya et d’autres montrent qu’il n’est pas non plus exactement mauvais, qu’il fait ce qu’il fait pour le bien de sa famille et uniquement pour cela.
    Terminons le tour des Lannisters avec Joffrey. Who else? Oui, je sais, il est un Baratheon et pas un Lannister… Mais bon, vous voyez où je veux en venir.
    Avons-nous vu un personnage aussi détestable de récente mémoire ? Un peu comme si tous les défauts des pires adolescents avaient été combinés en une seule personne. S’il y a un personnage dont on souhaite la mort dans d’horrible souffrances, c’est bien lui. Mais encore une fois s’il meurt, il nous manquera terriblement. Oui, au final, je préfère le voir se faire gifler par Tyrion ou envoyer au lit (sans dessert) par Tywin que de le voir mourir.

     

    House of Stark

     

    Passons à l’autre clan principal de la série : les Starks.
    Clairement les protagonistes, les “héros” de la série, même si leur importance va en diminuant au fur et à mesure (certainement parce que le nombre de Starks adultes encore vivants à la fin de la saison 3 est réduit à presque rien, même Winterfell n’est plus que ruines. Ironiquement, ce sont les qualités qui font d’eux des héros qui causent aussi leur perte : l’intégrité de Ned, la confiance de Robb en ses alliés, la force d’esprit de Catelyn (quoiqu’on pourrait aussi souligner qu’une certainement naïveté joue un grand rôle dans les trois cas). Restent Arya, Jon Snow et Bran, qui sont adorables tous les trois. On ne peut pas ne pas vouloir leur bien, on ne peut pas ne pas les aimer, mais ils restent quand même les plus “stéréotypés” de tous les personnages ou presque. Arya en garçon manqué aventureuse, Jon Snow en anti-héros “dark”, Bran en enfant faible mais qui a des capacités extraordinaires pour compenser.

    Finissons notre tour des personnages principaux avec Daenerys. Je trouve assez intéressant le fait que son histoire soit narrée en parallèle des autres, sans qu’il y ait aucune interaction entre les deux (pour l’instant, je présuppose). Son ascension de jeune fille faible et soumise à future reine, mère de dragons et dirigeante d’une armée qui semble invincible est captivante, mais je ne peux m’empêcher de trouver que son récit avance un peu trop lentement par rapport aux autres.

    En fait, je dirais que c’est ma critique principale de la série, la plupart des intrigues parallèles avancent parfois bien trop lentement. Attention, loin de moi l’idée de vouloir que tout aille vite, que tout soit révélé en quelques épisodes (j’ai toujours été plus fan de Lost que de 24), mais le fait est qu’il se passe près de deux saisons – et pas énormément de trucs pour lui – entre l’évasion de Jaime Lannister et son retour à King’s Landing. Et que dire de Theon qui passe une saison entière à se faire torturer ? Une véritable torture effectivement, mais pour le spectateur. Je ne sais pas vous, mais si les malheurs de Jaime sont au bout du compte intéressants, parfois même amusants, j’ai perdu à peu près tout intérêt dans le personnage de Theon peu après sa trahison, et s’il doit survivre, je pense que son calvaire aurait pu durer un total de deux ou trois minutes dans un épisode ou deux. S’il doit mourir, que quelqu’un le tue par pitié qu’on en finisse. Mais faire durer son supplice et le nôtre de la sorte me semble un peu vain.

    L’autre critique que je ferai, même si je comprends qu’une série TV, même sur HBO n’a pas le même budget qu’un film hollywoodien, c’est qu’il est un peu frustrant de savoir qu’il y a une énorme guerre qui fait rage et de n’en voir aucune bataille. La seule à laquelle nous avons eu droit fut l’attaque échouée de King’s Landing par Stannis Baratheon, mais par moments, je ne pouvais m’empêcher de penser qu’elle n’impliquait que quelques dizaines de soldats tout au plus. Mais je comprends que c’est assez inévitable tant que le budget et (peut-être surtout) les délais de production sont ce qu’ils sont, c’est-à-dire pas ceux d’un film.

    Mais bon, ne boudons pas notre plaisir, cette série est une vraie réussite avec des intrigues passionnantes, des personnages principaux et secondaires qui sont parfois de vrais petits bijoux d’écriture (comment n’ai-je donc pas parlé de Varys et de Petyr Baelish?), et une qualité de production qui est aussi bonne, voire meilleure que bien des choses projettées habituellement sur des écrans de cinéma.

    Si le temps me le permet, j’en parlerai un peu plus lors de la diffusion de la saison 4, et pour nous faire patienter, voici la bande-annonce :

     

     

  • Nouvelles Séries de la Rentrée

    Nouvelles Séries de la Rentrée

     

    Comme tous les ans, à cette période de l’année, les chaînes télé américaines lâchent dans la nature leurs nouvelles séries télévisées, en espérant un succès de plus en plus immédiat pour le meilleur et pour le pire (les séries ne faisant pas d’audience dès le début ayant rarement le temps de s’installer, le couperet de l’annulation tombant de plus en plus rapidement chaque année). Et comme chaque fois à cette période de l’année, je regarde un certain nombre de nouveautés en espérant y dénicher le futur joyau qui nous tiendra en haleine plusieurs années durant.

    Voici ma sélection de cette rentrée ci :

     

    American Horror Story

    Je n’attendais rien de cette série. En fait, la seule raison pour laquelle je l’ai regardée, c’est la présence de Connie Britton. Je n’ai pas trop su que penser à la vision du premier épisode. Une série de qualité, ça c’est sûr, mais un ton et une atmosphère vraiment déplaisants, bien sûr, cela est volontaire de la part des producteurs. Mais voilà, est-ce que j’ai envie de regarder une série qui me met mal à l’aise ? Une série où je ne m’identifie ni ai envie de m’attacher à aucun des protagonistes ? Une série avec un rythme et une atmosphère déstabilisants à dessein ?
    Je lui ai quand même laissé sa chance et j’ai regardé le deuxième épisode, puis le troisième, et le quatrième. Le résultat : je suis séduit !

    Je ne sais pas si l’atmosphère est devenue (légèrement) moins oppressante au cours des épisodes suivants ou si je m’y suis tout simplement habitué, mais maintenant, il me tarde chaque nouvel épisode avec impatience.

    Et de quoi ça parle ?

    Tout est dans le titre. Mais attention, il ne s’agit pas juste d’un simple film d’horreur adapté pour durer plusieurs épisodes au lieu des deux heures habituelles. C’est beaucoup plus que ça. C’est une plongée dans l’inconscient collectif américain dans ce qu’il peut avoir de plus horrible et dérangeant, sa fascination du sang et de la mort que ce soit son obsession pour les films d’horreur (genre essentiellement américain avant de s’exporter partout ailleurs), pour les serial killers et autres meurtriers de la trempe de Charles Manson et pour toute cette pop culture macabre.

    Dire que la série est bourrée de références est presque un euphémisme, toutefois, elles savent rester subtiles sans jamais « court-circuiter » le reste.

    Au final, même si la série n’est pas à mettre devant tous les yeux (je pense qu’elle doit faire très peur à certaines personnes), elle est la grosse surprise de la rentrée, et clairement la meilleure nouvelle série de l’année.
    Mention spéciale à Jessica Lange, dans un rôle dont je ne vous dirai rien sinon je n’avais jamais imaginé que cette actrice me foutrait les jetons un jour. L’Emmy de Meilleur Second Rôle Féminin lui est déjà réservé pour la prochaine fois.

     

    Homeland

    Pour vous en parler, je vais devoir dévoiler quelques éléments clés du premier épisode, si vous ne voulez pas savoir, sautez ce passage (mais comment vous convaincre de regarder alors ?).

    Afghanistan, de nos jours : Nicholas Brody, un soldat américain disparu 8 ans plus tôt en Irak et que toute le monde croyait mort est retrouvé prisonnier et vivant lors d’une attaque d’une base talibane.

    L’Amérique entière se réjouit de la nouvelle et en fait son nouveau héros ! Toute l’Amérique ? Non. Car, un agent de la CIA, Carrie Mathison (Claire Danes, excellente) possède des informations depuis un moment qu’elle comprend enfin : le prochain 11 septembre arrive et il sera causé par un Américain infiltré et converti à la cause d’Al Qaeda. Pour elle, cela ne fait aucun doute, c’est de lui dont il s’agit ! Petit problème, on apprend assez rapidement que Carrie est mentalement instable et souffre d’une condition qu’elle cache à tout le monde pour ne pas perdre sa carrière.
    La série suit donc les deux personnages, Carrie qui essaie de trouver les preuves compromettant Brody sans s’aliéner ses collègues, ses amis, sa hiérarchie, et Brody qui essaie de réapprendre à vivre normalement auprès de sa famille après huit ans de captivité et qui pourrait aussi préparer la prochaine attaque sur le sol américain… ou pas…
    Je n’ai vu que les trois premiers épisodes, et pour l’instant, l’histoire nous tient vraiment en haleine, les indices nous faisant tour à tour basculer pour ou contre Carrie. Toutefois, je me demande un peu combien de temps ce suspense pourra durer sans devenir lassant et/ou comment la série pourra continuer une fois le fin mot de l’histoire révélé.

     

    Once Upon a Time

    Je ne vais pas dire grand-chose de Once Upon a Time, surtout parce que le premier episode a été diffusé dimanche dernier et c’est à ce jour le seul que j’ai vu. Le principe est simple : les personnages des contes de fées sont vivants de nos jours, tous dans le même petit village du Maine, sauf qu’aucun n’a conscience de sa vraie nature. Seul Henry, un petit garçon de 10 ans, adopté à la naissance, comprend cet état de fait grâce à un livre en sa possession. Ils sont en fait victime d’une malédiction de la Méchante Reine (celle de Blanche Neige). Il décide alors de retrouver sa mère biologique (Jennifer Morrison) et de la convaincre de l’aider, car elle seule pourrait combattre la malédiction. Je ne veux pas en dévoiler plus, mais ce premier épisode m’a vraiment séduit.

    Maintenant j’espère que l’histoire saura rester solide, car cette série peut facilement devenir du n’importe quoi.
    Ça fait aussi assez bizarre de voir des univers aussi différents que celui de Blanche Neige et de Pinocchio aussi allégrement mélangés (avec une très forte influence « disneyienne », mais bon, la série appartient à ABC, ceci explique cela).

    Mais pour l’instant, tous les personnes sont convaincants, l’histoire est solide, espérons que ça dure.

    À noter un certain nombre de clins d’œil à Lost (8h15, porte numéro 108, etc), les créateurs étant des anciens de Lost, surtout Adam Horowitz.

     

    Pan Am

    Je ne sais pas trop pourquoi j’ai commencé à le regarder. La curiosité certaine, la présence de Christina Ricci aussi (c’est vraiment la saison des actrices apparemment cette année). Ce que c’est, vous en avez certainement déjà entendu parler, une série qui se déroule en 1963 et dont les protagonistes sont des hôtesses de l’air de la mythique Pan Am.

    Les plus :

    • Le glamour.
    • Un certain ton sympathique.
    • Christina Ricci.
    • Pour la première fois, une des protagonistes principales est française et est jouée par une actrice francophone (une Canadienne, certes, mais c’est déjà mieux que tous les autres personnages français de toutes les autres séries avant elle).
    • Des personnages attachants pour la plupart.

    Les moins :

    • Les clichés : beaucoup trop de clichés partout (si vous ne voyez pas ce que je veux dire, regardez le deuxième qui épisode qui se passe à Paris et vous comprendrez de suite).
    • Les intrigues pas forcément prenantes ni exceptionnelles pour l’instant, mais je ne sais pas si je vais continuer à regarder bien longtemps.

     

    The Playboy Club

    Je ne sais pas trop pourquoi je vous parle de cette série puisqu’elle fut annulée au bout de trois épisodes. Et c’est bien dommage parce qu’il ne s’agissait pas du tout de ce que vous imaginez. Et je crois que c’est là que résidait le problème de cette série. Qui entend Play Boy de nos jours, pense de suite, playmate, The Girls Next Door and un pervers pépère charmant mais un peu désuet aussi. Alors qu’il fallait penser au Play Boy Club des années 60 à Chicago, en d’autres termes, le night-club le plus à la mode du pays à l’époque et où se retrouvaient stars, politiciens, millionnaires et maffieux en tout genre.
    La série était bien plus que des jeunes femmes charmantes en costume de bunny, mais bon, je vais pas perdre mon temps à raconter puisque vous ne la verrez jamais de toutes façons.

     

    Person of Interest

    Un nom: Michael Emerson! Il est toujours aussi genial, même si cette fois-ci il joue un gentil qui ne ment pas et qui essaie de faire le bien autour de lui, même si c’est d’une façon assez particulière. Mais voilà, il est tellement difficile de se sortir Benjamin Linus de l’esprit quand on le voit que l’on a du mal à se sortir de la tête qu’il cache probablement quelque chose de pas clair. Les scénaristes joueront-ils dessus ? J’ai envie de coire que oui (déjà, le fait que lors de sa première minute à l’écran il parle de liste et qu’il précise qu’il ne mentira jamais n’est pas innocent je pense).

    À part ça, je ne sais pas, j’aime bien la série, mais elle ne me passionne pas non plus. En fait, le problème vient surtout de Jim Caviezel que d’autre chose. Je trouve qu’il a le charisme d’une huitre et ça la fout mal quand on a le rôle principal.

    Sinon ça parle de quoi ?

    De deux types (Caviezel en super agent, et Emerson en mec de l’ombre qui sait plein de trucs) qui ont le moyen de savoir à l’avance qu’une personne va être impliquée dans un meurtre (victime ? meurtrier ? autre ? ils ne le savent pas), je vous passe les détails pour l’instant. Meurtre qu’il faudra ensuite empêcher.

    J’ai quelques épisodes de retard, et j’espère vraiment qu’ils contiennent un sacré meta-plot, parce que si ça continue à être « le meurtre à éviter de la semaine » sans plus, je ne vais pas regarder longtemps je pense.

     

    Terra Nova

    La « grosse série » de la rentrée: c’est produit par Spielberg, avec un gros budget, des effets spéciaux et tout le reste.

    L’histoire : au 22e siècle la terre est encore plus un dépotoir qu’aujourd’hui, mais une faille temporelle a été découverte, elle mène en l’an moins 85 millions et des poussières, époque qu’il s’agit maintenant de coloniser pour fonder un monde meilleur.

    Si vous êtes pas trop nul en chronologie de la Terre, vous aurez compris qui se trouve déjà à cette époque : les dinosaures !

    Après un premier épisode à couper le souffle, je trouve les épisodes suivants assez décevants, et j’espère qu’une bonne grosse intrigue s’étalant sur toute la saison (voire plus) va bientôt se mettre en place (le premier épisode le laissait penser, mais les suivants laissaient ça de côté pour des épisodes « indépendants » me laissant sur ma faim), sans ça, je ne vois pas comment cette série peut rester intéressante malgré les gros espoirs placés en elle (c’est vrai quoi, une série avec des dinosaures, merde, c’est pas tous les jours qu’on a ça !)

     

    Alcatraz

    Peut-être la série que j’attends le plus, sauf qu’elle ne sera pas diffusée avant cet hiver. Deux noms : J.J. Abrams et Jorge Garcia. Nuff’s said. Je vous en reparlerai en temps voulu.

     

    The Walking Dead

    Oui je sais, c’est pas une nouvelle série, mais avec seulement six episodes dans la première saison, c’est tout comme. Donc, je vous signale juste que la deuxième saison vient de débuter et elle démarre encore plus fort que la première. Clairement la meilleure série télévisée aujourd’hui. À ne pas manquer ! (lisez ici les quelques mots que j’ai écrits sur la première saison de the Walking Dead)

     

    Et vous, vous en pensez quoi de ces nouvelles séries ?
    En ai-je oublié qui méritent d’être mentionnées ?

     

  • The Walking Dead

    The Walking Dead

     

    Je dois l’avouer, depuis la fin de Lost l’an dernier, je suis en deuil. Depuis (même avant sa fin en fait) je suis à la recherche d’un remplaçant pour cette série qui fut pour moi la meilleure chose que j’ai vu à la TV (avec Friday Night Lights dont je vous parlerai un autre jour et bien avant, Twin Peaks que l’on ne présente plus) – si vous n’êtes pas d’accord, pas la peine d’en discuter, vous avez tort.

    Je dois avouer que je n’ai pas eu de chance dans mes recherches.

    Tout d’abord, dès l’an dernier il y a eu FlashForward qui partait d’une idée géniale (je pèse mes mots) et qui a fait pschitt en se transformant en vague série policière avec un vague soupçon de conspirations et de SF dedans. Bref, un des plus beaux gâchis de la télé de ces dernières années.

    Ensuite, il y a eu plus récemment The Event. Premier épisode vraiment prenant, et depuis ? Depuis super bof, trop d’action, trop de “cliffhangers à gros sabots”, trop de flashbacks essayant de mal copier Lost, et je me suis lassé plus rapidement que n’importe quelle autre série que j’ai tenté de regarder sans succès. J’ai dû m’arrêter au 7e ou 8e épisode.

    Le reboot de V? Il vaut mieux ne pas en parler, je risquerai de me fâcher.

    Et puis, presque par hasard, à l’automne dernier, le joyau est sorti de là où on ne l’attendait pas (comme c’est souvent le cas d’ailleurs), je veux parler de The Walking Dead !

     

     

     

    Pour ceux qui ne le savent pas encore, The Walking Dead c’est l’adaptation d’une bande dessinée de Robert Kirkman publiée chez Image Comics. Avant d’aller plus loin, un petit aparté : je suis régulièrement assez surpris que l’on adapte toujours les comics en films et presque jamais en séries télévisés, alors que cela me semble le format “naturel” d’adaptation en œuvre audio-visuelle. Certainement encore un manque de créativité et d’imagination de la part de la plupart des studios. Peut-être que The Walking Dead va créer des émules. Fin de l’aparté.

    Et sinon de quoi ça parle ?

    Si vous avez la moindre bribe d’anglais en vous, vous vous doutez déjà qu’il y est question de morts qui marchent.

    Ce n’est pas une métaphore. Il s’agit bel et bien d’une histoire de zombies !

    Non, ne partez pas tout de suite…

    Moi non plus je n’aime pas vraiment les films de zombies. À l’exception toutefois de Shaun of the Dead. On ne peut pas ne pas aimer Shaun of the Dead. Par contre, peut-on vraiment le considérer comme un film de zombies ?

    Ce qui m’agace le plus dans les films de zombies, c’est qu’en général le concept et la métaphore sont intéressants (enfin surtout quand il s’agit des films de George Romero) : critique de la société de consommation, du capitalisme et j’en passe, mais malheureusement l’intérêt ne va rarement jamais plus loin que la métaphore. Les scénarios sont au mieux très médiocres (oui, j’écris scénarios et pas scenarii, au jour d’aujourd’hui, c’est un mot bel et bien français alors arrêtons avec cette préciosité de vouloir l’écrire à l’italienne, s’il vous plait), les acteurs très souvent nuls – mais à leur décharge difficile de bien jouer des personnages aussi unidimensionnels et auxquels il est impossible de s’attacher –  et le reste du film ne vole en général pas beaucoup plus haut. Bref, les films de zombies partent souvent d’une bonne intention pour presque toujours donner un mauvais film. Dommage.

    C’était donc un peu à reculons que j’ai commencé à regarder The Walking Dead.

    Et là, blam, la grosse claque !!

    Rien à voir avec aucun truc de zombies que j’ai pu voir dans le passé.

    La différence ?

    Tout d’abord le réalisme de la chose (oui je sais ça fait bizarre de mettre les mots réalisme et zombies ensemble) : tout semble vrai, c’est un monde crédible que l’on nous présente, c’est le vrai monde tout simplement.

    L’introduction des zombies ensuite. Justement, on ne la voit pas, et je pense que c’est un élément-clé pour que le spectateur entre totalement dans cet univers. En effet, en temps normal, un film de zombies ça commence comme n’importe quelle journée et soudain les zombies arrivent, plus ou moins sortis de nulle part, et souvent c’est à ce moment-là que je décroche (quoique, bien souvent, je n’étais de toutes façons pas entré dans le film tant cette vie quotidienne et ces personnages que l’on nous présentait étaient inintéressants à la base).

    Là, c’est tout le contraire (je spoile les premières minutes, désolé) : on débute sur deux amis, deux flics, qui vivent leur vie quotidienne de flic, parlent de leurs problèmes conjugaux, et ce genre de choses. Oui bon en fait, la toute première scène introduit les zombies, les scènes suivantes étant des sortes de flashbacks (je trouve malheureusement cette première scène dispensable). Revenons à nos deux flics : une intervention qui tourne mal, l’un des deux se prend une balle qui l’envoie dans le coma.

    Un coma dont il sort un beau jour pour découvrir que l’univers qu’il connait n’est plus là, le monde a été complètement dévasté, c’est l’enfer sur Terre.

    Par cet effet de narration, il n’est plus question d’amener les zombies aux spectateurs, mais bien d’emmener les spectateurs – qui vont suivre Rick Grimes, le flic – aux zombies, et c’est là que réside toute la différence.

    Nous suivons donc Rick dans sa découverte de ce cauchemar éveillé et bien entendu nous rencontrerons d’autres personnages, et c’est là que réside la deuxième force de The Walking Dead : les personnages.

    Car, c’est le moment de le reconnaitre, il ne s’agit pas tant d’une série de zombies que d’une série de personnages qui se retrouvent dans un monde nouveau dans lequel il faut s’adapter, rétablir des règles de société, réévaluer la notion même d’humanité.

    Il y a même des épisodes où l’on voit à peine les zombies, comme pour nous rappeler qu’ils ne sont pas le thème principal de cette histoire, juste un motif, presque le décor.

    Je spoile encore un poil, mais certains spectateurs seront surpris de voir que les morts parmi les humains tarderont à arriver. Là, encore, il ne s’agit pas de massacrer de l’humain juste pour quelques effets de gore (par contre, ne vous inquiétez pas – ou inquiétez-vous selon – du gore il y en aura, énormément, plus que vous n’en avez jamais vu sur un écran de télévision), il s’agit d’établir des personnages, avec une vraie caractérisation, de vraies personnalités, des relations, des tensions entre eux, de sorte que quand les morts arriveront (et croyez-moi, elles arriveront) ce seront des personnages que vous aimerez ou que vous haïrez qui tomberont sous les coups des zombies, pas juste des pantins mal écrits parce que les scénaristes n’ont pas pris le temps de les développer sous prétexte qu’ils allaient bientôt mourir.

    De plus, en regardant cette série, j’ai eu la drôle sensation qu’elle me rappelait Lost sous bien des aspects. Bien entendu, les deux sont très différentes, mais de la même manière que Lost ne parlait pas d’une île mystérieuse, mais bien d’un groupe de personnes se retrouvant sur une île mystérieuse (d’où la déception d’un certain nombre de spectateurs qui regardaient pour de mauvaises raisons), The Walking Dead ne parle pas de zombies, mais d’un groupe de personnes se retrouvant au milieu d’un monde peuplé de zombies. Ce qui est très différent. Depuis, ici ou là sur le web, je suis tombé sur des personnes ayant la même sensation, y compris Daniel Dae Kim. À mon avis c’est un bon signe.

    D’ailleurs ne vous attendez pas non plus à de grandes révélations cruciales sur les zombies, vous pourriez être déçus. Je pense que cette série est et restera surtout basée sur ses personnages, pas sur les quelques mystères qui planent (comme l’origine des zombies). Je doute que ces derniers soient un jour le cœur d’intrigues majeures, et c’est tant mieux.

    Au final, je ne peux que vous la conseiller chaudement sauf si vraiment vous avez trop peur d’avoir peur (j’avoue avoir eu peur plusieurs fois, alors que c’est un sentiment que je n’éprouve que très rarement, surtout en regardant des fictions) en plus, aucune excuse du genre “les séries, il y a trop d’épisodes, ça prend trop de temps à regarder”, la première saison ne compte que six épisodes et la seconde saison n’en fera que 13 (elle sera diffusée à partir de septembre ou octobre.

    Un dernier mot sur le fait que je ne parle pas de la BD et ne compare pas les deux. C’est à dessein. Il n’y a rien qui m’agace plus que les comparaisons systématiques entre un médium et l’autre quand nous avons à faire à une adaptation, surtout que oui, c’est différent, c’est toujours différent, il est impossible que cela ne soit pas différent. Et surtout « différent » n’est pas synonyme de « moins bien. » Donc oui, les deux ont des similitudes et des différences, il y a des choses que je préfère dans la série TV, d’autres dans la BD, mais les comparer est un acte vain, et ici je parle de la série et puis c’est tout.

    Bref, je crois qu’on a enfin trouvé la série qui remplacera Lost dans nos cœurs (en tout cas dans le mien).

     

    (sources photos: AMC)