Bon, alors tout le monde ironise sur le « hacking » des sites de l’Éducation Nationale.
Seulement voila… Bien entendu, la raison la plus probable, c’est que les serveurs n’aient pas trop tenu le coup quand des millions d’ordinateurs ont voulu se connecter dessus en même temps.
La probabilité d’un hacking reste faible.
Toutefois, si c’est vraiment un hacking (ce qui n’est pas totalement à exclure), c’est se fourvoyer que de penser que Vladimir Poutine a autre chose à faire. Oui, bien sûr, c’est pas lui directement, mais bon, le SVR quoi.
N’oublions jamais qu’une des stratégies plutôt très efficace qu’à la Russie pour regagner l’importance qu’elle avait sur la scène internationale à l’époque de l’URSS est d’accepter qu’elle ne pourra pas « remonter » à ce niveau, et à la place elle fait baisser le niveau de ses concurrents et ennemis. Ceci à coups de campagnes de désinformations (le fait que la majorité des « Fake News » proviennent de Russie n’est plus trop en doute), en semant le doute et en cultivant la défiance envers les institutions (par exemple, la vague d’Eurosceptisme planant sur l’UE – une Europe unie étant un gros problème pour la Russie, au contraire, une Europe désunie est une aubaine), j’en passe et des meilleures. Ses plus grands succès étant bien entendu Trump et le Brexit. Pas besoin de hacker les machines de vote, hein (trop compliqué, trop risqué), il suffit juste d’abreuver les électeurs un peu crédules et bas du front de mensonges à longueur de journée, à l’ère des médias sociaux, ça reste encore la meilleure tactique.
Et, la France, en tant que pays européen majeur, est une des cibles de la Russie. L’un des buts de Poutine pour 2022, c’est que Le Pen soit élue.
Mais « faire campagne » directement pour elle se verrait. Alors à la place, on sème le doute envers ses concurrents (RT France et Sputnik France sont d’ailleurs d’une efficacité redoutable sur le sujet).
En plus, Macron a joué le jeu de la Russie sans le savoir en réussissant à réduire le PS et LR presque à néant (LR a encore quelques chances de se relever pour 2022, mais sans leader charismatique, ça va être difficile… La gauche ? Bon déjà, il faudrait qu’elle soit de gauche, et ensuite il faudrait qu’elle soit unie… bref, ce ne sera pas pour 2022).
Un duel Macron – Le Pen est donc très probable au deuxième tour en 2022, et plus la crédibilité de Macron sera érodée, plus les gens seront en colère contre son gouvernement, plus Le Pen aura de chances de l’emporter, et plus l’influence de la Russie grandira.
Donc oui, ce sont certainement des serveurs ayant planté pour cause de trop de visiteurs en même temps, mais une attaque externe n’est pas totalement à exclure, et dans ce cas, si on peut – je pense – innocenter Kim Jong-un, Poutine est par contre en haut de la liste des suspects… à égalité avec des petits cons d’adolescents qui veulent pas faire leurs devoirs.
Salut, c’est moi Oncle Gator. Je suis de retour après plusieurs mois d’absence. Je sais, je suis aussi surpris que vous. C’est que pendant que vous avez passé les derniers mois confinés à vous emmerder chez vous après avoir épuisé le catalogue de Netflix, moi, j’ai bossé… Genre 10 fois plus que d’habitude. J’ai limite frôlé le karoshi.
Mais bon ça se calme un peu ces temps-ci, et je refais un peu surface. (Sinon, ça si vous intéresse, je suis quand même actif sur Twitter, hein)
Au moment où je tape ces lignes, il semble clair que trois jours après le jour des élections américaines Joe Biden est élu président des États Unis d’Amérique.
« Trois jours après »…. « Semble »… « C’est même pas officiel »…
Entend-je aux quatre coins de l’internet de la part de mes compatriotes habitués à avoir les résultats de leurs élections le dimanche à 20h00 pétantes, voire même avant, en douce, sur les sites internets belges.
Eh bien je vais essayer de vous expliquer.
Commençons effectivement par la France, où nous avons toujours les résultats à exactement 20h00.
Oui… Sauf que non. Ces résultats à 20h00 ne sont jamais officiels. Il ne s’agit toujours que d’estimations. Estimations basées essentiellement sur deux choses.
Tout d’abord, les bureaux de vote dans la plupart du pays ferment à 18h00. Ça laisse deux heures aux dépouilleurs pour dépouiller. Et je ne sais pas chez vous, mais dans ma ville natale les bureaux de vote sont nombreux, les dépouillements se font assez rapidement. Mais dans les grandes villes ça prend plus de temps, surtout quand les bureaux ferment à 20h00.
Sauf que ces résultats partiels sont accompagnées de sondages aux sorties des urnes. Et si les sondages du genre “pour qui allez-vous voter ?” ne sont pas toujours fiables, essentiellement parce que les gens mentent ou changent d’avis, les questions du type “pour qui avez-vous voté ?” le sont beaucoup pus. Les gens ont moins de raison de mentir (on regrette rarement son vote quelques minutes à peine après avoir mis son bulletin dans l’urne, ça vient plus tard), et ils ne peuvent plus changer d’avis.
Les deux décomptes permettent en général d’avoir une idée précise à 20h00 du résultat d’une élection comme l’élection présidentielle. D’ailleurs remarquez que quand nous avons des élections locales, même si l’hyper-centralisme de la France transforme tout scrutin en débat national, même et surtout quand il ne le devrait pas, les résultats prennent parfois plus de temps à arriver. Tout simplement parce qu’une élection nationale est souvent moins serrée qu’une élection locale.
Et c’est là que se trouve le début de l’explication de la lenteur des résultats américains. L’élection présidentielle américaine est une élection locale.
Comme j’espère vous le savez déjà depuis le temps (et au moins depuis 2000, sinon depuis 2016), l’élection présidentielle américaine ne se fait pas au suffrage universel direct, mais au suffrage universel indirect. Ce sont vraiment les grand électeurs qui votent vraiment pour le président, pas les gens. Et cette élection, qui n’est bien souvent qu’une formalité, se déroule en décembre.
Cette élection n’est bien souvent qu’une formalité parce que c’est le vote de début novembre qui détermine qui va choisir ces électeurs dans chaque état. Chaque état dispose d’un nombre prédéterminé d’électeurs. C’est le total du nombre de sénateurs (2 par état) et de représentants (députés en France) dont un état dispose. Je passe aujourd’hui sur le pourquoi de la chose, je vous explique seulement le comment.
Dans 48 états, c’est la règle du “winner takes all”. Cela veut dire que la marge de victoire d’un candidat dans un état n’a aucune importance. S’il gagne l’état, il gagne tous les électeurs de l’état. Qu’un candidat gagne avec une voix d’avance ou plusieurs millions ne changera rien, il pourra choisir l’identité de la totalité des électeurs de cet état.
Le Maine et le Nebraska sont les seules exceptions : deux électeurs par état iront au gagnant de l’état mais les autres (deux dans le Maine, trois dans le Nebraska) seront attribués au vainqueur de chaque district de l’état.
Et comme vous le savez certainement, il faut 270 électeurs pour gagner les élections.
Dans certains états (à faible population, ou a tendance politique marquée) savoir qui va gagner un état est facile est rapide. Et le vainqueur de l’état peut être annoncé très rapidement, dès que les bureaux de vote sont fermés, avant même d’avoir fait le décompte officiel. Un peu comme en France quoi.
Toutefois notez que ces annonces n’ont rien d’officielles, c’est de l’ordre du “on en est sûrs, donc on peut le dire.” Mais l’annonce officielle est toujours faite que plusieurs jours plus tard, par le Secrétaire d’État de l’état en question, et une fois que le décompte réel est terminé. Et il prend plusieurs jours à peu près partout, juste, le public et les médias ne s’en préoccupent plus , une fois la victoire décidée.
Si on est sûrs des résultats d’assez d’états pour qu’un candidat atteigne les 270 grands électeurs, la messe est dite, le perdant concède la défaite, le vainqueur est très content et la phase de transition peut commencer.
Ce n’est pas toujours le cas, parfois les résultats d’un état sont trop serrés pour annoncer un vainqueur avec un décompte incomplet. Et donc il faut compter assez de votes jusqu’à qu’il devienne mathématiquement impossible pour un candidat de perdre.
Mais, je répète, la totalité des votes sont comptés dans tous les états. Par exemple, au moment où je tape ces lignes, seulement 66% des votes de Californie ont été comptés, pourtant la victoire de Biden dans cet état a été annoncée à l’instant de la fermeture des bureaux de vote, parce que rien n’a jamais laissé entrevoir une possible victoire de Trump dans l’état, et aucun des résultats partiels n’est allé dans ce sens.
Comparez par exemple avec le Texas. La victoire républicaine n’est en général qu’une formalité dans cet état, et la victoire du candidat républicain est habituellement déclarée instantanément elle aussi. Mais pas cette année. Cette année il y a eu un doute pendant un moment, et la victoire de Trump au Texas n’a été déclarée qu’au bout de plusieurs heures.
En effet, cette année, en plus de changements démographiques dans certains états, il y a un nouveau facteur qui entre en jeu :
Comme vous le savez, cette année n’est pas une année normale. Et je ne parle pas du fait que le président sortant est un fasciste entre autres choses peu ragoûtante. Je parle bien entendu de l’épidémie de Covid-19 qui frappe le pays de plein fouet. À cause de celle-ci, la majorité des Américains ayant un peu de bon sens ont décidé de voter par correspondance. Car voyez-vous c’est possible aux États Unis (pourquoi ça ne l’est pas en France, je ne sais pas, c’est dommage, il y aurait moins d’abstention, mais c’est un autre sujet).
Dans un certain nombre d’états (vous aurez compris depuis un moment que chaque état organise les élections plus ou moins à sa façon – en suivant les mêmes règles de base, mais avec des particularités dans chaque état – pas d’organisation nationale de la chose) cela n’a pas vraiment eu d’influence sur la chronologie de l’annonce des résultats. Essentiellement parce que les votes sont comptés au fur et à mesure de leur réception, ou tous en même temps, mais avant le jour de l’élection, etc.
Mais dans d’autres états… au hasard la Pennsylvanie… certains gouvernements locaux (tous Républicains, certainement une coïncidence) ont refusé de compter ces votes à l’avance. Et ce malgré le fait que cette année, parce que le Covid-19, il y a des états où plus de gens ont voté par correspondance qu’en personne !
Et donc si on commence à compter les votes plus tard, ça va prendre plus de temps. Surtout que compter un vote par correspondance prend plus de temps (il faut vérifier les signatures et autres éléments permettant d’indiquer que le bulletin appartient bien à la bonne personne et ce genre de choses).
Oh et détail important, l’acte même du dépouillement est très différent aux US et en France.
En France, on ouvre l’enveloppe, on regarde si le petit bulletin qui est dedans est conforme aux règles, on lit le nom dessus, et hop, un vote de plus pour cette personne. On passe au suivant.
Au US, on vote en même temps, sur le même bulletin, pour le président, mais aussi pour élire son député, parfois son sénateur, son gouverneur, son shérif, parfois un juge, le maire, et toute une série de référendums. De manière générale, on vote pour plus de choses aux US qu’en France, et surtout on vote pour tout en même temps.
Donc dépouiller un vote peut prendre pas mal de temps, car il faut en fait décompter un grand nombre de votes pour des choses différentes, tout en vérifiant qu’il n’y a pas d’irrégularités pour chaque vote contenu sur la même feuille de papier.
Et c’est aussi cela qui donne des résultats partiels fluctuants. Surtout cette année, où il est clair que les gens ayant un peu de bon sens ont voté en masse par correspondance ou, tout simplement en avance (ce qui est aussi possible dans certains états), alors que les autres ont voté le jour même par inconscience ou bêtise (je parle de ceux qui avaient le choix, parfois on ne l’a pas).
Ce qui donne ce que l’on a vu dans le Wisconsin, Michigan, Pennsylvanie ou Géorgie. Les premières estimations voient Trump en tête (essentiellement les votes en personne du jour), et Biden le dépasse rapidement au fur et à mesure que les autres votes (par correspondance ou en avance) sont comptés.
En Arizona c’est plus flou parce que le vote par correspondance est chose habituelle et utilisé par les électeurs des deux partis.
Dans le Nevada, si j’ai bien saisi, ils ne sont pas habitués aux élections serrées, et ils n’ont pas les moyens humains (parce que ça coûte de l’argent et le Nevada n’aime pas les impôts ?) un nombre de votes bien plus important que d’habitude.
Car oui, n’oublions pas que l’abstention cette année est la plus faible depuis près de 100 ans.
En fait au moment où je tape ces lignes, la messe est dite. Biden a gagné l’élection.
Toutefois aucun des grand médias nationaux ne l’annonce directement. Aucun ne déclare sa victoire.
Et de plus en plus de gens se demandent pourquoi.
Je n’ai pas la réponse, mais je soupçonne deux choses :
Les résultats n’étant pas encore totalement irréfutables personne n’ose être le premier à potentiellement dire une grosse connerie qui pourrait avoir un drôle d’impact à cause de la situation particulière dans laquelle nous nous trouvons (un président sortant ayant perdu la raison, refusant d’admettre la défaite et prêt à pousser les franges terroristes de ses supporters à attaquer le processus démocratique). Trump veut lancer des procès sans fondements, les médias n’ont pas envie de dire une connerie qui donnerait un fondement aux avocats de Trump.
De plus, j’ai comme l’impression que les grand médias se sont mis d’accord pour attendre que ce soit FOX News qui l’annonce. Pour des raisons liées à la nature du président sortant. Mais ceci n’est qu’une préssupposition de ma part. Mais il est intéressant de voir la réaction des annonceurs de chez FOX en ce moment, et leurs mines déconfites.
Donc voila en gros…
Compter tous les votes prend du temps parce que :
J’ai du oublier deux ou trois détails, mais voila l’explication en gros.
Maintenant vous savez presque tout, et si je puis me permettre un avis personnel, tout cela serait bien plus rapide si les États Unis n’étaient pas gangrénés au point que 70 millions d’électeurs veulent d’un fasciste, raciste, gros porc, stupide et fou comme président.
Bonjour à toutes et à tous.
Ah la la, cette idée de faire des petites “BDs” est pas mal, mais c’est que je n’ai pas trop le temps, et l’actualité va très vite ces temps-ci.
Mais bon, en changeant un peu le format comme aujourd’hui, on devrait peut-être y arriver.
Donc voila, ce dont je voulais vous entretenir aujourd’hui, comme le titre l’indique, ce sont les grèves et surtout le rapport qu’a le gouvernement à celles-ci.
Il y a quelque chose qui cloche, ne trouvez-vous pas ? De tous temps (au moins durant la Ve République) quand le gouvernement veut faire passer une loi qui ne plait pas, il y a des grèves. Ces grèves sont accompagnées de dialogues et de négociations, et ensuite la loi est habituellement adaptée, modifiée, voire retirée si elle ne plait vraiment pas. C’est une façon assez saine de faire tourner une démocratie quand on y réfléchit.
Mais cette fois-ci, ça coince. Pourquoi ?
Pour en discuter avec nous, un invité de marque, Monsieur Édouard Philippe en personne (Manu n’était pas disponible, il est introuvable, quelque part entre les Bouffes du Nord et Varennes).
– Monsieur Philippe, bonjour.
– Monsieur Gator, bonjour.
– Monsieur Philippe, la grève est à deux doigts d’être générale, ça craque de partout, les cheminots, les enseignants, les avocats, les infirmières, les médecins, et j’en passe. Elle dure depuis plus d’un mois. Et pourtant rien? Aucune discussion, aucune négociation, rien.
– Je vous arrête, nous avons quand même fait semblant de retirer l’âge pivot pour que la CFDT puisse jouer son rôle de traître.
– J’en conviens, mais à part ça, rien. Pouvez-vous nous expliquer?
– Mais bien entendu. Je crois que les Français ne comprennent pas bien la situation. Permettez-moi donc de leur expliquer.
– Je vous en prie, vous êtes ici pour ça.
– Tout d’abord, je tiens à préciser que la situation n’a pas débuté avec cette grève. Avant, il y a eu les Gilets Jaunes. Je vous avoue au début, on a été surpris et on a eu un peu peur. Les Gilets Jaunes ne jouaient pas le jeu habituel de la contestation. Au lieu d’un beau défilé Bastille – Nation, bien loin de tout lieu d’importance, ils ont débarqué dans le 8e arrondissement, à deux pas de l’Élysée, des bureaux d’AXA, de Vivendi et bien d’autres.
Bon depuis on a bien repris les choses en main avec nos milices d’État. Avouez que la BAC fait du bon boulot. Les CRS et les gendarmes sont parfois un peu réticents à éborgner et mutiler. Donc ils nassent, ils tapent, ça c’est leur spécialité, et ensuite la BAC arrive et vous éborgne à coups de LBD. C’est bien organisé, ne trouvez-vous pas ?
– Oui effectivement, très efficace, Pinochet serait fier de vous.
– Je disais donc, au début, les Gilets Jaunes nous ont fait un peu peur, surtout quand ils ont commencé à vouloir élever des barricades tout près de l’Élysée, mais ces grands naïfs ont voulu ensuite devenir pacifiques, pensant nous amadouer plus facilement.
Le résultat ? Il parle de lui-même. Chaque samedi, ils mettent leur uniforme, chantent dans les rues, on en éborgne un ou deux, on en arrête quelques autres sans raison, et on recommence le samedi suivant. Ça devient presque une petite tradition. D’ailleurs savez-vous que certains touristes commencent à organiser leurs itinéraires en fonction de ça ? Pour aller prendre des selfies devant eux ?
Mais au final, depuis plus d’un an, qu’ont obtenu les Gilets Jaunes ? Rien.
À quoi servent-ils ? À rien.
Leurs méthodes sont complètement inefficaces et inutiles, et ils ne s’en rendent même pas compte. Nous on continue à détricoter le tissu social français tranquillement.
– Oui, mais là maintenant, c’est la grève. Et pas une petite grève en plus, l’une des plus grosses depuis au moins 1995.
– Absolument. Tout se déroule comme prévu.
– Qu’entendez-vous par là ?
– Regardez, il y a même des médecins qui commencent à démissionner. Comprenons-nous bien : nous ne ferons rien. Nous continuerons notre bonhomme de chemin comme si de rien n’était.
On nous compare à Thatcher qui avait réussi à détruire la contestation populaire au Royaume Uni pour laisser la voie libre aux capitalistes et à ceux que l’on appelle aujourd’hui les néo-libéraux. Oui, il y a bien sûr de ça dans notre démarche. On peut dire qu’elle a été une grande inspiratrice.
Toutefois, les gens oublient un détail crucial quand ils nous comparent à elle. Margaret Thatcher était une femme d’état, une politicienne, elle avait une idéologie, une vision pour son pays.
Pas nous.
Nous, on se fiche complètement de la France et des Français.
Le pays et sa population ne sont qu’une ressource à piller pour enrichir encore un peu plus nos maîtres.
Avant, les grèves fonctionnaient en France pour une raison très simple, tous les gouvernements précédents – même ceux de droite – étaient composés de femmes et d’hommes qui oeuvraient pour la France, et qui essayait de mettre en place leur vision de la France, quelle que soit cette vision.
La base d’une démocratie c’est qu’il y a un contrat social entre un peuple et son gouvernement.
Donc quand le peuple n’est pas content, le gouvernement est plus ou moins contraint d’écouter – soit parce que les membres du gouvernement se préoccupent réellement du sort des Français (si, si, il y en a eu), ou tout simplement parce que le président et ses ministres ne veulent pas perdre leur boulot, ils veulent être réélus. La politique c’est leur carrière.
Pensez-bien, s’ils étaient de bons avocats, médecins et autres métiers dont ils proviennent habituellement, vous croyez qu’ils se seraient tant impliqués en politique ? Bien sûr que non.
Nous c’est tout le contraire. La politique, on s’en fiche. On est juste en mission. On vient du privé, et on y retournera une fois notre mission terminée. Avec de belles primes et stock-options en récompenses.
Bref, dans le temps, il y avait un dialogue social entre le peuple et le gouvernement pour toutes ces raisons.
Nous non.
Il n’y a aucun contrat social entre les Français et nous.
Nous ne travaillons absolument pas pour eux, nous ne l’avons jamais fait. On a juste fait semblant, un peu, pour nous faire élire. Mais nous, on travaille pour l’oligarchie. Les Arnaults, les Pinaults, les Niels et les autres.
C’est eux qui nous ont mis au pouvoir (par l’entremise de leurs porte-paroles médiatiques) dans un but précis : transformer la France en un pays qui leur est totalement asservi. Et donc bien entendu, cela passe par détruire tout ce qui peut bénéficier d’une manière ou l’autre au peuple, surtout financièrement. Bref, notre premier ennemi, c’est le service public. D’où, la réforme des retraites.
– Oui, mais alors qu’allez-vous faire face aux grèves ?
– Rien.
– Comment ça “rien” ?
– Absolument rien. C’est l’histoire du contrat social dont je vous parlais plus haut. En temps normal, une grève ça gêne le bon fonctionnement du pays, et c’est pour cela que les gouvernements successifs de la Ve République les prenaient au sérieux.
Mais nous, nous nous contrefichons du bon fonctionnement du pays, puisque notre but est justement de le démanteler ce pays. Ces grèves vont causer de plus en plus de tort aux Français eux-mêmes, mais pas à nous et encore moins à nos chefs.
– C’est la stratégie de pourrissement de la grève ?
– Oui, plus ou moins. Plus la grève dure, plus cela joue en notre faveur. Les pauvres ne vont pas pouvoir survivre sans salaire pendant bien longtemps. Il faudra bien qu’ils se remettent au travail, ou alors ils commenceront à avoir de plus en plus faim.
Et les riches, les avocats, les médecins, ne sont pas mieux lotis, vous savez. Prenons le cas des médecins. Ils sont en grève, certains démissionnent même parce qu’ils disent que nous voulons détruire l’hôpital public…
– Et c’est vrai ? Vous voulez le détruire ?
– Bien entendu, nous souhaitons détruire tous les services publics.
– Donc, les médecins démissionnaires, ils ne nous gênent pas vraiment. Au contraire, leur absence va affaiblir les hôpitaux – sans parler de nous débarrasser de quelques pauvres en mauvaise santé et qui coûtent de l’argent public qui aurait été bien plus utiles dans les poches d’un actionnaire. Et ensuite, quand tout cela aura été détruit (la Sécurité Sociale aussi, elle est la prochaine sur la liste, fin 2020, début 2021 si tout se passe bien), ils vont faire quoi ces médecins démissionnaires ? Ils vont pas devenir ouvriers. Non, eux aussi, quand leurs économies commenceront à approcher du rouge, ils reviendront bien gentiment, la queue entre les pattes et ils n’auront d’autre choix que d’accepter les contrats que nous leur proposerons, de travailler dans les conditions que nous aurons déterminé.
Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres.
Donc, vous voyez, cette grève ne nous gêne pas du tout. Au contraire, plus elle dure, plus elle nous aide.
Ne l’oubliez pas, les grèves ne fonctionnent que si le gouvernement se considère démocratique et considère le peuple comme des citoyens, pas comme des esclaves qui coûtent trop cher.
En conclusion, je vous le dis, chers grévistes, continuez. Et surtout n’oubliez pas de mettre vos gilets jaunes que la police puisse mieux viser quand elle vous tire dessus.
– Merci beaucoup Monsieur Philippe, je crois que tout est très clair.
– Je vous en prie, tout le plaisir est pour moi.
Quoi ?
Mais non, ce blog n’est pas mort, c’est surtout que je suis très occupé sous d’autres latitudes ces temps-ci. Si je vous manque, sachez que je suis un peu plus actif sur Twitter. On m’avait aussi dit du bien de Mastodon, donc je m’y essaie un peu ici, mais ce service est à peine plus actif que ce présent blog.
Mais aujourd’hui c’est de Twitter dont je veux vous parler.
Hier, Bernie Sanders (pour qui je voterais si j’étais citoyen américain) a posté ça :
Tweet auquel j’ai répondu ceci :
Pas de réponse, je ne m’attendais pas à une non plus.
Sauf qu’une heure plus tard, sur la page Facebook de Bernie Sanders, on a pu lire ceci :
Donc voila, je vous laisse en tirer les conclusions que vous voulez, je ne sais même pas s’il y a des conclusions à en tirer. Il s’agit probablement d’une coïncidence. Mais imaginons une seconde qu’il soit élu, imaginons une seconde que les US s’en prennent vraiment enfin aux milliardaires… Cet un effet-papillon assez vertigineux ne trouvez-vous pas ?
Bon sur ce, je retourne dans mon lac, et je reposterai ici un jour, qui sait quand…
Je suis bien peu présent ces temps-ci. Ne nous leurrons pas, je n’ai plus trop de temps pour ce site, et ça risque encore à durer pendant un certain temps. Mais je n’ai nullement l’intention de le laisser tomber, il pourrait reprendre du poil de la bête un jour, sait-on jamais.
Je vous avais laissé il y a quelques mois à la veille (ou au lendemain ?) de la première vraie grosse manifestation des Gilets Jaunes et j’étais quelque peu circonspect envers la chose.
En fait, je me suis fait un avis très rapidement. Il m’a juste suffit de les écouter un peu, et encore plus parlant de voir les réactions des représentants de l’oligarchie, que ce soient les éditorialistes qui ont perdu la tête ou le gouvernement qui montre enfin à découvert ses velléités totalitaires.
Donc mon opinion des Gilets Jaunes a quelle que peu changé depuis la dernière, et pour vous l’expliquer, un photo vaudra mieux qu’un long paragraphe :
Je ne sais pas quand sera le prochain post ici même, donc soyez patients. Notez que je suis surtout actif sur Twitter ces temps-ci, si vous souhaitez me suivre.
À la prochaine.
Bon, blague (un peu nulle) à part, je suis vraiment bien embêté avec cette histoire. Si j’en crois les internets, la France est aujourd’hui prise d’assaut par des gens portant des gilets jaunes et tous mes concitoyens semblent avoir un avis très arrêté sur la question. Tous sauf moi. C’est peut-être la distance, je sais pas, mais un ou plusieurs trucs m’échappent. Et quand je lis les avis des pour et des contre sur les médias sociaux, je suis encore plus embêté parce que je me retrouve d’accord avec les deux.
Essayons d’y voir plus clair :
Bref, je ne sais pas trop si je dois être pour ou contre, mais je vois de plus en plus d’esprits s’échauffer sur le net (et il parait que c’est pas mieux sur le terrain), et au final, je me dis qu’une fois de plus, c’est pas ça qui va unir les Français et les pousser à sinon s’aimer, au moins se respecter un peu plus les uns les autres. Il s’agit ici d’un pays où les divisions sont de plus en plus profondes, et le peuple n’attend presque qu’une excuse pour s’entre-déchirer.
Et ces divisions, vous savez à qui ça profite, n’est-ce-pas ?
Tiens, ça m’inspire cette histoire :
À suivre…
Par contre, pas sûr d’avoir le temps ou l’inspiration pour une deuxième partie… On verra ce qu’il se passera… Mais je n’ai pas beaucoup d’espoirs, un ou deux fusibles vont sauter, et tout continuera comme avant.
J’espère juste que quelques Macron-fans qui ont encore un peu trop de paillettes dans les yeux se réveilleront, mais c’est à peu près la seule chose que j’espère de cette histoire.