• Kokekokko aux éditions Issekinicho

    Kokekokko Issekinicho

     

    Attention, c’est long, puisque c’est 16 critiques en une que je vous livre ici.

    Commençons par le fait que ces gens-là aiment bien les noms compliqués. Donc en gros, Kokekkoko ça veut dire Cocorico en japonais, et Issekinicho, je ne sais plus, d’ailleurs, je ne me rappelle jamais du nom exact, il faut que je le recherche sur Google à chaque fois. Je suis sûr qu’ils l’expliquent quelque part dans leur site.

    Donc c’est quoi ça ? C’est un bouquin. Un recueil de BDs courtes traitant du Japon de façons diverses et variées (pas assez à mon goût, nous y reviendrons).
    Il y a 16 auteurs, et comme vous pouvez l’imaginer il y a à boire et à manger dedans.

    En fait, avant de parler du bouquin, je voudrais parler de l’éditeur. Donc Issekinicho, c’est une toute jeune maison d’édition fondée par un couple qui résida au Japon il fut un temps pas très lointain. Je ne sais plus trop pourquoi ils se sont lancés dans l’aventure – l’édition, pas le Japon – mais je salue l’initiative.
    Bon pour l’instant, comme ils débutent, ils publient surtout des copains, mais c’est normal. Ils étendront très certainement leur catalogue d’auteurs quand ils auront les reins un peu plus solides. Espérons-le en tout cas.

    Dans l’ensemble, je trouve le bouquin (l’objet physique) vraiment bien foutu et de qualité, chouette papier, chouette reliure, etc. Et vu la taille de l’ouvrage, 25€ ça fait pas cher du kilo. Je salue aussi le fait de l’avoir fait imprimer en Lituanie et pas en Chine.
    Bon ensuite, même si l’objet physique est vraiment de qualité, on sent qu’ils débutent en tant qu’éditeurs (pas vraiment une critique, il faut bien commencer un jour) et qu’ils n’ont pas beaucoup d’expérience dans le domaine (non que je n’en ai beaucoup moi-même – j’ai jamais mis les mains dans le cambouis – mais ayant quand même assez étudié la chose lors de mes années académiques, peut-être que j’ai un peu plus l’œil pour certains détails que le lecteur moyen). Les deux trucs qui me sautent aux yeux, c’est que déjà, il leur faudrait embaucher un correcteur. Il y a quelques coquilles qui se sont glissées ici ou là, même si c’est souvent dans les parties dessinées (i.e. elles sont incluses dans le dessin, dans les bulles quoi), c’est quand même le travail de l’éditeur que d’éviter cela. L’autre – et c’est lié – c’est que je me demande à quel point les auteurs ont eu carte blanche ? Certaines histoires auraient gagné à être plus travaillées, plus “dirigées” et là aussi c’est le boulot de l’éditeur. Pourtant une impression qui reste quand je lis l’ouvrage c’est qu’une fois sélectionnés les auteurs ont un peu fait ce qu’ils voulaient, ont livré un produit fini plus ou moins publié tel quel. Je me trompe peut-être, je ne sais pas. De même, trop d’histoires se ressemblent, et comme en plus c’est les moins intéressantes, ça heurte la qualité d’ensemble de l’ouvrage qui aurait gagné à se passer de certaines d’entre elles. Peut-être que là aussi, les éditeurs ne voulaient vexer aucun auteur, mais c’est malheureusement ça aussi le boulot d’éditeur parfois, surtout quand on fait une telle anthologie : soit diriger plus la production de chaque auteur, soit prendre le risque de devoir refuser certains travaux au final.

    Les auteurs et leurs BDs donc.

    Comme je disais plus haut, il y a à boire et à manger dedans. Certaines sont meilleures que d’autres, certaines sont plus intéressantes que d’autres. Certaines s’adressent à ceux qui rêvent d’aller au Japon un jour, d’autres visent plutôt les connaisseurs du pays. Un peu dommage que les deux sortes de récit soient mélangées par contre, peut-être qu’une division du livre en sections (fiction, récit, carnet de voyage) aurait été la bienvenue. Je ne sais pas.

    Entrons un peu dans les détails :

     

    Alexandre Bonnefoy:
    Bon déjà, Alex, c’est le chef, le patron d’Issekinicho. Je dis ça, je sais pas pourquoi. Juste pour le contexte je pense, vu que sa contribution n’est pas influencée par ce fait (sinon qu’elle est peut-être plus longue que les autres, pas sûr, j’ai pas non plus compté les pages).
    Il raconte ses premiers mois au Japon, et même si l’introduction – ambassade, arrivée au pays – aurait pu être coupée (ça aurait donné une histoire plus centrée) j’aime bien le fait qu’il se focalise sur sa maison et qu’il n’essaie pas de nous faire un laïus dessiné sur “le Français qui découvre le Japon” (d’autres le feront). Nous obtenons du coup une assez chouette présentation de ce que c’est que de vivre dans une “guest house” (maison en colocation) à Tokyo. Un bon début.

    Cyrielle:
    Elle a un graphisme très inspiré manga, c’est pas mal, mais il lui manque un peu de touche personnelle. Elle nous présente quelques vignettes de son voyage au Japon : elle s’est déguisée en geisha (maiko) dans les rues de Kyoto, elle nous explique la différence entre un bain, un sento et un onsen. C’est pas forcément mauvais, mais c’est malheureusement d’un intérêt assez limité. L’anecdote maiko, c’est plutôt un truc qu’on raconte aux copains ou à la famille, pas vraiment de quoi en faire une historiette. Le côté guide-pratique que l’on retrouve dans pas mal de BDs du volume, je sais pas…. Peut-être que ça plait aux jeunes générations, perso, je ne vois pas trop l’intérêt non plus. À mon âge, c’est le genre d’information que je recherche ailleurs que dans des BDs : dans l’expérience personnelle si j’en ai l’occasion, ou dans des livres un peu plus encyclopédiques et/ou académiques (ou dans wikipedia quand j’ai pas les bouquins idoines sous la main).

    Petite parenthèse pour parler du livre de manière un peu plus générale : pas mal d’auteurs sont très jeunes et n’ont pas forcément trop d’expériences de vie (c’est flagrant quand leurs mini-biographies qui se résument pour la plupart à “j’adore dessiner depuis tout petit et voici les études que j’ai faites”) et s’adressent aussi à un public similaire : assez jeune, élevé aux mangas et un peu “bobo” qui trouve les petits détails de la vie quotidienne si fascinants parce que leurs expériences sont assez limitées, et pour eux, un voyage au Japon est un peu le summum d’une “grande aventure”. Je ne juge pas, c’est juste pas le genre de trucs qui m’intéresse trop. Heureusement, c’est pas tout le bouquin qui est comme ça, mais il a ce petit côté auberge espagnole qui le rend un poil bancal par moments.

    Delphine Vaufrey:
    Delphine, c’est l’autre patronne d’Issechiniko, là aussi, je ne précise que pour le contexte.
    J’avoue je suis moins fan d’elle que de son compagnon. Cette fascination pour les petits détails insignifiants de la vie quotidienne dont je parle au-dessus, on est en plein dedans avec elle et son récit tourne beaucoup autour de “regardez toutes les petites mésaventures sans conséquences et sans importances qui me sont arrivées pendant que j’étais au Japon.” Mais il parait que les lecteurs de BDs et surtout de Blogs BDs adorent ça de nos jours. Mais bon, je l’avoue, contrairement à d’autres, elle sait raconter ça très bien, voire même parfois avec humour, donc mon problème avec elle est plus une histoire de goûts et de couleurs qu’autre chose.

    Dreamy:
    Bon là, je vais être super critique. Je connais assez bien Dreamy, pas personnellement, mais j’ai lu son blog pendant assez longtemps (quand elle était au Japon et y postait régulièrement en gros), et vraiment, même si elle est encore un peu jeune et part parfois un peu dans tous les sens, elle est vraiment talentueuse et est capable de faire des trucs supers (et il me tarde qu’elle ait un peu plus de vécu pour voir ce dont elle sera capable à ce moment-là). Mais sa contribution à Kokekokko est… euh… comment dire ?…
    Le truc qui en ressort, c’est que comme elle est pote avec les éditeurs, ils l’ont invitée à faire un truc bien entendu, mais pour une raison ou une autre, c’est vraiment un truc mal torché et fait à la va-vite qu’elle nous livre ici. Son dessin est vraiment très en deçà de ce dont elle est capable de faire, quant au contenu, un guide vite fait, pas vraiment bien fait de Kyoto, mouais bof. Je ne vois pas l’intérêt, ni l’utilité. On sent le travail bâclé, et c’est très dommage.

    Florent Chavouet:
    Avertissement: Pour que ma critique de cet ouvrage reste déontologique, je dois vous informer ici que je connais personnellement Florent Chavouet, et que même si nous ne sommes pas exactement intimes, nous nous sommes déjà bourrés la gueule ensemble (oui, désolé, si vous imaginiez que Florent est un homme aussi lisse et pur que son personnage, en vrai, il a une très bonne descente qui rivalise sans peine avec la mienne), donc je ne sais pas si je vais être très objectif dans ce paragraphe.
    Ici, Florent nous offre non pas une mais deux histoires, très différentes l’une de l’autre. La première est une blague à base de sushi comme il en poste parfois sur son blog, assez prévisible, mais bien foutue et rigolote. La deuxième est, je pense, plus proche du style de son nouvel ouvrage (que je n’ai pas encore lu, mais dont ma copie est quelque part entre la France et le Japon au moment où je tape ces lignes, espérons que je puisse y jeter un œil avant la fin de mes vacances) dans lequel il se lance dans la fiction. Je ne vous en dirai pas plus, mais c’est une des meilleures histoires du livre.

    Jibé:
    Mouais. Il sait bien dessiner ça c’est sûr, mais l’intérêt de sa contribution – des personnages de mangas et de jeux vidéos insérés dans des scènes de la vie quotidienne tokyoïte – est quand même très très limité. Et pour répondre à sa question : « tes observations sont erronées »

    Julie Blanchin:
    Un peu plus haut je parlais de jeunesse et surtout du manque de vécu de certains auteurs. Je fais partie de ceux qui pensent qu’à part de rares exceptions un bon auteur est forcément quelqu’un qui a un peu de bouteille, même si c’est pas qu’une question d’âge ; ou comme disait Hemingway (j’ai pas la citation exacte en tête) “la condition première pour être un bon écrivain c’est d’avoir quelque chose à dire.” Je pense que c’est le cas de Julie. Son histoire est celle d’une jeune femme, pas celle d’une jeune fille, et même si elle aurait pu se passer n’importe où, c’est au Japon qu’elle se déroule, et je dirais que c’est ce qui fait son intérêt. Souvent quand les gens restés en France imaginent votre vie à l’étranger (quelque soit le pays, mais peut-être encore un peu plus si on est au Japon), ils imaginent des choses inédites et rocambolesques à chaque coin de rue. La vérité est qu’une fois installé dans un certain quotidien, la vie quotidienne (justement) n’est finalement pas si différente que chez soi, on y fait peu ou prou les mêmes choses, juste dans un décor différent.

    Martin Faynot:
    Je connais un peu Martin Faynot (pas personnellement), et j’aime bien. Lui aussi, c’est quelqu’un qui a des choses à raconter et son récit d’un style “six degrés de séparation” est probablement l’un des meilleurs du livre. Là aussi, ça pourrait se dérouler n’importe où, mais néanmoins, il montre, sur quelques pages, quelques éléments intéressants de la vie nocturne tokyoïte à travers cette petite fiction sympathique et malheureusement trop courte (en même temps sa brièveté fait sa force, le récit s’essoufflerait rapidement s’il durait plus longtemps).

    Mention spéciale pour ses “Balades à Tokyo” de toute beauté et qui retranscrivent bien mieux qu’un récit l’atmosphère de certaines rues.

    Nini Wanted:
    Désolé, mais je ne suis ni fan du graphisme, ni du contenu qui reprend les mêmes éléments du “Français découvrant la vie quotidienne au Japon à travers ses objets et ses plats bizarres” vus et revus plusieurs fois. Mauvais point supplémentaire : elle est super difficile niveau bouffe (et pourtant qu’est-ce qu’elle en parle!), personnellement, j’ai du mal avec les gens de plus de 12 ans qui sont difficiles avec la nourriture. Surtout que pas aimer la bouffe japonaise… Enfin voila quoi.

    Priscilla Moore:
    Très chouettes dessins qui donnent une autre vision de la vie au Japon. Petit bémol: Oui tout le monde trouve les singes mignons, mais était-il vraiment nécessaire de leur consacrer la moitié des planches ? C’est avec ce genre de trucs que je pense qu’Issekinicho ne fait pas assez son travail d’éditeur dans le sens “editor” en anglais pas “publisher”. C’est leur boulot de lui dire “Écoute cocotte, je comprends, tout le monde aime les singes, mais là, on sait plus trop de quoi tu nous parles? D’une année au Japon ou bien de singes?”

    Rémi Maynègre:
    J’ai un petit problème avec Rémi. Les dessins sont de toute beauté (et m’ont de suite donné envie d’acheter ses autres bouquins), la narration visuelle totalement maîtrisée, on entre vraiment dans l’image. Mais voila, même s’il n’y a presque pas de texte, celui-ci fait retomber le soufflet : il lui manque vraiment quelque chose, une voix, un ton. Dommage, surtout que les images parlent vraiment d’elles-même, le texte est assez redondant.

    Remka:
    Un peu bizarre le récit de Remka. Il semble se focaliser sur les boulets et autres cas sociaux que l’on croise parfois au Japon. Je parle ici des cas japonais, mais aussi et surtout des étrangers vivant au Japon. Le Japon à effectivement l’air de les attirer, et on en trouve pas mal dans certaines parties – en général très urbanisées – du pays.
    Pourquoi ce choix ? Pourquoi pas après tout ? Mais je sais pas, ça manque un peu de contexte peut-être. Pas sûr.

    Sylvie Bessard:
    Pas sûr que penser des pages de Sylvie Bessard. Elles ont un peu le côté “montrons aux Français les trucs typiques – quitte à tomber dans les clichés – du Japon” qui m’agace habituellement, mais dans son cas, peut-être parce qu’elle maîtrise ce qu’elle fait, peut-être parce qu’au milieu des clichés il y a aussi des trucs originaux et intéressants, ça passe. Même si aussitôt lu, aussitôt oublié.

    Ulysse Malassagne:
    Superbe récit. En achetant le livre, c’est vraiment ce genre de récits que j’espérais trouver : un récit personnel, original, maîtrisé, avec un ton, une voix, un style. En fait, je n’en dis pas plus. C’est probablement le meilleur morceau du livre (avec ceux de Florent Chavouet et de Martin Faynot)
    En tout cas, je vois qu’il a publié d’autres trucs, je vais m’y intéresser dans les mois à venir.

    Ulysse Malassagne Kokekkoko

    Yllya:
    Même problème que pas mal d’autres : Elle veut parler de trop de trucs différents, et au final, elle ne parle pas de grand-chose. Peut-être une question de maturité là aussi. Je ne sais pas à qui parlent ce genre de passages ? Peut-être à ceux qui rêvent d’aller au Japon ? Ils doivent trouver cela très informatif ? Ou alors de ceux qui reviennent de voyage ? Ça leur parle parce qu’ils se disent “oh la la tout comme moi en fait, moi aussi j’ai mangé des onigiri ».
    Ceci dit, elle a un style assez sympathique, même si elle survole tout, il y a du contenu, pas juste trois pages, et la présentation “scrapbook” est sympa. S’il ne fallait garder qu’un seul de ces récits survolant le Japon (et sérieusement, l’éditeur n’aurait dû en garder qu’un) c’est celui-ci.

    Yatuu:
    Un autre récit de voyage au Japon générique, cliché, sans style. Dommage de finir avec ça (même si apparemment les auteurs apparaissent dans l’ordre alphabétique).

     

    Voila…

    Au final, même si j’ai l’impression d’être plus négatif que positif dans ma critique, je salue l’initiative, et je conseille quand même le bouquin si vous vous intéressez au Japon, surtout que les pages sans saveurs et interchangeables seront vite oubliées, et les quelques superbes récits resteront avec vous un peu plus longtemps et vous donneront envie de connaître les auteurs plus en détail (ce qui reste quand même l’intérêt principal de ce genre d’anthologie).

     


  • Invasion de Larves de Scarabées-Rhinocéros Japonais

     

    Bon, il est temps que je vous donne des nouvelles de mes scarabées-rhinocéros japonais non ?

    Il y a déjà un peu plus d’un mois de ça, je découvrais une larve à travers la vitre de mon terrarium.

    En fait, je pensais que ces petites créatures naissaient vers le début de l’automne environ. Que nenni! La période d’incubation est de quinze jours seulement.

    Sachant que mes scarabées sont « nés » (i.e. sortis de leur chrysalide) la dernière semaine de juin environ (j’ai pas noté la date exacte, j’aurais dû), ils n’ont pas chômé.

    L’autre truc que je ne savais pas, c’est que la femelle scarabée pond au fur et à mesure. Je pensais qu’elle pondait tous ses œufs disons en août environ, puis que les larves naissaient plus ou moins en même temps fin septembre environ.

    Non. La femelle pond en fait petit à petit (genre un œuf par jour – je ne connais pas le rythme exact), et les larves naissent elles aussi petit à petit.

    Donc pour ne pas se retrouver avec une cinquantaine de larves sur les bras, ce qu’il faut faire assez rapidement (et que j’ai fait bien trop tard), c’est mettre la femelle dans un nouveau terrarium sans terre. Pas de terre, pas d’œufs, c’est aussi simple que ça.

    Ça m’a un peu attristé cette histoire de séparer ainsi le mâle de la femelle. Certes, ils n’ont pas de sentiments l’un pour l’autre, mais une fois séparés, leurs comportements à vaguement changé. Peut-être, même s’ils ne sont pas exactement des animaux grégaires, qu’ils « apprécient » de voir des représentants de leur espèce de temps à autres. En effet, une fois séparés, je les ai trouvés – tous deux – assez agités, je n’ose dire stressés.

    L’an prochain, il faudra que j’essaie de trouver une autre solution, mais celle que j’ai essayé cette année, sur les conseils de ma coach, était de mettre la femelle dans un mini-terrarium rempli de copeaux de bois (genre litière pour hamsters).

     

    Femelle scarabee dans sa nouvelle demeure
    La femelle scarabée dans sa nouvelle demeure.

     

    Malheureusement, elle n’y est pas restée très longtemps car un drame s’est produit. Un soir, je l’ai retrouvée à l’envers, les pattes en l’air, complètement épuisée. C’est vrai que malgré les feuilles et brindilles installées, elle avait tendance a tomber sur le dos plus que dans son ancien terrarium, et surtout elle avait plus de difficultés à se retourner. En effet, les scarabées ont besoin de pouvoir s’accrocher à quelque chose quand ils tombent sur le dos, sinon, ils s’épuisent et en meurent.

    Combien de temps était-elle restée ainsi ? Aucune idée.

    Elle est morte le lendemain.

    Maintenant, il y a deux hypothèses. La première, le bête accident (au cas où, l’an prochain, il faudra que je pense ce terrarium sans terre de manière différente, peut-être avec beaucoup plus de morceaux de bois, de feuilles mortes, de mousses). La deuxième, après avoir pondu, la longévité d’une femelle scarabée-rhinocéros japonais est assez brève (les femelles de cet animal n’ont vraiment pas une vie rose : à peine adultes, elles se font maltraiter et violer par les mâles, ensuite, elles passent leur temps à pondre, et comme c’est assez épuisant, elles meurent peu après). Donc peut-être que la vie de ma femelle tirait sur sa fin et que c’est sa faiblesse qui l’a empêchée de se rétablir une fois tombée à la renverse. Peut-être.

    Mais c’est pas tout de trouver un nouveau logement à la femelle (et d’espérer qu’elle y coule de vieux jours), il faut aussi sortir les larves du terrarium de leur père et leur trouver des logements plus ou moins temporaires.

    Alors, on installe un sac de plastique sur le sol, on met le mâle scarabée en sécurité dans un seau (avec couvercle) et on vers le contenu du terrarium sur le sac :

     

    Trouver les larves de scarabee

     

    Ensuite, on fouille la terre, jusqu’à ce que l’on trouve toutes les larves. J’avais préparé une bouteille en plastique coupée en deux, et un petit terrarium en plastique, de quoi héberger les quatre ou cinq larves que je pensais trouver.

    Sauf que…

    j’ai arrêté de compter après 15 !

    J’ai dû aller acheter des mini-terrariums de toute urgence, et j’ai même dû en remettre un certain nombre dans le terrarium original, tellement je n’avais plus d’autres places où les mettre !

     

    Larves de scarabee rhinoceros japonais - 2

     

    Comme vous pouvez le voir, elles sont de tailles différentes (car elles naissent au fur et à mesure et pas en même temps), il y avait même quelques œufs non éclos (et qui n’écloront pas).

     

    Larves de scarabee rhinoceros japonais - 1
    Elles sont mignonnes, hein ?

     

    Au moment où je tape ces lignes, j’ai sept terrariums et containers de tailles différentes (du plus gros – celui du mâle scarabée – au plus petit faisant à peine deux litres) contenant un nombre indéterminé de larves (entre 15 et 20 probablement).

    Comme j’ai promis à ma coach de ne pas les relâcher dans la nature (nous n’avons pas parlé d’euthanasie, mais je crains qu’elle ne soit pas d’accord non plus), elle m’a promis de m’aider à trouver des gens pour les « adopter » (c’est apparemment pas trop difficile à trouver du côté de chez nous). Mais il va être temps de le faire, c’est que ça mange ces bestioles (de la terre spéciale composée essentiellement de résidus de bois), et dans les boîtes contenant plusieurs larves, la nourriture ne va pas tarder à se raréfier.

    Demain, il va falloir remettre les doigts dans la terre, recenser le nombre exact de larves, et les réorganiser dans leurs boîtes en vue d’un déménagement loin de chez moi…

    Dans quoi je me suis embarqué exactement avec ces bestioles ?

    Et moi qui croyait que ça ferait un animal familier original, qui ne demande pas trop d’attention ni de maintenance. Dans le futur, je me dis que si je continue à en avoir, il vaut presque mieux les racheter chaque année et éviter qu’ils se reproduisent (ou alors se faire un ami pêcheur à la ligne, les larves font apparemment de très bons appâts).


  • Colonne Vertébrale de Serpent

     

    Et je continue sur ma lancée en ce qui concerne les morceaux étranges d’animaux inhabituels. Après les restes d’exuvie de scarabée, voici que je vous présente une colonne vertébrale de serpent (probablement une couleuvre) :

     

    Colonne verterbrale de serpent

     

     

     


  • Oh, Oh…

     

    Ce matin j’ai trouvé ça dans le terrarium des scarabées-rhinocéros japonais :

     

    larve

     

    Je n’attendais pas de larves avant la mi-août au moins !

    Bon, je vais les laisser là quelques jours, le temps d’évaluer la situation : combien y en a-t-il ? tout ça…

    Ensuite, en théorie, il faut les séparer des adultes pour éviter que ces derniers ne les écrasent en creusant, mais je vous avoue que s’il y a une quarantaine de larves, je ne suis pas contre le fait que certaines se fassent écraser : hors de question d’en garder plus de quatre ou cinq, et je ne me vois pas massacrer les autres, le mettre dans la nature n’est pas forcément une bonne idée (s’agit-il vraiment d’une espèce locale ?)

    Par contre, j’ai cru entendre que ça peut vouloir dire que nous ne reverrons peut-être pas la femelle vivante. Elle devrait désormais passer la majorité de son temps sous terre, jusqu’à ce qu’elle meure tôt ou tard.

    Bref, à suivre…

     

     

     


  • Élever des scarabées-rhinocéros japonais

     

    Je me suis lancé dans l’élevage de scarabées-rhinocéros japonais !

    Ne me demandez pas comment c’est arrivé, je n’en suis pas trop sûr moi-même. Certainement une combinaison de plusieurs éléments tels que :

    • C’est l’été, j’ai pas de vacances, donc j’ai envie de m’essayer à un nouvel hobby, après tout, c’est pas comme si j’avais le temps de me mettre à faire quelque chose de nouveau, vu que j’ai déjà pas le temps de faire tout le reste.
    • Je veux que ma fille n’ait pas peur des insectes (oui c’est important pour moi), donc autant commencer à l’habituer le plus tôt possible.
    • Ça me broute de ne plus avoir d’animaux familiers depuis bientôt trois ans, mais voila, j’ai pas droit à certains dans mon appartement (chiens, chats, chevaux, lions, etc.) et les autres, ceux qui prennent moins de place et laissent traîner moins de poils (poissons, petits mammifères, reptiles, etc.), il ne serait pas raisonnable d’en posséder en même temps qu’un enfant en bas âge : c’est la recette parfaite pour une catastrophe (soit pour elle, soit pour eux, selon le cas). Mais quand je suis tombé sur les scarabées au magasin d’animaux l’autre jour, je me suis que ça devrait le faire.

     

    Et c’est ainsi que tout cela a commencé.

    Pourquoi est-ce que je vous en parle ici ?

    Essentiellement parce que lors de mes recherches en ligne sur la chose, je n’ai pratiquement rien trouvé d’intéressant et ni d’utile en français (et pas grand chose en anglais non plus), donc ce ne serait pas un mal s’il y en avait au moins un peu. Si ça peut rendre service à quelqu’un… Vous me connaissez : dès qu’il s’agit de rendre service…

    Mais avant d’aller plus loin, de quel animal parlons-nous exactement ici au juste ?

    En français, il s’appelle scarabée-rhinocéros japonais (même si on en trouve aussi ailleurs en Asie), en scientifique, il a le privilège de posséder deux noms : Allomyrina dichotoma et Trypoxylus dichotomus (pourquoi ? aucune idée) et en japonais : kabutomushi (littéralement : « insecte casque », parce qu’il fait vaguement penser aux décorations des casques de certains samouraïs dans le temps).

    Et à quoi ça ressemble ?

    À ça :

     

    Terrarium pour scarabée rhinocéros - 20

     

    Dans ce post, et de futurs, je vais donc vous détailler comment élever des scarabées-rhinocéros japonais, avec un twist : habituellement, sur le web, quand vous lisez un article sur comment faire ceci ou cela, c’est un expert (ou quelqu’un qui prétend l’être) qui vous parle et il vous donne la méthode parfaite pour avoir une vie pleine de succès, d’argent et de filles faciles… Ici… Pas exactement…

    Le truc est que je me lance un peu à l’aveuglette dans la chose. Comme je disais plus haut, il n’y a que peu ou pas de documentation en français ou en anglais (et je ne lis pas le japonais). J’ai bien reçu des conseils d’une personne en élevant depuis cinq ans, mais c’est à peu près tout.

    Donc, je vous avertis, des erreurs vont être commises (ça commence dans quelques lignes), des conneries seront faites, des animaux mourront peut-être (comme si j’avais pas déjà le PETA assez sur le dos comme ça), mais ne l’oubliez jamais : il y a toujours des leçons à tirer des faux-pas que l’on fait, c’est le but ici.

    Commençons donc par le commencement :

     

    L’installation du terrarium

    Je l’avais lu à plusieurs endroits : l’élevage de scarabées-rhinocéros japonais est relativement facile (c’est pour cela que mon choix s’est porté sur eux – ça et le fait qu’un terrarium renversé se règle en général à coup d’aspirateur, alors qu’un aquarium renversé, c’est une autre histoire). Une fois me décision prise, je suis allé à la boutique du coin, et j’ai acheté à peu près tout ce qui m’est tombé sous la main avec un dessin de scarabée dessus.

    À commencer par le terrarium lui-même. J’ai pris le plus gros disponible, cinq litres environ. Est-ce assez ? Aucune idée, mais si c’est le plus gros, ça doit l’être non ?

    Ensuite, on commence à le remplir :

     

    Terrarium pour scarabée rhinocéros -

    En « sous-couche » du gel absorbeur d’eau qui permettra de garder le sol toujours humide. Les scarabées-rhinocéros japonais ont besoin d’humidité, en particulier si j’espère qu’ils se reproduisent. Je l’espère.

     

    Puis on prépare le sol :

    Terrarium pour scarabée rhinocéros - 02

    En marron, le sol, composé essentiellement d’une espèce de grosse sciure. En noir, du charbon de bois, pour absorber mauvaises odeurs et le reste. En gris, des granulés anti-parasites.

     

    Et puis de l’eau.

     

    Terrarium pour scarabée rhinocéros - 03

     

    Terrarium pour scarabée rhinocéros - 04

    Cette petite bûche de bois (que l’on trempera environ cinq heures dans l’eau auparavant pour qu’elle s’en gorge) va être enterrée dans le terrarium et servira à deux choses : aider à maintenir le sol humide, à nourrir les larves après leurs naissances.

     

    On rajoute quelques écorces pour que les scarabées puissent agripper, une écuelle et le tour est presque joué.

     

    À propos de l’écuelle, je l’avais à l’origine choisie en plastique pour qu’elle soit plus facile à nettoyer, mais en fait on parle de scarabées ici, pas de chiens ou autres, donc il n’y a pas vraiment besoin de la nettoyer (en fait, si, il se trouve qu’elle est bien plus salissante qu’une écuelle en bois), et puis surtout elle est bien trop légère et se fera renverser assez régulièrement.

     

    Je réalisai soudain ma première erreur : j’avais mis beaucoup trop d’eau dans le sol et/ou j’avais préjugé de la capacité d’absorption du gel en question (étant déjà sous forme de gel, il contenait donc déjà pas mal d’eau).

    Après un rapide saut au magasin du coin, je suis revenu avec un autre type de sol, plus proche du terreau, et j’ai remplacé une partie du sol original par celui-ci. J’en ai aussi profité pour rajouter quelques petites branches :

     

     

    Voila, mon terrarium était prêt, il n’avais plus qu’à accueillir ses pensionnaires. Ils avaient tout pour être heureux (ou pas).

    J’ai donc acheté un couple de scarabées-rhinocéros japonais, à peine sortis de leur état de nymphes (je les avais repérés plusieurs jours auparavant, espérais les acheter dans cet état-là, mais n’ayant pas eu le temps de préparer le terrarium à temps (oui, c’est pas tout ça, mais je bosse aussi), ils étaient sortis de leur état de chrysalide peu de temps auparavant. Très peu de temps, le mâle avait encore son exuvie sur la corne ; c’est d’ailleurs la réponse à ma devinette d’il y a quelques jours. Ils étaient donc prêts à passer leur vie d’adultes dans leur nouvelle demeure.

     

    Terrarium pour scarabée rhinocéros - 10
    Monsieur

     

    Leur ancienne étant un pot de terre et de bois mort d’environ un litre, ils y gagnaient au change. Mais pourtant, c’était pas trop ça.

     

    Terrarium pour scarabée rhinocéros - 11
    Madame

     

    Déjà, l’un et l’autre essayaient régulièrement de s’envoler. Bon pourquoi pas, après tout ce sont des insectes volants. Mais là, c’était assez souvent quand même.

    Et puis monsieur était quand même très agressif avec madame. Au point que si vous êtes un poil féministe, je vous déconseille d’élever de telles bêtes. Déjà les tentatives d’accouplements (réussies ou non ? pas encore sûr) sont tout simplement des viols (oui bon comme beaucoup d’espèce animales me direz-vous, surtout chez les invertébrés), mais comme si cela ne suffisait pas, le mâle se permettait aussi de mettre quelques roustes à la femelle pour des raisons qui m’échappent, mais que je suspecte être d’origines territoriales. Le truc, c’est que le mâle est « équipé » pour le combat (en général contre d’autres mâles), la femelle non (heureusement qu’elle a la peau dure, littéralement). C’était pas toujours très plaisant à voir.

     

     

    Même sans avoir jamais élevé de scarabées-rhinocéros japonais auparavant, j’ai assez d’expérience avec pas mal d’animaux différents pour comprendre que quelque chose clochait. En fait, on pourrait presque les comparer à des poissons. Quand un poisson essaie de sortir de son aquarium, cela signifie en général qu’il y a un problème avec son environnement (le plus souvent l’acidité de l’eau), donc si des scarabées connus pour être élevés en captivité fréquemment et sans trop de problème essaient presque en permanence de s’envoler c’est très probablement aussi parce que leur environnement cloche.

    L’agression presque permanente du mâle envers la femelle m’interpella aussi un peu. Certes ces bêtes-là ne sont pas forcément des tendres, encore moins des sentimentaux, mais bon, si les mâles attaquent les femelles ainsi, je ne donne pas cher de la survie de l’espèce. Et puis j’ai pensé aux bettas (connus aussi sous le nom de combattants, ça vous pose l’animal) : les mâles non plus ne sont pas des tendres et ils ont tendance à attaquer les femelles en captivité tout simplement parce que celles-ci non nulle part où aller (dans la nature, mâles et femelles ne se rencontrent que pour s’accoupler) avant ou après l’accouplement.

    Bref, le manque de place devait certainement être la cause principale de tout cela.

    Il fallait prendre une décision.

    Je suis donc allé dans un autre magasin et ai acheté un terrarium plus grand (de 15-20 litres cette fois-ci).

    J’en ai profité pour faire quelques ajustements : deux mangeoires en bois, un lit de feuilles mortes en plus des écorces et des brindilles. Le tout en plus de rendre leur environnement plus « naturel » permettra à la femelle de trouver des endroits où se planquer,et par la même occasion calmer l’agressivité du mâle (comme des poissons je vous dis : dès qu’ils ne voient plus la cible de leur agression, ils redeviennent calmes et affables au point de ne plus vouloir attaquer leur victime au fur et à mesure). L’autre avantage, c’est que plus il y a d’éléments naturels couvrant le sol, plus celui-ci gardera son humidité, et par ces températures, c’est pas du luxe.

    À ce propos, j’ai la chance de vivre dans un pays où on trouve en magasin tout ce dont on pourrait avoir besoin pour élever des scarabées, même des feuilles mortes en sachets (ce qui est bien pratique quand on a pas trop le temps d’aller se promener en forêt pour aller en ramasser). Si ce n’est pas votre cas, bien évidemment, n’importe quelle brindille, écorce ou feuille morte trouvée dans la nature peut faire l’affaire, mais attention aux parasites divers et variés qui les peuplent. Donc si vous décidez d’aller vous fournir dans la nature, un conseil : passez vos morceaux de bois et vos feuilles mortes quelques minutes au micro-ondes (ou quelques heures au congélateur) auparavant pour tuer tout intrus pouvant y loger.

    Ah oui, en ce qui concerne la nourriture, vous avez vu que je les nourris de petits récipients contenant de la gelée pour scarabées. Si vous n’en trouvez pas, une rondelle de banane fera l’affaire. Évitez fruits acides par contre.

    Donc après toutes ces modifications, leur nouveau terrarium ressemble à ça :

     

    Terrarium pour scarabée rhinocéros - 18

     

    Le premier soir, c’était pas encore trop ça (ah oui, les scarabées-rhinocéros japonais sont nocturnes), quelques tentatives d’envol, le mâle a encore mis une raclée à la femelle (elle voulait manger à ses côtés, ça lui apprendra à vouloir être romantique) ; mais depuis tout va beaucoup mieux.

    Ils sont tous deux beaucoup plus calmes et posés, ils arrivent à se côtoyer sans que ça dégénère. J’ai même surpris la femelle en train de pousser le mâle qui était sur sa route sans que ce dernier ne réagisse, et il y a quelques minutes, je me demande s’ils ont pas failli s’accoupler avec accord de madame. Mais comme un imbécile, j’ai sorti mon appareil-photo pour immortaliser cet instant, et ça les a coupés dans leur élan… Ça m’apprendra…

     

    Terrarium pour scarabée rhinocéros - 19

     

    Voila, c’est à peu près tout pour mon introduction à l’élevage des scarabées-rhinocéros japonais. À très bientôt pour de futurs épisodes de la chose…

     

    Terrarium pour scarabée rhinocéros - 17

     

     


  • La Double Nationalité, qu’est-ce que c’est ?

     

    Bon sang !
    Je le sais pourtant qu’il ne faut pas lire les commentaires sur les sites d’infos, et encore moins prendre part aux « discussions ».

    Je n’ai pas d’autre excuse que : « je me suis fait prendre par surprise ». Déjà, c’était pas un site d’info, c’était sur Google+, et puis c’était un post de Libé. Je pensais que j’étais en terrain sûr. Si on cumule Google+ et Libé (même si je ne suis pas trop fan du journal) on se dit que nos interlocuteurs ne vont pas être trop bas du front.

    Et pourtant même là.

    Double nationalité France Algérie
    Le choix de cette image pour illustrer cet article est bien entendu complètement anodin.

    Le post en question était à propos de la dernière éructation en date (au moment où j’écris ces lignes, il y en aura d’autres) de la grosse conne bleue marine concernant sa phobie de la double nationalité.

    Une femme commente alors : « Je n’ai jamais trop compris le pourquoi de cette double nationalité, donc, que ça disparaisse, ma foi…. »
    N’imaginant pas une seconde que l’on puisse sincèrement ne pas comprendre le pourquoi d’avoir une double-nationalité, je pense à un troll. Je l’allume un peu, elle se vexe. Oups, ce n’était pas un troll.

    La discussion continue un peu, je lui parle de multiculturalisme, de la dimension légale de la chose, tout ça. J’essaie aussi comprendre ce qu’elle ne comprend pas. Elle me répond ceci (je vous laisse les divers fautes d’orthographe et de grammaire):

    C’est justement ça que je ne comprends pas : double nationalité !!!
    on né dans un pays, on est de ce pays
    on doit déménager et vivre ailleurs, soit on reste du pays d’origine et donc un « étranger » ou « résident travailleur » (je ne sais plus le terme), soit on change et on prend celle où on bosse. La 1ère reste une « origine ».
    Tu dis « À ne pas être considéré comme un étranger dans son propre pays » , mais dans ce cas, c’est quoi « son propre pays » ?
    Un mec (et/ou avec sa famille) vient en France pour bosser, sa famille est là, à l’école, etc. Pourquoi ne pas demander la nationalité française?
    Double nationalité me fait penser à une « résidence secondaire ».
    Dans quel cas tu as la double nationalité? Et jusqu’à quelle génération ? »
    Enfin, non, je ne comprends pas !

    Puis ceci:

    et « multiculturalisme » n’est pas une RAISON à la double nationalité, c’est, déjà, si tu le veux, et ensuite, c’est une CONSÉQUENCE à une vie dans un autre pays .
    Je pars en Italie, déménage, parle, travaille, ai une vie de famille en Italie, je demande à devenir italienne, et ma culture s’enrichira de celle italienne et mes enfants seront riches naturellement de ces 2 origines.
    Ce n’est pas en ayant 2 nationalités qu’on veut devenir multiculturel »

    Je ne sais pas pourquoi – drôle d’idée, je sais – j’ai pensé que si je lui répondais en détails, peut-être apprendrait-elle un truc ou deux. Alors j’ai passé de longues minutes à essayer de tout bien expliquer comme il faut.
    Sa réponse fut en gros « tu m’énerves, de toutes façons, je n’ai lu que le premier paragraphe »

    Ça m’apprendra à essayer de rendre les cons moins cons.

     

    Mais, comme je la trouvais quand même vaguement instructive ma réponse, et qu’il y a peut-être des gens un peu plus ouverts d’esprit qu’elle (en a-t-elle même un ?) il serait dommage qu’elle disparaisse au milieu de tout un tas de commentaires dont la plupart était stupides voire nauséabonds.

    Et comme je suis en train d’essayer de réanimer ce blog depuis un moment (avec même des collaborateurs, s’ils ne me font pas faux bond), pourquoi pas faire d’une pierre deux coups et reposter ma réponse ici ?

    Dont acte:

    La double nationalité, pourquoi ?

    Bon, je vais essayer d’expliquer, mais j’avoue que ça ne va pas être facile : ça me semble tellement évident et ça me semble tellement étrange que quelqu’un se pose la question, que c’est quelque chose que je n’ai jamais verbalisé auparavant, donc je n’ai pas de réponse toute faite et bien rodée à la question, je suis ici sans filet.

    Déjà, n’oublions pas que la « nationalité » c’est pas une chose, mais bien deux. Deux choses qui sont souvent amalgamées, soit par ignorance, soit par mauvaise foi, soit à dessein, soit par mauvaises intentions selon les cas.

    La nationalité, c’est un sentiment d’appartenance à un peuple, à une nation. Cela s’exprime de plusieurs manières selon les peuples, les nations, les époques et les individus. C’est dans ce sentiment que certains politiques puisent pour manipuler les gens de manières diverses et variées (les politiques américains pour justifier leur impérialisme et leurs politiques étrangères, la droite et l’extrême-droite françaises – il est de plus en plus difficile de les distinguer, je l’avoue – pour attiser les haines dans le pays, trouver des boucs émissaires, tout cela pour gagner plus de pouvoir, et tant pis si cela peut avoir des conséquences catastrophiques pour le pays et surtout ses citoyens). C’est aussi dans ce sentiment que l’on trouve sa culture, son identité, non en tant qu’individu, mais en tant que membre d’un groupe auquel on appartient (car l’homme reste un animal grégaire et tout cela en est la conséquence).

    La nationalité, c’est aussi un ensemble de lois. Avoir une nationalité donnée c’est aussi disposer de certains droits et devoirs sur certains territoires géographiques.

    Prenons votre exemple de l’Italie (même si ce n’est pas le meilleur exemple, vu que la situation avec les pays de l’UE est un peu spéciale) :

    Si vous partez vivre en Italie et y faites votre vie de manière plus ou moins définitive, peut-être souhaiterez-vous tôt ou tard acquérir la nationalité italienne. C’est tout à fait normal. Mais ne voudriez-vous pas non plus garder la nationalité française ? Très probablement que oui. Que ce soit pour des raisons de cœur (attachement à la mère patrie, ce genre de choses) ou des raisons plus pratiques : liberté d’aller et de venir d’un pays à l’autre sans restriction légale, visa ou autre. Chose sans importance pour citoyens des pays membres de l’Union Européenne – c’est pour cela que l’exemple de l’Italie n’est pas le meilleur exemple – mais qui en revêt une toute autre d’importance entre deux pays qui n’ont pas d’accords spéciaux, ou bien deux pays qui ne sont pas forcément en très bons termes.

    Et que se passerait-il si un jour vous deviez quitter l’Italie pour quelle que raison que ce soit (raison familiale qui vous pousse à vous réinstaller brusquement en France, guerre entre la France et l’Italie qui éclate, ou tout simplement raisons économiques) ? Si à ce moment-là vous n’êtes plus française, si vous êtes seulement italienne, vous vous retrouverez étrangère dans votre propre pays.

    C’est ça avoir la double nationalité. C’est ça ne pas être étranger à son propre pays, ou à ses propres pays. Et la naturalisation est l’ une des façons de l’acquérir.

    L’autre façon, c’est justement le multiculturalisme.

    S’installer dans un pays autre et y faire sa vie vous rendra vaguement multiculturel, mais votre culture profonde restera celle du pays où vous avez grandi.
    Car attention, quand je parle de multiculturalisme plus haut, vous le comprenez dans le sens inverse. Le multiculturalisme n’est pas une conséquence de la double nationalité, mais bien le contraire. Le multiculturalisme est bien souvent à la source de la double nationalité.

    Continuons avec l’exemple de votre nouvelle vie hypothétique en Italie. Que vous soyez naturalisée italienne ou non, peut-être y aurez-vous des enfants. Peut-être que leur père sera même italien, de fait, ils seront biculturels à un degré ou à un autre.  Et même s’ils sont nés en France de père français, s’installer en Italie à un jeune âge les rendra biculturels bien plus que vous ne le serez jamais.
    Quid de leur nationalité ? Italienne ? Française ? Les deux ? Une fois de plus, s’il est possible d’avoir les deux, cela me semble être le choix le plus logique.

    Voila, j’espère que cela est un peu plus clair pour vous.

    Au cas où j’ai oublié des éléments dans mon laïus, je réponds aussi à vos questions point par point :

    Quand vous demandez « c’est quoi son propre pays » le fait est qu’il y a pratiquement autant de réponses qu’il y a de gens. Les choses ne sont pas aussi simples que l’on veut vous faire croire.
    C’est quoi votre pays après 20 ans dans un pays autre que celui où on a grandi ? C’est quoi votre pays quand vous avez changé plusieurs fois de pays de résidence au cours de votre vie ? C’est quoi votre pays quand vos parents sont d’origines différentes l’un de l’autre ? etc.

    « Pourquoi ne pas demandez la nationalité française ? »
    Ben, justement, les gens ayant double nationalité en France, c’est bien souvent parce qu’ils sont nés ailleurs, se sont installés en France et et ont demandé la nationalité française. Doivent-ils pour autant renoncer à leurs origines, à leur culture, à leur premier pays, surtout quand leur famille vit encore là-bas ? Je reprends ce que je disais plus haut : abandonneriez-vous la France, votre famille restée sur place et tout le reste si vous partiez vous installer définitivement en Italie ?

    « Dans quel cas a-t-on la double-nationalité ? »
    Il existe presque autant de cas que de pays. Chaque pays a (ou n’a pas) d’accord particuliers et de lois particulières concernant la chose. Certains pays l’acceptent, d’autres non, d’autres s’en fichent, etc. Si vous voulez plus de détails, vous pouvez en trouver sur le site officiel de l’Administration Française.

    « Jusqu’à quelle génération? »
    Les naturalisations et nationalités sont attribuées à des individus, non à des familles, donc le cas de chaque personne est étudié individuellement, on n’a pas – en général – de double-nationalité de génération en génération, avec toutefois quelques exceptions : si vos deux parents sont de même double-nationalité, il se peut que vous puissiez en disposer vous aussi, mais là aussi, cela variera d’un pays à l’autre.

    En espérant que tout cela vous a un peu mieux aidé à comprendre et je terminerai en reprenant ceci : n’oubliez pas que ce n’est pas en ayant la double nationalité que l’on devient multiculturel, mais bien parce que l’on est multiculturel que l’on peut souhaiter avoir une double nationalité.

    La double nationalité est au final quelque chose d’à la fois très personnel et dépendant des lois d’un ou plusieurs pays, mais surtout la double nationalité de quelqu’un n’a aucune influence sur la mono nationalité d’un autre, et vouloir instrumentaliser la chose comme certains le font (suivez mon regard) ne sert qu’à créer des problèmes là où il n’y a pas de raison qu’il y en ait, à créer des boucs émissaires et à monter les gens les uns contre les autres (pour ensuite profiter de ces inimitiés créées de toutes pièces et tant pis si cela provoque des drames ou pire).

     

     


  • Devinette

     

    devinette

     

    Aujourd’hui, un petit jeu. C’est très simple, pouvez-vous deviner ce que c’est ?

    Vous avez le droit de poser des questions pour obtenir des indices (mais je me réserve le droit de répondre ou non).

    Enjoy…

     

     


  • Doublages de Films et Devinette

     

    Bon de manière générale, j’exècre les films doublés. Pas par snobisme comme certains pensent parfois, mais parce qu’un doublage tue un film à peu près systématiquement. Si ce n’est pas parce que la subtilité des dialogues a été réduite à néant, ce sera parce que le jeu des acteurs originaux aura été massacré par des doubleurs n’étant bien souvent que des acteurs ratés ne trouvant pas d’autre boulot (notez que j’ai du mal à leur en vouloir personnellement, il faut bien manger en ces temps difficiles pour les non-millionnaires).

    Mais ce que les plus jeunes d’entre vous ne savent pas c’est qu’en fait, il n’en a pas toujours été ainsi. En fait avant 1994 (date à laquelle je ne sais plus quelle loi sur le doublage – oui, il y a des lois pour ça – a tout changé) certains films en VF étaient très regardables, car traduits par des vrais dialoguistes et doublés par des vrais acteurs (souvent de théâtre, souvent même très célèbres). Sérieusement, faites le test vous même, regardez des films en VF datant des années 80 ou avant, puis un film en VF de nos jours et comparez…

    D’ailleurs, certains considéreront ça comme un sacrilège, mais je crois que – voix de Darth Vader mise à part – je préfère Star Wars en VF… Je parle de l’épisode IV ici. Je dois avouer que je trouve ses dialogues en VO plutôt fades comparés à la VF (d’ailleurs on notera que George Lucas n’est pas le dialoguiste du meilleur film de la série: Empire Strikes Back, ceci explique peut-être cela).

    Et puis d’ailleurs, en VO, cette photo n’a aucun sens, alors qu’en VF:

     

    Bofur - Stormtrooper - Lego

     

    Ami lecteur, sauras-tu expliquer pourquoi ?

     

     


  • Game of Thrones

     

    L’hiver est arrivé et j’ai enfin vu la série Game of Thrones… Avec trois ans de retard pour la première saison, je sais. Mais bon, vaut mieux tard que jamais et ce genre de choses.

    Voici quelques unes de mes impressions. Bien entendu, ce post contient tout un tas de spoilers sur les trois premières saisons, mais n’ayant pas lu les livres, et ne connaissant que la bande-annonce de la quatrième saison (disponible depuis aujourd’hui !), aucun spoiler pour la suite. Je n’en ai pas. Je n’en veux pas (ceci s’applique aussi à tout commentaire éventuel, merci d’avance). Même si avec George R. R. Martin, de ce que j’ai vu de la série jusqu’à présent, et vu un certain nombre de memes qui circulent sur le web, j’ai cru comprendre qu’il ne vaut mieux pas trop s’attacher à quel personnage que ce soit ; au point que quand je regarde la série, je pars du principe qu’ils vont tous mourir tôt ou tard… Après tout, une série qui n’hésite pas à tuer ses mascottes (les direwolves) de temps à autres n’hésitera pas à tuer ses héros non plus (car tout le monde sait qu’il y a deux choses que l’on ne tue pas dans les séries TV : les animaux et les enfants… sauf dans Game of Thrones – quoique jusqu’à présent les enfants ont pas trop mal survécu… jusqu’à quand ?)

     

    Game of Thrones Poster

     

    Bon, mes impressions alors.
    Bien évidemment, j’ai adoré (sinon je ne passerai pas une heure ou deux à vous en parler) au point que j’ai commis l’erreur de tout regarder en deux semaines. Certains parmi vous aiment bien tout regarder d’une série en un minimum de temps. Personnellement, j’aime bien espacer les épisodes un petit peu, pour avoir le temps de les digérer. Surtout une série aussi dense en personnages et intrigues que celle-ci. Le fait est que je voulais tout voir avant le début de la quatrième saison, je pensais qu’elle débutait en février (ce sera le 6 avril) et comme j’étais dans la maison familiale pour les fêtes avec pas grand-chose à faire de mes soirées. Les trois saisons furent donc visionnées en deux semaines.
    Du coup, je ne suis pas toujours sûr de bien avoir tout assimilé. Je remarque que j’ai vraiment du mal à me souvenir du nom des personnages secondaires par exemple.

    Dans le désordre :
    Même si je viens de dire que je sais qu’il ne faut pas s’attacher aux personnages, ce sont en premier les personnages qui me séduisent. Le fait qu’il y en ait autant permet d’avoir un monde très étoffé, et c’est d’ailleurs une façon très originale de donner une certaine dimension à un univers. Au final, nous ne voyons que très peu de lieux différents dans Westeros (King’s Landing, Winterfell, la campagne et petits chateaux entre les deux, le Mur et au-delà du Mur) mais cette abondance de personnages, personalités, intrigues, fait de Westeros un monde riche, complexe, aux nombreuses cultures.
    J’aime aussi beaucoup le fait que presqu’aucun personnage ne me laisse indifférent.
    Il y a ceux que l’on aime, ceux que l’on déteste, ceux que l’on aime détester, ceux que l’on déteste aimer.

     

    CS 65 Friday 22nd October 2010En haut de la liste, Tyrion Lannister. Je pense que comme beaucoup de fans, il est mon personnage préféré. Même s’il fait parti du camp des “méchants” (même si ce terme s’applique difficilement dans Game of Thrones, à part pour de rares exceptions), il est rare de voir à la télé des personnages aussi multi-dimensionnels, aussi complexes. Il pourrait être un salaud, il n’est clairement pas un héros, mais il est extrêmement attachant. Peut-être tout simplement parce qu’il est le plus humain, le plus “normal” ?

    Puisque j’ai commencé avec les Lannisters, continuons avec eux.
    Cersei et Jaime sont fascinants. A priori, ils sont aussi détestables l’un que l’autre. Mais il y a une fêlure, une tristesse chez Cersei qui la rend attachante, qui fait que l’on ne peut pas la détester complètement. Tout ce qu’elle fait, elle le fait simplement pour survivre dans le monde, la société et la famille dans lesquels elle est née.
    Jaime est détestable au début, mais petit à petit, en particulier quand les galères commencent à s’accumuler pour lui, on commence à le plaindre. Si au début on se réjouit de le voir souffrir, au fur et à mesure, on se surprend à le plaindre. Au début, on s’en veut, on voudrait qu’il meure. Mais si on veut qu’il meure parce qu’il est un salaud, on veut quand même qu’il vive parce qu’il est un personnage fascinant. Puis au fil de ses mésaventures, on découvre que lui aussi possède de nombreuses fêlures, que lui aussi est autant une victime qu’un bourreau.
    Et que dire de Tywin? Le stéréotype du chef de clan qui est un gros con ? Ce serait trop simple. Même s’il est clair qu’il n’est pas exactement une personne sympathique, ses interactions avec Arya et d’autres montrent qu’il n’est pas non plus exactement mauvais, qu’il fait ce qu’il fait pour le bien de sa famille et uniquement pour cela.
    Terminons le tour des Lannisters avec Joffrey. Who else? Oui, je sais, il est un Baratheon et pas un Lannister… Mais bon, vous voyez où je veux en venir.
    Avons-nous vu un personnage aussi détestable de récente mémoire ? Un peu comme si tous les défauts des pires adolescents avaient été combinés en une seule personne. S’il y a un personnage dont on souhaite la mort dans d’horrible souffrances, c’est bien lui. Mais encore une fois s’il meurt, il nous manquera terriblement. Oui, au final, je préfère le voir se faire gifler par Tyrion ou envoyer au lit (sans dessert) par Tywin que de le voir mourir.

     

    House of Stark

     

    Passons à l’autre clan principal de la série : les Starks.
    Clairement les protagonistes, les “héros” de la série, même si leur importance va en diminuant au fur et à mesure (certainement parce que le nombre de Starks adultes encore vivants à la fin de la saison 3 est réduit à presque rien, même Winterfell n’est plus que ruines. Ironiquement, ce sont les qualités qui font d’eux des héros qui causent aussi leur perte : l’intégrité de Ned, la confiance de Robb en ses alliés, la force d’esprit de Catelyn (quoiqu’on pourrait aussi souligner qu’une certainement naïveté joue un grand rôle dans les trois cas). Restent Arya, Jon Snow et Bran, qui sont adorables tous les trois. On ne peut pas ne pas vouloir leur bien, on ne peut pas ne pas les aimer, mais ils restent quand même les plus “stéréotypés” de tous les personnages ou presque. Arya en garçon manqué aventureuse, Jon Snow en anti-héros “dark”, Bran en enfant faible mais qui a des capacités extraordinaires pour compenser.

    Finissons notre tour des personnages principaux avec Daenerys. Je trouve assez intéressant le fait que son histoire soit narrée en parallèle des autres, sans qu’il y ait aucune interaction entre les deux (pour l’instant, je présuppose). Son ascension de jeune fille faible et soumise à future reine, mère de dragons et dirigeante d’une armée qui semble invincible est captivante, mais je ne peux m’empêcher de trouver que son récit avance un peu trop lentement par rapport aux autres.

    En fait, je dirais que c’est ma critique principale de la série, la plupart des intrigues parallèles avancent parfois bien trop lentement. Attention, loin de moi l’idée de vouloir que tout aille vite, que tout soit révélé en quelques épisodes (j’ai toujours été plus fan de Lost que de 24), mais le fait est qu’il se passe près de deux saisons – et pas énormément de trucs pour lui – entre l’évasion de Jaime Lannister et son retour à King’s Landing. Et que dire de Theon qui passe une saison entière à se faire torturer ? Une véritable torture effectivement, mais pour le spectateur. Je ne sais pas vous, mais si les malheurs de Jaime sont au bout du compte intéressants, parfois même amusants, j’ai perdu à peu près tout intérêt dans le personnage de Theon peu après sa trahison, et s’il doit survivre, je pense que son calvaire aurait pu durer un total de deux ou trois minutes dans un épisode ou deux. S’il doit mourir, que quelqu’un le tue par pitié qu’on en finisse. Mais faire durer son supplice et le nôtre de la sorte me semble un peu vain.

    L’autre critique que je ferai, même si je comprends qu’une série TV, même sur HBO n’a pas le même budget qu’un film hollywoodien, c’est qu’il est un peu frustrant de savoir qu’il y a une énorme guerre qui fait rage et de n’en voir aucune bataille. La seule à laquelle nous avons eu droit fut l’attaque échouée de King’s Landing par Stannis Baratheon, mais par moments, je ne pouvais m’empêcher de penser qu’elle n’impliquait que quelques dizaines de soldats tout au plus. Mais je comprends que c’est assez inévitable tant que le budget et (peut-être surtout) les délais de production sont ce qu’ils sont, c’est-à-dire pas ceux d’un film.

    Mais bon, ne boudons pas notre plaisir, cette série est une vraie réussite avec des intrigues passionnantes, des personnages principaux et secondaires qui sont parfois de vrais petits bijoux d’écriture (comment n’ai-je donc pas parlé de Varys et de Petyr Baelish?), et une qualité de production qui est aussi bonne, voire meilleure que bien des choses projettées habituellement sur des écrans de cinéma.

    Si le temps me le permet, j’en parlerai un peu plus lors de la diffusion de la saison 4, et pour nous faire patienter, voici la bande-annonce :