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  • Invasion de Larves de Scarabées-Rhinocéros Japonais

    Invasion de Larves de Scarabées-Rhinocéros Japonais

     

    Bon, il est temps que je vous donne des nouvelles de mes scarabées-rhinocéros japonais non ?

    Il y a déjà un peu plus d’un mois de ça, je découvrais une larve à travers la vitre de mon terrarium.

    En fait, je pensais que ces petites créatures naissaient vers le début de l’automne environ. Que nenni! La période d’incubation est de quinze jours seulement.

    Sachant que mes scarabées sont « nés » (i.e. sortis de leur chrysalide) la dernière semaine de juin environ (j’ai pas noté la date exacte, j’aurais dû), ils n’ont pas chômé.

    L’autre truc que je ne savais pas, c’est que la femelle scarabée pond au fur et à mesure. Je pensais qu’elle pondait tous ses œufs disons en août environ, puis que les larves naissaient plus ou moins en même temps fin septembre environ.

    Non. La femelle pond en fait petit à petit (genre un œuf par jour – je ne connais pas le rythme exact), et les larves naissent elles aussi petit à petit.

    Donc pour ne pas se retrouver avec une cinquantaine de larves sur les bras, ce qu’il faut faire assez rapidement (et que j’ai fait bien trop tard), c’est mettre la femelle dans un nouveau terrarium sans terre. Pas de terre, pas d’œufs, c’est aussi simple que ça.

    Ça m’a un peu attristé cette histoire de séparer ainsi le mâle de la femelle. Certes, ils n’ont pas de sentiments l’un pour l’autre, mais une fois séparés, leurs comportements à vaguement changé. Peut-être, même s’ils ne sont pas exactement des animaux grégaires, qu’ils « apprécient » de voir des représentants de leur espèce de temps à autres. En effet, une fois séparés, je les ai trouvés – tous deux – assez agités, je n’ose dire stressés.

    L’an prochain, il faudra que j’essaie de trouver une autre solution, mais celle que j’ai essayé cette année, sur les conseils de ma coach, était de mettre la femelle dans un mini-terrarium rempli de copeaux de bois (genre litière pour hamsters).

     

    Femelle scarabee dans sa nouvelle demeure
    La femelle scarabée dans sa nouvelle demeure.

     

    Malheureusement, elle n’y est pas restée très longtemps car un drame s’est produit. Un soir, je l’ai retrouvée à l’envers, les pattes en l’air, complètement épuisée. C’est vrai que malgré les feuilles et brindilles installées, elle avait tendance a tomber sur le dos plus que dans son ancien terrarium, et surtout elle avait plus de difficultés à se retourner. En effet, les scarabées ont besoin de pouvoir s’accrocher à quelque chose quand ils tombent sur le dos, sinon, ils s’épuisent et en meurent.

    Combien de temps était-elle restée ainsi ? Aucune idée.

    Elle est morte le lendemain.

    Maintenant, il y a deux hypothèses. La première, le bête accident (au cas où, l’an prochain, il faudra que je pense ce terrarium sans terre de manière différente, peut-être avec beaucoup plus de morceaux de bois, de feuilles mortes, de mousses). La deuxième, après avoir pondu, la longévité d’une femelle scarabée-rhinocéros japonais est assez brève (les femelles de cet animal n’ont vraiment pas une vie rose : à peine adultes, elles se font maltraiter et violer par les mâles, ensuite, elles passent leur temps à pondre, et comme c’est assez épuisant, elles meurent peu après). Donc peut-être que la vie de ma femelle tirait sur sa fin et que c’est sa faiblesse qui l’a empêchée de se rétablir une fois tombée à la renverse. Peut-être.

    Mais c’est pas tout de trouver un nouveau logement à la femelle (et d’espérer qu’elle y coule de vieux jours), il faut aussi sortir les larves du terrarium de leur père et leur trouver des logements plus ou moins temporaires.

    Alors, on installe un sac de plastique sur le sol, on met le mâle scarabée en sécurité dans un seau (avec couvercle) et on vers le contenu du terrarium sur le sac :

     

    Trouver les larves de scarabee

     

    Ensuite, on fouille la terre, jusqu’à ce que l’on trouve toutes les larves. J’avais préparé une bouteille en plastique coupée en deux, et un petit terrarium en plastique, de quoi héberger les quatre ou cinq larves que je pensais trouver.

    Sauf que…

    j’ai arrêté de compter après 15 !

    J’ai dû aller acheter des mini-terrariums de toute urgence, et j’ai même dû en remettre un certain nombre dans le terrarium original, tellement je n’avais plus d’autres places où les mettre !

     

    Larves de scarabee rhinoceros japonais - 2

     

    Comme vous pouvez le voir, elles sont de tailles différentes (car elles naissent au fur et à mesure et pas en même temps), il y avait même quelques œufs non éclos (et qui n’écloront pas).

     

    Larves de scarabee rhinoceros japonais - 1
    Elles sont mignonnes, hein ?

     

    Au moment où je tape ces lignes, j’ai sept terrariums et containers de tailles différentes (du plus gros – celui du mâle scarabée – au plus petit faisant à peine deux litres) contenant un nombre indéterminé de larves (entre 15 et 20 probablement).

    Comme j’ai promis à ma coach de ne pas les relâcher dans la nature (nous n’avons pas parlé d’euthanasie, mais je crains qu’elle ne soit pas d’accord non plus), elle m’a promis de m’aider à trouver des gens pour les « adopter » (c’est apparemment pas trop difficile à trouver du côté de chez nous). Mais il va être temps de le faire, c’est que ça mange ces bestioles (de la terre spéciale composée essentiellement de résidus de bois), et dans les boîtes contenant plusieurs larves, la nourriture ne va pas tarder à se raréfier.

    Demain, il va falloir remettre les doigts dans la terre, recenser le nombre exact de larves, et les réorganiser dans leurs boîtes en vue d’un déménagement loin de chez moi…

    Dans quoi je me suis embarqué exactement avec ces bestioles ?

    Et moi qui croyait que ça ferait un animal familier original, qui ne demande pas trop d’attention ni de maintenance. Dans le futur, je me dis que si je continue à en avoir, il vaut presque mieux les racheter chaque année et éviter qu’ils se reproduisent (ou alors se faire un ami pêcheur à la ligne, les larves font apparemment de très bons appâts).

  • Colonne Vertébrale de Serpent

    Colonne Vertébrale de Serpent

     

    Et je continue sur ma lancée en ce qui concerne les morceaux étranges d’animaux inhabituels. Après les restes d’exuvie de scarabée, voici que je vous présente une colonne vertébrale de serpent (probablement une couleuvre) :

     

    Colonne verterbrale de serpent

     

     

     

  • Élever des scarabées-rhinocéros japonais

    Élever des scarabées-rhinocéros japonais

     

    Je me suis lancé dans l’élevage de scarabées-rhinocéros japonais !

    Ne me demandez pas comment c’est arrivé, je n’en suis pas trop sûr moi-même. Certainement une combinaison de plusieurs éléments tels que :

    • C’est l’été, j’ai pas de vacances, donc j’ai envie de m’essayer à un nouvel hobby, après tout, c’est pas comme si j’avais le temps de me mettre à faire quelque chose de nouveau, vu que j’ai déjà pas le temps de faire tout le reste.
    • Je veux que ma fille n’ait pas peur des insectes (oui c’est important pour moi), donc autant commencer à l’habituer le plus tôt possible.
    • Ça me broute de ne plus avoir d’animaux familiers depuis bientôt trois ans, mais voila, j’ai pas droit à certains dans mon appartement (chiens, chats, chevaux, lions, etc.) et les autres, ceux qui prennent moins de place et laissent traîner moins de poils (poissons, petits mammifères, reptiles, etc.), il ne serait pas raisonnable d’en posséder en même temps qu’un enfant en bas âge : c’est la recette parfaite pour une catastrophe (soit pour elle, soit pour eux, selon le cas). Mais quand je suis tombé sur les scarabées au magasin d’animaux l’autre jour, je me suis que ça devrait le faire.

     

    Et c’est ainsi que tout cela a commencé.

    Pourquoi est-ce que je vous en parle ici ?

    Essentiellement parce que lors de mes recherches en ligne sur la chose, je n’ai pratiquement rien trouvé d’intéressant et ni d’utile en français (et pas grand chose en anglais non plus), donc ce ne serait pas un mal s’il y en avait au moins un peu. Si ça peut rendre service à quelqu’un… Vous me connaissez : dès qu’il s’agit de rendre service…

    Mais avant d’aller plus loin, de quel animal parlons-nous exactement ici au juste ?

    En français, il s’appelle scarabée-rhinocéros japonais (même si on en trouve aussi ailleurs en Asie), en scientifique, il a le privilège de posséder deux noms : Allomyrina dichotoma et Trypoxylus dichotomus (pourquoi ? aucune idée) et en japonais : kabutomushi (littéralement : « insecte casque », parce qu’il fait vaguement penser aux décorations des casques de certains samouraïs dans le temps).

    Et à quoi ça ressemble ?

    À ça :

     

    Terrarium pour scarabée rhinocéros - 20

     

    Dans ce post, et de futurs, je vais donc vous détailler comment élever des scarabées-rhinocéros japonais, avec un twist : habituellement, sur le web, quand vous lisez un article sur comment faire ceci ou cela, c’est un expert (ou quelqu’un qui prétend l’être) qui vous parle et il vous donne la méthode parfaite pour avoir une vie pleine de succès, d’argent et de filles faciles… Ici… Pas exactement…

    Le truc est que je me lance un peu à l’aveuglette dans la chose. Comme je disais plus haut, il n’y a que peu ou pas de documentation en français ou en anglais (et je ne lis pas le japonais). J’ai bien reçu des conseils d’une personne en élevant depuis cinq ans, mais c’est à peu près tout.

    Donc, je vous avertis, des erreurs vont être commises (ça commence dans quelques lignes), des conneries seront faites, des animaux mourront peut-être (comme si j’avais pas déjà le PETA assez sur le dos comme ça), mais ne l’oubliez jamais : il y a toujours des leçons à tirer des faux-pas que l’on fait, c’est le but ici.

    Commençons donc par le commencement :

     

    L’installation du terrarium

    Je l’avais lu à plusieurs endroits : l’élevage de scarabées-rhinocéros japonais est relativement facile (c’est pour cela que mon choix s’est porté sur eux – ça et le fait qu’un terrarium renversé se règle en général à coup d’aspirateur, alors qu’un aquarium renversé, c’est une autre histoire). Une fois me décision prise, je suis allé à la boutique du coin, et j’ai acheté à peu près tout ce qui m’est tombé sous la main avec un dessin de scarabée dessus.

    À commencer par le terrarium lui-même. J’ai pris le plus gros disponible, cinq litres environ. Est-ce assez ? Aucune idée, mais si c’est le plus gros, ça doit l’être non ?

    Ensuite, on commence à le remplir :

     

    Terrarium pour scarabée rhinocéros -

    En « sous-couche » du gel absorbeur d’eau qui permettra de garder le sol toujours humide. Les scarabées-rhinocéros japonais ont besoin d’humidité, en particulier si j’espère qu’ils se reproduisent. Je l’espère.

     

    Puis on prépare le sol :

    Terrarium pour scarabée rhinocéros - 02

    En marron, le sol, composé essentiellement d’une espèce de grosse sciure. En noir, du charbon de bois, pour absorber mauvaises odeurs et le reste. En gris, des granulés anti-parasites.

     

    Et puis de l’eau.

     

    Terrarium pour scarabée rhinocéros - 03

     

    Terrarium pour scarabée rhinocéros - 04

    Cette petite bûche de bois (que l’on trempera environ cinq heures dans l’eau auparavant pour qu’elle s’en gorge) va être enterrée dans le terrarium et servira à deux choses : aider à maintenir le sol humide, à nourrir les larves après leurs naissances.

     

    On rajoute quelques écorces pour que les scarabées puissent agripper, une écuelle et le tour est presque joué.

     

    À propos de l’écuelle, je l’avais à l’origine choisie en plastique pour qu’elle soit plus facile à nettoyer, mais en fait on parle de scarabées ici, pas de chiens ou autres, donc il n’y a pas vraiment besoin de la nettoyer (en fait, si, il se trouve qu’elle est bien plus salissante qu’une écuelle en bois), et puis surtout elle est bien trop légère et se fera renverser assez régulièrement.

     

    Je réalisai soudain ma première erreur : j’avais mis beaucoup trop d’eau dans le sol et/ou j’avais préjugé de la capacité d’absorption du gel en question (étant déjà sous forme de gel, il contenait donc déjà pas mal d’eau).

    Après un rapide saut au magasin du coin, je suis revenu avec un autre type de sol, plus proche du terreau, et j’ai remplacé une partie du sol original par celui-ci. J’en ai aussi profité pour rajouter quelques petites branches :

     

     

    Voila, mon terrarium était prêt, il n’avais plus qu’à accueillir ses pensionnaires. Ils avaient tout pour être heureux (ou pas).

    J’ai donc acheté un couple de scarabées-rhinocéros japonais, à peine sortis de leur état de nymphes (je les avais repérés plusieurs jours auparavant, espérais les acheter dans cet état-là, mais n’ayant pas eu le temps de préparer le terrarium à temps (oui, c’est pas tout ça, mais je bosse aussi), ils étaient sortis de leur état de chrysalide peu de temps auparavant. Très peu de temps, le mâle avait encore son exuvie sur la corne ; c’est d’ailleurs la réponse à ma devinette d’il y a quelques jours. Ils étaient donc prêts à passer leur vie d’adultes dans leur nouvelle demeure.

     

    Terrarium pour scarabée rhinocéros - 10
    Monsieur

     

    Leur ancienne étant un pot de terre et de bois mort d’environ un litre, ils y gagnaient au change. Mais pourtant, c’était pas trop ça.

     

    Terrarium pour scarabée rhinocéros - 11
    Madame

     

    Déjà, l’un et l’autre essayaient régulièrement de s’envoler. Bon pourquoi pas, après tout ce sont des insectes volants. Mais là, c’était assez souvent quand même.

    Et puis monsieur était quand même très agressif avec madame. Au point que si vous êtes un poil féministe, je vous déconseille d’élever de telles bêtes. Déjà les tentatives d’accouplements (réussies ou non ? pas encore sûr) sont tout simplement des viols (oui bon comme beaucoup d’espèce animales me direz-vous, surtout chez les invertébrés), mais comme si cela ne suffisait pas, le mâle se permettait aussi de mettre quelques roustes à la femelle pour des raisons qui m’échappent, mais que je suspecte être d’origines territoriales. Le truc, c’est que le mâle est « équipé » pour le combat (en général contre d’autres mâles), la femelle non (heureusement qu’elle a la peau dure, littéralement). C’était pas toujours très plaisant à voir.

     

     

    Même sans avoir jamais élevé de scarabées-rhinocéros japonais auparavant, j’ai assez d’expérience avec pas mal d’animaux différents pour comprendre que quelque chose clochait. En fait, on pourrait presque les comparer à des poissons. Quand un poisson essaie de sortir de son aquarium, cela signifie en général qu’il y a un problème avec son environnement (le plus souvent l’acidité de l’eau), donc si des scarabées connus pour être élevés en captivité fréquemment et sans trop de problème essaient presque en permanence de s’envoler c’est très probablement aussi parce que leur environnement cloche.

    L’agression presque permanente du mâle envers la femelle m’interpella aussi un peu. Certes ces bêtes-là ne sont pas forcément des tendres, encore moins des sentimentaux, mais bon, si les mâles attaquent les femelles ainsi, je ne donne pas cher de la survie de l’espèce. Et puis j’ai pensé aux bettas (connus aussi sous le nom de combattants, ça vous pose l’animal) : les mâles non plus ne sont pas des tendres et ils ont tendance à attaquer les femelles en captivité tout simplement parce que celles-ci non nulle part où aller (dans la nature, mâles et femelles ne se rencontrent que pour s’accoupler) avant ou après l’accouplement.

    Bref, le manque de place devait certainement être la cause principale de tout cela.

    Il fallait prendre une décision.

    Je suis donc allé dans un autre magasin et ai acheté un terrarium plus grand (de 15-20 litres cette fois-ci).

    J’en ai profité pour faire quelques ajustements : deux mangeoires en bois, un lit de feuilles mortes en plus des écorces et des brindilles. Le tout en plus de rendre leur environnement plus « naturel » permettra à la femelle de trouver des endroits où se planquer,et par la même occasion calmer l’agressivité du mâle (comme des poissons je vous dis : dès qu’ils ne voient plus la cible de leur agression, ils redeviennent calmes et affables au point de ne plus vouloir attaquer leur victime au fur et à mesure). L’autre avantage, c’est que plus il y a d’éléments naturels couvrant le sol, plus celui-ci gardera son humidité, et par ces températures, c’est pas du luxe.

    À ce propos, j’ai la chance de vivre dans un pays où on trouve en magasin tout ce dont on pourrait avoir besoin pour élever des scarabées, même des feuilles mortes en sachets (ce qui est bien pratique quand on a pas trop le temps d’aller se promener en forêt pour aller en ramasser). Si ce n’est pas votre cas, bien évidemment, n’importe quelle brindille, écorce ou feuille morte trouvée dans la nature peut faire l’affaire, mais attention aux parasites divers et variés qui les peuplent. Donc si vous décidez d’aller vous fournir dans la nature, un conseil : passez vos morceaux de bois et vos feuilles mortes quelques minutes au micro-ondes (ou quelques heures au congélateur) auparavant pour tuer tout intrus pouvant y loger.

    Ah oui, en ce qui concerne la nourriture, vous avez vu que je les nourris de petits récipients contenant de la gelée pour scarabées. Si vous n’en trouvez pas, une rondelle de banane fera l’affaire. Évitez fruits acides par contre.

    Donc après toutes ces modifications, leur nouveau terrarium ressemble à ça :

     

    Terrarium pour scarabée rhinocéros - 18

     

    Le premier soir, c’était pas encore trop ça (ah oui, les scarabées-rhinocéros japonais sont nocturnes), quelques tentatives d’envol, le mâle a encore mis une raclée à la femelle (elle voulait manger à ses côtés, ça lui apprendra à vouloir être romantique) ; mais depuis tout va beaucoup mieux.

    Ils sont tous deux beaucoup plus calmes et posés, ils arrivent à se côtoyer sans que ça dégénère. J’ai même surpris la femelle en train de pousser le mâle qui était sur sa route sans que ce dernier ne réagisse, et il y a quelques minutes, je me demande s’ils ont pas failli s’accoupler avec accord de madame. Mais comme un imbécile, j’ai sorti mon appareil-photo pour immortaliser cet instant, et ça les a coupés dans leur élan… Ça m’apprendra…

     

    Terrarium pour scarabée rhinocéros - 19

     

    Voila, c’est à peu près tout pour mon introduction à l’élevage des scarabées-rhinocéros japonais. À très bientôt pour de futurs épisodes de la chose…

     

    Terrarium pour scarabée rhinocéros - 17

     

     

  • Close Encounter of the Alligatoridae Type

    Close Encounter of the Alligatoridae Type

     

    Alligator à HomosassaCet article fait suite à celui vous enseignant comment faire la différence entre les crocodiles et les alligators. Car ce n’est pas tout que de connaître cette différence, encore faut-il savoir que faire en cas de rencontre fortuite.

    Je vais ici me consacrer exclusivement aux alligators, parce que si vous rencontrez un crocodile, mon conseil est simple et court : ne vous approchez surtout pas, et partez loin, très loin. Pas assez pour faire un article entier. Et puis c’est un alligator que vous avez des chances de rencontrer sur ce site même, pas un crocodile. Donc…

    Sachez que contrairement aux crocodiles, il est tout à fait possible d’approcher un alligator sans que celui-ci ne vous attaque. Je l’ai fait à de nombreuses reprises. Comment ? C’est simple : il ne faut pas qu’il vous prenne pour une proie et il ne faut pas qu’il se sente menacé.

    Pour éviter qu’un alligator ne vous considère comme un proie, voici ce qu’il faut faire et ne pas faire :

    • Rester hors de l’eau dans tout endroit où il y a potentiellement des alligators. En Floride, cela veut dire dans tout endroit où il y a de l’eau douce. Ne vous baignez jamais dans une rivière ou un lac sauf s’il est explicitement indiqué que vous pouvez le faire (certains lacs ont par exemple des zones de baignades protégées des alligators par des filets ou des grillages).
    • Si vous êtes dans une embarcation quelconque, c’est bien entendu une très mauvaise idée que de laisser traîner ses mains dans l’eau.
    • Ne paraissez pas plus petit que vous ne l’êtes vraiment, par exemple ne vous accroupissez jamais à proximité d’un alligator, voire tout simplement à proximité du bord de l’eau.
    • N’amenez pas vos chiens ou vos enfants en bas âge là où il y a des alligators, ils ont la taille parfaite pour un bon dîner.
    • Ne nourrissez jamais un alligator ! Un alligator nourri par un humain sera un alligator qui associera les humains à la nourriture. Cette association d’idée peut se produire soit sur le court terme, et alors il ne fera pas la distinction entre vous et la nourriture (et surtout pas entre la nourriture dans votre main et… votre main), soit sur le long terme, et l’animal n’aura plus peur des humains et au lieu de les éviter (ce qui reste quand même sa réaction la plus normale, la plus naturelle et la plus fréquente) il ira à leur rencontre avec tous les drames que cela causera. Un alligator qui attaque un humain est presque toujours un alligator qui a été nourri par un humain. Et sachez que si vous êtes pris en flagrant délit de nourrir un alligator, non seulement vous devrez payer une amende de 500$, mais en plus vous aurez la mort de la pauvre bête sur la conscience car celle-ci sera systématiquement euthanasiée.

     

    Alligator à Alachua Sink

     

    Pour qu’un alligator ne se sente pas menacé, ne vous approchez surtout pas de lui s’il est hors de l’eau. Il est alors hors de son élément, et donc il se sent moins en confiance. Et si vous vous dites que vous ne risquez rien qu’il est à moitié endormi et que si jamais il bouge vous pourrez vous enfuir en courant avant que ce gros pataud ne puisse vous atteindre, je vous réponds que vous faites là une grossière erreur de jugement. Le détail qui vous a échappé : un alligator peut faire des pointes à 35 km/h au sol sur de courtes distances. Et vous ?

    Sachez toutefois que si par malchance un alligator décide de vous courser, votre meilleure option reste celle de courir en zigzags. De par sa morphologie (tout en longueur, court sur pattes), il aura du mal à faire des changements brusques de direction, et comme il n’est pas assez intelligent pour anticiper votre trajectoire il se fatiguera plus vite ainsi.

    Sachez aussi qu’avant de vous courser, l’alligator essaiera de vous faire peur et de vous impressionner. S’il pousse un cri (une espèce de sifflement grave et rauque) c’est qu’il vous lance un avertissement. Son action suivante sera très certainement offensive. N’oubliez pas que dans une telle situation, il n’a pas envie de vous manger, simplement que vous partiez. La meilleure chose à faire est donc d’exaucer son vœu.

    Notez aussi que le mois de mai (le début de la saison de pluie) est le mois où on est le plus susceptible de tomber nez à nez sur un alligator hors de l’eau, et surtout loin de l’eau. C’est le mois de l’année où les mâles ayant atteint la puberté quittent leur lac natal pour trouver un autre lieu où vivre et des femelles à féconder. C’est toujours une période critique de l’année où l’on tombera sur de jeunes mâles travaillés par leurs hormones dans les endroits les plus incongrus, que ce soit au fond d’une piscine ou au milieu de la route. J’ai d’ailleurs testé cette dernière option pour vous, ces policiers aussi :

     

    Donc, en gros, la seule circonstance dans laquelle il est – relativement – peu dangereux de s’approcher d’un alligator c’est quand celui-ci est dans l’eau, que vous n’y êtes pas et qu’il ne peut pas se jeter directement sur vous. Mais même là, certains individus plus téméraires ou plus optimistes que la moyenne ne se gêneront pas pour essayer. J’ai le souvenir d’un beau spécimen qui, me voyant l’observer au-dessus de lui, décida de m’intimider, de m’attraper ou je ne sais quoi d’autre. Et alors qu’il avait bien trois mètres à escalader pour m’atteindre il fit quand même l’effort de plonger dans l’eau depuis l’autre rive, de nager vers moi et de ressortir de l’eau d’un pas décidé et intimidant pour me faire partir. Petit rappel : un alligator ne peut pas escalader plus de quelques dizaines de centimètres de dénivelé. Je me demande encore aujourd’hui ce qu’il espérait.

    Bien entendu, dans ma liste des différentes situations impliquant un alligator et vous, je n’ai pas mentionné la femelle qui protège son nid. Je vous souhaite tout simplement de ne jamais vous retrouver près d’une femelle et de son nid, c’est le seul conseil que j’ai à vous donner pour ce cas de figure-là.

    Mais voila, vous courez vraiment de malchance (ou d’inconscience) et un alligator a décidé que vous serez son prochain repas, ou du moins sa prochaine victime.

    Tête d'alligatorQue faire dans ce cas-là ?

    La première chose, c’est de ne pas paniquer, ni de vous imaginer déjà dans son ventre. Selon toute probabilité, vous ne perdrez qu’un bras ou qu’une jambe.
    Ensuite, gardez bien à l’esprit que l’attaque de l’alligator est double. Jusqu’à présent, je vous ai bien fait peur avec sa mâchoire qui croque tout, mais je ne vous avais pas encore parlé de sa queue.

    La queue d’un alligator est extrêmement puissante, elle lui sert de propulseur quand il nage (vous ne pensiez pas qu’il avançait en pataugeant grâce à ses petites pattes quand même ?) mais aussi d’arme redoutable quand le besoin s’en fait sentir. Pour vous mettre un peu dans l’ambiance, sachez qu’un coup de queue d’alligator peut facilement vous briser les fémurs.

    Mais j’arrête ici de vous faire peur, car il est maintenant temps d’apprendre comment se défendre et se tirer vivant de cette situation pour le moins insolite qu’est se faire attaquer par un alligator. Quoique si cela vous arrive, imaginez un peu votre popularité plus tard auprès de vos petits-enfants quand bien plus tard vous leur narrerez vos aventures au coin du feu pendant les longues soirées d’hiver de vos vieux jours.

    Donc, si un alligator vous attaque sur le sol (si la scène se passe dans l’eau, je vous renvoie au paragraphe sur les nids d’alligators, les conseils sont les mêmes), les premiers instants seront cruciaux, car il faudra que vous arriviez à vous placer sur l’alligator même, approximativement au niveau des épaules et à appuyer sur son cou pour plaquer sa tête au sol. Couvrir ses yeux est aussi une très bonne idée, cela le calmera (comme un vulgaire poulet). Et pour éviter les morsures, il sera important de maintenant la bouche de l’alligator fermée.

    Là le lecteur me regarde un peu ahuri et doit penser quelque chose du genre : « Mais il se fout de nous ? Il vient de nous dire que la mâchoire de l’alligator était la plus puissante du monde animal, et maintenant il veut que l’on la maintienne fermée ! »

    Exactement !

    Et non, je ne me fous pas de vous. Au contraire, je vais maintenant vous révéler le talon d’Achille des alligators : si ses muscles pour fermer la bouche sont extrêmement puissants, ceux pour l’ouvrir sont plutôt faiblards en fait et tout humain ayant un peu plus que de la peau et des os aura assez de force pour maintenir la bouche d’un alligator fermée s’il le souhaite.

    Étonnant non ?

     

    Alligator à Lake Alice

     

    Si vous avez réussi à le calmer de la sorte, je vous avoue que je suis moi-même impressionné, et je ne serais pas surpris si les Miccosukees faisaient de vous un membre d’honneur de leur tribu.

    Si vous n’y arrivez pas mais que par chance vous avez un couteau ou quelque chose de contondant avec vous, visez les yeux et le museau. C’est encore la chose que vous avez de mieux à faire et ce qui aura le plus de chance de le motiver à vous laisser tranquille et à partir. Souvenez-vous il n’y a que dans les films que ce genre d’animal se bat jusqu’à la mort, dans la vraie vie, il ne sont pas habitués à recevoir des coups (ils ne sont pas en haut de la chaîne alimentaire pour rien) et quand tout ne se déroulera pas comme prévu pour lui, il ne lui en faudra pas beaucoup pour lâcher prise et pour fuir.

    S’il a attrapé quelque chose dans sa mâchoire, par exemple votre jambe, et que par chance celle-ci n’est pas sectionnée, il sera impératif d’arriver à l’empêcher de vous secouer, c’est ce qui vous fera le plus de dégâts (à la limite, il vaut presque mieux qu’elle soit sectionnée net). Pour ce faire – et paradoxalement – c’est en appuyant sur son nez (et donc en maintenant sa bouche fermée) que vous aurez le plus de chance de réussir.

    Quoique je vous conseille plutôt un bon coup sec sur le museau, habituellement, cela lui fait ouvrir la bouche en réaction. Ensuite, bien évidemment ne soyez pas distrait et ne traînez pas pour sortir votre jambe.

    Dans tous les cas, si vous êtes blessé par un alligator, que ce soit un bras sectionné, ou une simple éraflure, faîtes traiter la blessure le plus rapidement possible, les blessures causées par les alligators, du fait de la présence d’agents pathogènes dans leur salive vont s’infecter très très rapidement.

    Voilà, maintenant que toutes ces recommandations ont été faites, il ne me reste plus qu’à vous souhaiter un très agréable voyage.

    Une dernière chose : surtout ne montez pas sur un « airboat« . Je vous expliquerai pourquoi une autre fois.

    (NdR: Il est évident que la Direction de The Swamp se décharge de toute responsabilité si vous revenez de vos vacances floridiennes en morceaux après une rencontre avec un alligator)

     

    Gros Alligator dans Paynes Prairie

     

    (sources photos: collection personnelle de Gator)

     

  • Non, ce n’est pas caïman pareil !

    Non, ce n’est pas caïman pareil !

     

    Ça y est ! C’est le mois d’août, c’est les vacances et certains d’entre vous ont déjà jeté leur maillot de bain dans leur valise et s’apprêtent à sauter dans le prochain vol pour la Floride !

    À ceux-là, je me dois de dire : « Ouhla ! Pas si vite ! »

    Bon déjà, le mois d’août n’est pas forcément le meilleur mois de l’année pour visiter la Floride. C’est d’ailleurs valable pour n’importe quelle région tropicale. Ceux qui ont déjà passé une journée par 35°C à l’ombre avec près de 100% d’humidité savent de quoi je parle. Ceux qui connaissent le concept de « saison des pluies » aussi. (On m’informe que Fyly est dans l’une de ces régions depuis hier, souhaitons-lui donc bonne chance).

    Mais ce n’est pas de pluie et de beau temps dont je veux vous parler aujourd’hui, c’est de l’un des autres nombreux dangers de la Floride.

    En effet, vous ne vous rendez pas compte ! À partir ainsi en Floride sans préparation, vous prenez de gros risques, de très gros risques même. Peut-être pas au point d’y perdre la vie, mais y perdre un bras ou une jambe, ça oui, sans problème.

    Car si la Floride, pour les plus frimeurs, les plus fainéants et les plus amateurs de clichés d’entre vous, ça se résumé à sea, sex and sun, sachez que c’est aussi une région possédant une nature sauvage extrêmement riche, parfois surprenante pour un Européen, et pas toujours sans danger.

    Il se trouve que c’est cet aspect-là de la Floride qui m’a toujours le plus intéressé quand j’y vivais. Je me permets donc de vous en parler un petit peu aujourd’hui et de vous donner quelques conseils et avertissements dans l’espoir qu’un jour vous suiviez mes traces ; c’est-à-dire que vous quittiez cet endroit très surfait qu’est South Beach et que vous vous plongiez au cœur des Everglades, voire dans d’autres marais moins célèbres, mais tout aussi passionnants.

    Je laisse les requins, les stingrays, les serpents et certaines plantes vénéneuses de côté pour le moment pour me consacrer aujourd’hui à mes reptiles préférés : les alligators !

    Alligators à Homossasa Springs, Floride

    Commençons par le commencement, c’est-à-dire une chose qui m’agace au plus haut point : le fait que trop de gens amalgament alligators et crocodiles (et je ne vous parle même pas des caïmans et autres gavials).

    Il faut que cela cesse, d’ailleurs Gator est tout penaud en ce moment car l’autre jour quelqu’un l’a pris pour un Australien (donc un crocodile)

    Donc aujourd’hui, je vais vous apprendre comment reconnaître un alligator et comment le distinguer d’un crocodile.

    Profitons-en au passage pour exploser le premier cliché : Non, un alligator ce n’est pas vert !
    En effet, sa peau est plutôt d’un gris très foncé pouvant parfois paraître vert sous certaines luminosités et dans certaines eaux, mais aussi complètement noir sous d’autres.
    Un crocodile, lui, sera de couleur plus claire, tirant sur les ocres verdâtres, avec bien souvent plusieurs variations selon les différentes parties du corps. Les alligators eux, sont en général monochrome (sur le dessus du moins, le ventre lui sera toujours très clair, presque blanc).
    Sauf dans leurs jeunes années, où là, les alligators sont rayés de jaune. C’est l’époque de leur vie où ils ont encore des prédateurs (bien souvent des alligators adultes) et cela leur permet de se dissimuler plus facilement parmi les herbes des marais ; et même si ces rayures disparaissent une fois l’âge adulte atteint, il peut parfois en rester des traces longtemps après la puberté.

    Avant d’aller plus loin, j’en vois certains jaser au fond.

    Oui ?

    Quoi ?

    Ah… Vous dites que cela ne sert à rien de savoir distinguer ces deux animaux parce que d’une, ils ne vivent pas aux mêmes endroits du globe, et de deux, une rencontre avec l’un ou avec l’autre sera toute aussi douloureuse.

    Je vois…

    Et bien sachez que vous vous méprenez dans les deux cas.

    Premièrement savoir distinguer ces deux animaux ne trouve pas uniquement son utilité dans les réceptions guindées pour y impressionner les bourgeoises en mal de sensations fortes. Il y a un autre endroit où cette information est des plus utiles : c’est à l’extrême sud de la Floride, à savoir, la seule région au monde où les deux animaux cohabitent dans la nature.

    Mais sachez que ce savoir est utile pour une deuxième raison. Il peut tout simplement vous sauver la vie. Car on ne se comportera pas de la même façon face à un alligator et face à un crocodile. Et surtout, un crocodile et un alligator ne se comporteront pas de la même manière face à vous.
    Mais avant de parler de la psychologie de ces charmants animaux (vous pouvez lire tout cela dans un autre article), continuons à être superficiels et à nous intéresser à leur apparence.

    Nous savons donc que les deux animaux n’ont pas la même couleur, mais ce n’est pas tout. Laissons de côté le fait qu’ils ont des tailles différentes à âge égal, parce que de vous à moi, je ne vous vois pas demander son âge à un de ces animaux. Intéressons-nous plutôt à leur tête. Et là aussi, je vous entends encore : « pfff, ils sont moches tous les deux ». Alors là, je vous arrête tout de suite ! Tout d’abord, c’est très insultant pour eux, et ensuite, la beauté est un concept des plus subjectifs. Alors je vous prierai de garder ces commentaires désobligeants pour vous.

    Par contre, si vous regardez leurs têtes avec toute l’objectivité que j’attends de vous, vous remarquez quoi ?

    difference alligator crocodile

    Exactement !
    Vous remarquez que le crocodile a un museau bien plus fin.
    Cela ne s’arrête pas là. Regardez ces dentitions :

     

    Chez le crocodile c’est le bordel, ça sort de tous les côtés, on ne s’y retrouve pas.
    Chez l’alligator, seules les dents de la mâchoire supérieure dépassent de la bouche quand celle-ci est fermée.
    Et quel autre animal à cette particularité ?
    Exactement ! Le lapin ! Ce qui rend notre alligator tout de suite plus sympathique, ne trouvez-vous pas ? Il a au moins un point commun avec le lapin, ce qui est bien plus que le crocodile.

    Nous allons voir que ces différences morphologiques ont leur influence sur la façon dont ces animaux se nourrissent, et indirectement sur leur psychologie en général. En effet, les comportements et styles de vie de ces deux animaux sont très différents. Je vous passerai les détails qui ne nous concernent pas directement et qui ont plutôt trait à leurs vies privées, comme le fait que les crocodiles américains ne rechignent pas à traîner dans les eaux saumâtres alors que nos amis les alligators ne se baignent que dans de l’eau douce, pour me concentrer sur leurs régimes alimentaires et leurs techniques de chasse.

    Les deux animaux ont certes à peu près le même régime alimentaire – carnivore bien évidemment – mais ils n’attrapent pas leurs proies de la même manière.
    Vous avez tous vu les documentaires où le crocodile du Nil attend patiemment dans l’eau boueuse que le gnou inconscient vienne boire juste à côté de lui pour se faire attraper par surprise par le reptile qui noiera sa victime pour s’en repaître plus tard ?
    Pour mémoire :

    Et bien notre crocodile américain chassera de la même manière, même s’il faut bien l’avouer, il est moins féroce que ses homologues africains et surtout australiens, et la plupart du temps, il attrapera surtout de gros poissons qui passent par là.

    Mais pour pouvoir ainsi attraper et maintenir de grosses proies pendant de longues minutes durant lesquelles elles vont se débattent parce qu’elles n’ont pas vraiment envie de se faire manger, il faut avoir tout un tas de dents qui partent un peu dans tous les sens et qui feront office d’autant d’hameçons. Le museau plutôt fin, quant à lui, servira une fois la proie morte, pour arracher plus facilement les morceaux de viande difficiles d’accès – entre deux os par exemple – voire pour les plus gourmets d’entre eux, de pouvoir plus facilement choisir les meilleurs morceaux parmi les différents organes internes dans la cage thoracique ; un peu comme moi quand je mange un poulet rôti, je mange toujours le gésier en premier.
    Bien entendu, un humain passant à proximité d’un crocodile sera considéré comme un repas potentiel par celui-ci.

    L’alligator lui, chasse uniquement dans l’eau. Il n’est pas con l’alligator. Dans l’eau, il se meut avec facilité, rapidité, certains diront même avec grâce, et bien peu de choses peuvent lui résister. Hors de l’eau, sa proie aura beaucoup plus de chances de lui échapper.
    Toutefois, ne pensez pas pouvoir fanfaronner à côté d’un alligator hors de l’eau sans danger. S’il ne chasse pas hors de l’eau, cela ne veut pas dire qu’il y est inoffensif et il vous attaquera sans hésitation s’il se sent menacé. Exemple de comportement qu’il considérera comme une menace : fanfaronner à côté de lui.

    Mais revenons-en à la chasse de l’alligator. Contrairement, à son cousin qui attrapera tout ce qui bouge, même hors de l’eau, en essayant de le noyer ensuite si c’est trop gros, l’alligator ne s’attaquera qu’à des proies relativement petites, c’est-à-dire des proies qu’il peut tuer -ou du moins rendre hors d’état de nuire- en un coup de mâchoire. Car, voyez-vous, la mâchoire de l’alligator à cette particularité qu’elle est la plus puissante du règne animal et qu’elle peut exercer jusqu’à environ une tonne de pression chez les adultes.

    Maintenant, il faut toutefois mettre les choses en perspective. L’alligator n’est pas un parangon d’intelligence et lui aussi, quand il chassera il aura tendance à chasser tout ce qui passera à sa portée – mais dans l’eau – et il peut arriver que de gros mâles attrapent des animaux bien plus gros qu’un raton laveur. En gros : s’il a faim et que ça trempe dans l’eau, il va l’attaquer. Il se trouve juste qu’il y aura plus souvent des poissons que des ratons laveurs à portée de sa bouche, et plus souvent des ratons laveurs que des panthères de Floride.

    Et les humains ? Et bien les humains aussi peuvent être des victimes collatérales.
    Pas tous les jours, certes, mais c’est quand même arrivé 13 fois (dont 12 en Floride) au cours des dix dernières années. Et là, même si je mentionne les décès, ce que vous risquez le plus si vous vous faîtes attaquer par un alligator, c’est surtout de perdre un membre. Vous vous souvenez, la mâchoire, une tonne de pression, tout ça : une véritable guillotine. En moins propre.

    C’est pour cela que dans mon prochain article, maintenant que vous savez distinguer un crocodile d’un alligator, je vous parlerai de ce qu’il faut faire – et surtout ne pas faire – si vous rencontrez un alligator.

    Lire l’article suivant :

    Close Encounter of the Alligatoridae Type

     

    (sources photos: Encyclopedia Britannica et ma collection personnelle)