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  • La grande « cyber-attaque » des sites du CNED et de l’Éducation Nationale

    La grande « cyber-attaque » des sites du CNED et de l’Éducation Nationale

    Bon, alors tout le monde ironise sur le « hacking » des sites de l’Éducation Nationale.

    Seulement voila… Bien entendu, la raison la plus probable, c’est que les serveurs n’aient pas trop tenu le coup quand des millions d’ordinateurs ont voulu se connecter dessus en même temps.

    La probabilité d’un hacking reste faible.

    Toutefois, si c’est vraiment un hacking (ce qui n’est pas totalement à exclure), c’est se fourvoyer que de penser que Vladimir Poutine a autre chose à faire. Oui, bien sûr, c’est pas lui directement, mais bon, le SVR quoi.

    N’oublions jamais qu’une des stratégies plutôt très efficace qu’à la Russie pour regagner l’importance qu’elle avait sur la scène internationale à l’époque de l’URSS est d’accepter qu’elle ne pourra pas « remonter » à ce niveau, et à la place elle fait baisser le niveau de ses concurrents et ennemis. Ceci à coups de campagnes de désinformations (le fait que la majorité des « Fake News » proviennent de Russie n’est plus trop en doute), en semant le doute et en cultivant la défiance envers les institutions (par exemple, la vague d’Eurosceptisme planant sur l’UE – une Europe unie étant un gros problème pour la Russie, au contraire, une Europe désunie est une aubaine), j’en passe et des meilleures. Ses plus grands succès étant bien entendu Trump et le Brexit. Pas besoin de hacker les machines de vote, hein (trop compliqué, trop risqué), il suffit juste d’abreuver les électeurs un peu crédules et bas du front de mensonges à longueur de journée, à l’ère des médias sociaux, ça reste encore la meilleure tactique.

    Et, la France, en tant que pays européen majeur, est une des cibles de la Russie. L’un des buts de Poutine pour 2022, c’est que Le Pen soit élue.

    Mais « faire campagne » directement pour elle se verrait. Alors à la place, on sème le doute envers ses concurrents (RT France et Sputnik France sont d’ailleurs d’une efficacité redoutable sur le sujet).
    En plus, Macron a joué le jeu de la Russie sans le savoir en réussissant à réduire le PS et LR presque à néant (LR a encore quelques chances de se relever pour 2022, mais sans leader charismatique, ça va être difficile… La gauche ? Bon déjà, il faudrait qu’elle soit de gauche, et ensuite il faudrait qu’elle soit unie… bref, ce ne sera pas pour 2022).

    Un duel Macron – Le Pen est donc très probable au deuxième tour en 2022, et plus la crédibilité de Macron sera érodée, plus les gens seront en colère contre son gouvernement, plus Le Pen aura de chances de l’emporter, et plus l’influence de la Russie grandira.

    Donc oui, ce sont certainement des serveurs ayant planté pour cause de trop de visiteurs en même temps, mais une attaque externe n’est pas totalement à exclure, et dans ce cas, si on peut – je pense – innocenter Kim Jong-un, Poutine est par contre en haut de la liste des suspects… à égalité avec des petits cons d’adolescents qui veulent pas faire leurs devoirs.

     

     

  • Macron et la Grève !

    Macron et la Grève !

     

    Bonjour à toutes et à tous.
    Ah la la, cette idée de faire des petites “BDs” est pas mal, mais c’est que je n’ai pas trop le temps, et l’actualité va très vite ces temps-ci.

    Mais bon, en changeant un peu le format comme aujourd’hui, on devrait peut-être y arriver.

    Donc voila, ce dont je voulais vous entretenir aujourd’hui, comme le titre l’indique, ce sont les grèves et surtout le rapport qu’a le gouvernement à celles-ci.

    Il y a quelque chose qui cloche, ne trouvez-vous pas ? De tous temps (au moins durant la Ve République) quand le gouvernement veut faire passer une loi qui ne plait pas, il y a des grèves. Ces grèves sont accompagnées de dialogues et de négociations, et ensuite la loi est habituellement adaptée, modifiée, voire retirée si elle ne plait vraiment pas. C’est une façon assez saine de faire tourner une démocratie quand on y réfléchit.
    Mais cette fois-ci, ça coince. Pourquoi ?

    Pour en discuter avec nous, un invité de marque, Monsieur Édouard Philippe en personne (Manu n’était pas disponible, il est introuvable, quelque part entre les Bouffes du Nord et Varennes).

     

     

    – Monsieur Philippe, bonjour.

    – Monsieur Gator, bonjour.

    – Monsieur Philippe, la grève est à deux doigts d’être générale, ça craque de partout, les cheminots, les enseignants, les avocats, les infirmières, les médecins, et j’en passe. Elle dure depuis plus d’un mois. Et pourtant rien? Aucune discussion, aucune négociation, rien.

    – Je vous arrête, nous avons quand même fait semblant de retirer l’âge pivot pour que la CFDT puisse jouer son rôle de traître.

    – J’en conviens, mais à part ça, rien. Pouvez-vous nous expliquer?

    – Mais bien entendu. Je crois que les Français ne comprennent pas bien la situation. Permettez-moi donc de leur expliquer.

    – Je vous en prie, vous êtes ici pour ça.

    – Tout d’abord, je tiens à préciser que la situation n’a pas débuté avec cette grève. Avant, il y a eu les Gilets Jaunes. Je vous avoue au début, on a été surpris et on a eu un peu peur. Les Gilets Jaunes ne jouaient pas le jeu habituel de la contestation. Au lieu d’un beau défilé Bastille – Nation, bien loin de tout lieu d’importance, ils ont débarqué dans le 8e arrondissement, à deux pas de l’Élysée, des bureaux d’AXA, de Vivendi et bien d’autres.

    Bon depuis on a bien repris les choses en main avec nos milices d’État. Avouez que la BAC fait du bon boulot. Les CRS et les gendarmes sont parfois un peu réticents à éborgner et mutiler. Donc ils nassent, ils tapent, ça c’est leur spécialité, et ensuite la BAC arrive et vous éborgne à coups de LBD. C’est bien organisé, ne trouvez-vous pas ?

    – Oui effectivement, très efficace, Pinochet serait fier de vous.

    – Je disais donc, au début, les Gilets Jaunes nous ont fait un peu peur, surtout quand ils ont commencé à vouloir élever des barricades tout près de l’Élysée, mais ces grands naïfs ont voulu ensuite devenir pacifiques, pensant nous amadouer plus facilement.

    Le résultat ? Il parle de lui-même. Chaque samedi, ils mettent leur uniforme, chantent dans les rues, on en éborgne un ou deux, on en arrête quelques autres sans raison, et on recommence le samedi suivant. Ça devient presque une petite tradition. D’ailleurs savez-vous que certains touristes commencent à organiser leurs itinéraires en fonction de ça ? Pour aller prendre des selfies devant eux ?

    Mais au final, depuis plus d’un an, qu’ont obtenu les Gilets Jaunes ? Rien.
    À quoi servent-ils ? À rien.

    Leurs méthodes sont complètement inefficaces et inutiles, et ils ne s’en rendent même pas compte. Nous on continue à détricoter le tissu social français tranquillement.

    – Oui, mais là maintenant, c’est la grève. Et pas une petite grève en plus, l’une des plus grosses depuis au moins 1995.

    – Absolument. Tout se déroule comme prévu.

    – Qu’entendez-vous par là ?

    – Regardez, il y a même des médecins qui commencent à démissionner. Comprenons-nous bien : nous ne ferons rien. Nous continuerons notre bonhomme de chemin comme si de rien n’était.
    On nous compare à Thatcher qui avait réussi à détruire la contestation populaire au Royaume Uni pour laisser la voie libre aux capitalistes et à ceux que l’on appelle aujourd’hui les néo-libéraux. Oui, il y a bien sûr de ça dans notre démarche. On peut dire qu’elle a été une grande inspiratrice.

    Toutefois, les gens oublient un détail crucial quand ils nous comparent à elle. Margaret Thatcher était une femme d’état, une politicienne, elle avait une idéologie, une vision pour son pays.

    Pas nous.

    Nous, on se fiche complètement de la France et des Français.
    Le pays et sa population ne sont qu’une ressource à piller pour enrichir encore un peu plus nos maîtres.

    Avant, les grèves fonctionnaient en France pour une raison très simple, tous les gouvernements précédents – même ceux de droite – étaient composés de femmes et d’hommes qui oeuvraient pour la France, et qui essayait de mettre en place leur vision de la France, quelle que soit cette vision.

    La base d’une démocratie c’est qu’il y a un contrat social entre un peuple et son gouvernement.

    Donc quand le peuple n’est pas content, le gouvernement est plus ou moins contraint d’écouter – soit parce que les membres du gouvernement se préoccupent réellement du sort des Français (si, si, il y en a eu), ou tout simplement parce que le président et ses ministres ne veulent pas perdre leur boulot, ils veulent être réélus. La politique c’est leur carrière.

    Pensez-bien, s’ils étaient de bons avocats, médecins et autres métiers dont ils proviennent habituellement, vous croyez qu’ils se seraient tant impliqués en politique ? Bien sûr que non.
    Nous c’est tout le contraire. La politique, on s’en fiche. On est juste en mission. On vient du privé, et on y retournera une fois notre mission terminée. Avec de belles primes et stock-options en récompenses.

    Bref, dans le temps, il y avait un dialogue social entre le peuple et le gouvernement pour toutes ces raisons.

    Nous non.

    Il n’y a aucun contrat social entre les Français et nous.

    Nous ne travaillons absolument pas pour eux, nous ne l’avons jamais fait. On a juste fait semblant, un peu, pour nous faire élire. Mais nous, on travaille pour l’oligarchie. Les Arnaults, les Pinaults, les Niels et les autres.
    C’est eux qui nous ont mis au pouvoir (par l’entremise de leurs porte-paroles médiatiques) dans un but précis : transformer la France en un pays qui leur est totalement asservi. Et donc bien entendu, cela passe par détruire tout ce qui peut bénéficier d’une manière ou l’autre au peuple, surtout financièrement. Bref, notre premier ennemi, c’est le service public. D’où, la réforme des retraites.

    – Oui, mais alors qu’allez-vous faire face aux grèves ?

    – Rien.

    – Comment ça “rien” ?

    – Absolument rien. C’est l’histoire du contrat social dont je vous parlais plus haut. En temps normal, une grève ça gêne le bon fonctionnement du pays, et c’est pour cela que les gouvernements successifs de la Ve République les prenaient au sérieux.

    Mais nous, nous nous contrefichons du bon fonctionnement du pays, puisque notre but est justement de le démanteler ce pays. Ces grèves vont causer de plus en plus de tort aux Français eux-mêmes, mais pas à nous et encore moins à nos chefs.

    – C’est la stratégie de pourrissement de la grève ?

    – Oui, plus ou moins. Plus la grève dure, plus cela joue en notre faveur. Les pauvres ne vont pas pouvoir survivre sans salaire pendant bien longtemps. Il faudra bien qu’ils se remettent au travail, ou alors ils commenceront à avoir de plus en plus faim.
    Et les riches, les avocats, les médecins, ne sont pas mieux lotis, vous savez. Prenons le cas des médecins. Ils sont en grève, certains démissionnent même parce qu’ils disent que nous voulons détruire l’hôpital public…

    – Et c’est vrai ? Vous voulez le détruire ?

    – Bien entendu, nous souhaitons détruire tous les services publics.

    – Donc, les médecins démissionnaires, ils ne nous gênent pas vraiment. Au contraire, leur absence va affaiblir les hôpitaux – sans parler de nous débarrasser de quelques pauvres en mauvaise santé et qui coûtent de l’argent public qui aurait été bien plus utiles dans les poches d’un actionnaire. Et ensuite, quand tout cela aura été détruit (la Sécurité Sociale aussi, elle est la prochaine sur la liste, fin 2020, début 2021 si tout se passe bien), ils vont faire quoi ces médecins démissionnaires ? Ils vont pas devenir ouvriers. Non, eux aussi, quand leurs économies commenceront à approcher du rouge, ils reviendront bien gentiment, la queue entre les pattes et ils n’auront d’autre choix que d’accepter les contrats que nous leur proposerons, de travailler dans les conditions que nous aurons déterminé.

    Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres.

    Donc, vous voyez, cette grève ne nous gêne pas du tout. Au contraire, plus elle dure, plus elle nous aide.

    Ne l’oubliez pas, les grèves ne fonctionnent que si le gouvernement se considère démocratique et considère le peuple comme des citoyens, pas comme des esclaves qui coûtent trop cher.

    En conclusion, je vous le dis, chers grévistes, continuez. Et surtout n’oubliez pas de mettre vos gilets jaunes que la police puisse mieux viser quand elle vous tire dessus.

    – Merci beaucoup Monsieur Philippe, je crois que tout est très clair.

    – Je vous en prie, tout le plaisir est pour moi.

     

     

     

  • Les Gilets Jaunes

    Les Gilets Jaunes

     

     

    Bon, blague (un peu nulle) à part, je suis vraiment bien embêté avec cette histoire. Si j’en crois les internets, la France est aujourd’hui prise d’assaut par des gens portant des gilets jaunes et tous mes concitoyens semblent avoir un avis très arrêté sur la question. Tous sauf moi. C’est peut-être la distance, je sais pas, mais un ou plusieurs trucs m’échappent. Et quand je lis les avis des pour et des contre sur les médias sociaux, je suis encore plus embêté parce que je me retrouve d’accord avec les deux.

    Essayons d’y voir plus clair :

    • Bon déjà, un truc comme ça (terme, symbole, expression) qui sort de nulle part et qui est soudain sur tous les lèvres, ça me rend de base suspicieux de truc foireux avec manipulation à la clé, comme je vous ai déjà raconté.
    • Mais ce serait une révolte du peuple contre Macron et le fait qu’il faudrait qu’il arrête quand même un peu de se foutre de la gueule des gens, et de piquer leur pognon comme l’anti-Robin des Bois qu’il est.
    • Oui, mais il parait que ce serait organisé par la Droite, voire l’Extrême-Droite.
    • Oui, mais « même une montre cassée donne l’heure exacte deux fois par jour. »
    • Oui, mais une des revendications principales c’est de gueuler contre la montée du prix de l’essence et en ces temps où il faudrait arrêter d’utiliser de l’essence tout court si on veut que nos enfants et petits-enfants héritent d’un monde vaguement viable, ça le fait pas trop.
    • Oui, mais le gouvernement ne fait nullement monter le prix de l’essence dans un but écologique.
    • Oui, mais je sais pas, elle sent bizarre cette manif.
    • Oui, mais je vois aussi pas mal de mépris de classe de la part des anti.
    • Oui, mais il y a qu’à voir comment les médias de type BFMTV ou même la police ont une attitude très positive envers la chose, contrairement aux manifs habituelles (et donc de Gauche).
    • Oui, mais qui sait, ça pourrait évoluer vers un truc de plus grand ampleur.
    • etc.

    Bref, je ne sais pas trop si je dois être pour ou contre, mais je vois de plus en plus d’esprits s’échauffer sur le net (et il parait que c’est pas mieux sur le terrain), et au final, je me dis qu’une fois de plus, c’est pas ça qui va unir les Français et les pousser à sinon s’aimer, au moins se respecter un peu plus les uns les autres. Il s’agit ici d’un pays où les divisions sont de plus en plus profondes, et le peuple n’attend presque qu’une excuse pour s’entre-déchirer.

    Et ces divisions, vous savez à qui ça profite, n’est-ce-pas ?

  • Bon, et maintenant, on fait quoi (ce dimanche) ?

    Bon, et maintenant, on fait quoi (ce dimanche) ?

    Le 23 avril dernier, 8 656 346 personnes ont élu Macron président de la République Française.

    Oui, je sais, il y a eu un second tour, mais soyons sérieux deux minutes, la messe fut dite le soir du 23 avril.

    8,7 millions sur 47,6 millions c’est pas beaucoup.
    En fait, ça fait presque 39 millions de personnes qui n’en voulaient pas de Macron.
    8,7 millions face à 39 millions.
    Et pourtant, il a gagné.
    Je vous laisse pondérer la chose quelques minutes.

    Mais le fait est qu’aujourd’hui, il est président, on y peut plus rien.

    Par contre, dans quelques jours, voyez-vous, il y a une élection tout aussi importante que la présidentielle.

    Je serai même tenté de dire plus importante encore.

    J’ai l’impression que les gens l’oublient parfois, mais ce n’est pas le président qui passe les lois, mais l’Assemblée Nationale. Le président ne choisit pas le premier ministre comme bon lui semble, mais il le choisit (et par extension le reste du gouvernement) en fonction de la nature de la majorité à l’Assemblée Nationale.

    Je sais bien qu’en 2002, Chirac a réussi un des coups tordus pour lesquels il était connu avec la mise en place du quinquennat.
    Honnêtement, qu’un président soit en place cinq ou sept ans, ça n’a pas grande importance quand on y réfléchit. Par contre, faire coïncider les législatives avec les présidentielles, là, ça change beaucoup de choses.
    Puisqu’en temps normal, quand le peuple vient d’élire un président, il est en général content de son choix (il ne le regrette que plus tard) et il va donc voter en masse pour les députés du même parti que le nouveau président.

    Le résultat, c’est un affaiblissement, à la fois de l’opposition, mais tout simplement de l’Assemblée Nationale.

    Et nous le voyons encore et encore depuis 2002. Aucun président n’a été populaire bien longtemps : Chirac n’aurait certainement pas été réélu si Le Pen ne s’était pas glissé au second tour. En 2007, les gens ont compris assez rapidement qu’ils avaient fait une grosse connerie en votant Sarkozy (comment ne l’ont-ils pas compris avant de voter ?) et en 2012, Hollande n’a jamais été populaire, il était juste moins impopulaire que Sarkozy. Et pourtant, tous les trois ont bénéficié d’une Assemblée Nationale à leur botte pendant tous leurs quinquennat respectifs car celle-ci était issue du lendemain de l’élection présidentielle, et pas d’une autre date.
    Pour comparer, je vous renvoie aux résultats des élections législatives qui ne coïncidaient pas avec une élection présidentielle, tout particulièrement celles de 1997, 1993 et 1986.

    Bref, si on veut affaiblir un président qui ne nous plait pas, si on veut un gouvernement différent, l’occasion ou jamais, ce sont les élections législatives.

    Or, alors que la présidentielle déchaîne les passions, les législatives, j’ai l’impression que tout le monde ou presque s’en fout.
    Oui, non, pas tout le monde en fait.
    Les médias nationaux continuent à manufacturer du consentement encore et toujours. C’est eux (et derrière eux, leurs propriétaires milliardaires) qui ont transformé Macron de petit ministre pas très intéressant à Président de la République. Et depuis début mai, ils ne cessent d’être dithyrambiques d’une façon que ne renierait pas la bonne vieille Pravda de l’Union Soviétique. Sérieusement, quand je lis les unes du Point ou du Nouvel Obs en ce moment, on croirait les titres des journaux d’un état totalitaire. L’autre jour le Point a osé dire que Macron était le nouveau chef du monde libre après avoir trollé Trump.
    Sérieusement…

    Au moins, le peuple soviétique avait la décence de ne pas croire les balivernes que lui racontait sa presse.

    En France, j’ai de plus en plus de doutes. D’abord, parce que c’est la presse qui a fait élire Macron (la presse au sens large, hein, j’y inclus la télé, c’est surtout la télé qui manipule les masses de nos jours). Ensuite, parce que… les Français l’ont élu et tombent dans tous les panneaux même les plus gros :  Macron est nouveau. Macron n’est ni de droite, ni de gauche. Macron va redynamiser la vie politique, la France et le reste.

    Non, Macron n’est pas nouveau. N’oubliez pas qu’il était au gouvernement de Hollande et avant ça dans les cabinets du président. Il est le fils spirituel de Jacques Attali. Si vous détestez tant Hollande, il y a de grandes chances que c’est à cause de quelque chose qui vient de Macron. Il n’est ni de droite, ni de gauche ? Vraiment ? Oui, c’est ce qu’on dit de nos jours. Autrefois, on disait « apolitique. » Je vous renvoie à ce post. Il va rien redynamiser du tout, il va faire tout le bon vouloir de l’oligarchie, a commencer par détruire le droit du travail en France (oui, celui-là même que de nombreux pays nous envient car les travailleurs, des droits, il n’en ont pas beaucoup). Et les Français d’applaudir des deux mains. Pourtant la derrière fois que j’ai regardé, 99% de la population ne faisait pas partie des 1%. Allez comprendre.

    Et le résultat – à moins que les sondages ne soient bidonnés – c’est que EM (En Marche ? Emmanuel Macron ? Bizarre ça, un type qui donne à son parti ses propres initiales) peut gagner jusqu’à 70% des sièges de l’assemblée !!!

    Donc les gens, si vous lisez ça et que vous n’avez pas encore eu le cerveau lavé par le rouleau-compresseur médiatique pro-Macron, vous savez ce qu’il vous reste à faire.
    Ne pensez pas que l’élection législative ne sert à rien, ne croyez pas les commentateurs politiques qui vous sortent des « il faut donner une forte majorité au président » à longueur de journée.

    Ce dimanche, allez voter !
    Limite, je vais même pas vous dire pour qui, de toutes façons la donne est différente dans chaque circonscription. Juste votez, pour autre chose que les sbires de Macron (oui bon, plutôt à gauche qu’à droite votre vote quand même). L’abstention ne fait peut-être pas le jeu du FN, mais pour cette élection-là, elle va clairement faire le jeu d’Emmanuel Macron.

    Un dernier argument ?
    Je sais, on avait dit pas le physique, mais sérieusement, vous trouvez pas qu’il a une tête de tueur en série ? Et vous voudriez qu’il reste à Matignon pour 5 ans ? Sérieux, je le croise dans une rue déserte la nuit, j’ai peur :

     

     

  • L’Abstention fait-elle le Jeu du Front National ?

    L’Abstention fait-elle le Jeu du Front National ?

    L’abstention fait-elle le jeu du Front National ?

    Depuis avril 2002, cela semble être une évidence pour de nombreuses personnes. On l’entend régulièrement à l’approche de pas mal d’élections, et en ce moment même, c’est un des arguments principaux de ceux qui pensent que refuser de choisir entre lequel des deux fléaux s’abattra sur la France d’ici peu c’est très mal, surtout si on est de gauche.

    Certes.

    Mais voyez-vous, personnellement, j’ai toujours du mal avec des phrases toutes faites, répétées à tout va et considérées comme des évidences par ceux qui les annoncent sur un ton péremptoires aux inconscients que nous sommes. Encore plus quand nos imprécateurs n’arrivent pas ensuite à expliquer le pourquoi du comment de leur sentence, sinon par un « Souviens-toi, 2002 !« 

    Désolé, mais moi, ça me suffit pas.

    Moi, si on me dit un truc comme ça, je veux des faits, des données objectives pour appuyer la chose.

    Et comme on est jamais mieux servi que par soi même, je suis allé les chercher ces données.

    Je vous les ramène ici sous forme d’un certain nombre de graphes.

    Essayons de voir ce qu’ils nous disent.

    Mais avant d’aller plus loin, je me dois quand même de mentionner mes sources – c’est important, les sources.

     

    Méthodologie & Sources

    Donc mes chiffres viennent du Ministère de l’Intérieur pour les élections les plus récentes, et de Wikipedia pour les autres. Oui, je sais, Wikipedia n’est pas toujours fiable pour tout, mais quand il est question de données brutes, elles-mêmes sourcées et vérifiables, il n’y a pas beaucoup d’inquiétudes à avoir. J’ai estimé qu’utiliser un site qui regroupe tous ces chiffres était plus pratique et rapide qu’aller tout chercher à droite et à gauche (dois-je vous rappeler que je fais tout ça bénévolement sur mon temps libre ?) Si cela ne vous convient pas, n’hésitez pas à venir me donner un coup de main.

    Les rares fois où je ne disposais pas de certains chiffres (on parle ici du nombre d’inscrits qui manquait parfois), je les ai calculés à partir des autres données disponibles. Ce nombre est parfois un peu inexact à quelques milliers de personnes près, cela est dû au fait que les pourcentages sont toujours réduits à deux décimales, donc retrouver une valeur absolue à partir de ceux-ci peut mener à quelques approximations. Notez que cela ne concerne que le nombre d’inscrits pour chaque élection. Tous les autres chiffres (nombre de votants, d’abstentions et pourcentages associés) sont les chiffres officiels.

    Je ne suis remonté que jusqu’à 1994, j’aurais pu remonter 10 ans plus en avant, depuis l’émergence du Front National. C’est un choix arbitraire.

    Notez aussi que pour les élections à deux tours, je n’ai pris en compte que les premiers tours (sauf pour les Présidentielles de 2002), le FN n’étant pas toujours représenté sur tout le territoire pour les deuxièmes tours de la plupart des élections.

    Finalement, quand les graphes traitent de valeurs absolues (nombre de personnes et pas pourcentages), j’ai mis de côté les élections cantonales puisque, à chaque scrutin, c’est seulement la moitié de la France qui vote.

    J’ai aussi exclu les élections municipales de cette étude : je ne sais pas si des chiffres nationaux existent, mais ils n’auraient que peu de sens.

     

    Résultats

    Commençons par le plus évident, celui auquel on pense en général en premier : comparer la courbe du pourcentage de votes pour le FN et celle de l’abstention :

     

    Comparaison du vote FN et du taux d'abstention en pourcentages de 1994 à 2017

     

    Mais je vous avoue tout de suite, personnellement, même si ce sont les premiers chiffres auquel on pense en général, je n’aime pas trop analyser des pourcentages, ceux-ci sont très souvent trompeurs. Encore plus dans le cas présent puisque ces pourcentages-ci ne représentent pas les même choses. Le pourcentage du FN représente la proportion de voix pour le Front National parmi les votants exprimés (non blancs, non nuls). Par contre le pourcentage de l’abstention est la proportion du nombre de personnes s’étant abstenues parmi les inscrits. Donc dans la courbe ci-dessus, on ne compare tout simplement pas la même chose.

    Elle n’est toutefois pas totalement à jeter. Elle est un bon rappel que l’abstention n’est pas quelque chose en constante progression comme on l’entend souvent dire (« Les Français ne votent plus ! L’abstention augmente ! »).

    Comme vous le voyez, l’abstention est en dent de scie. Cela est dû à la nature des élections, ou plutôt du rapport qu’ont les Français avec celles-ci : ils votent pour les Présidentielles, se contrefichent des Européennes (et ensuite ils blâment l’Union Européenne pour un peu trop de choses, mais c’est une autre histoire), et sont quelque part entre les deux pour les autres élections.

    C’est regrettable, personnellement, je pense que quelque part les Présidentielles sont presque les élections les moins importantes. Mais voila, la médiatisation et la « starification » des personnalités politiques associées à l’hyper-centralisation du pays fait que les Français se désintéressent souvent des élections qui ont parfois un impact bien plus grand sur leur vie quotidienne que de savoir qui va aller habiter à l’Élysée pendant quelques années.

    Mais revenons à nos moutons.

    Donc, les pourcentages sont pas la meilleure façon d’analyser ces données, passons donc aux chiffres bruts : le nombre exact de personnes ayant voté pour le FN et s’étant abstenues. (rappel : les élections cantonales ne sont alors pas prises en compte car ne concernant pas toute la population)

     

    Comparaison du vote FN et de l'abstention entre 1994 et 2017
    Cette fois, les deux courbes comparent des nombres de personnes, donc on peut les même en parallèle. Nous retrouvons les dents de scie de l’abstention. Nous voyons aussi une certaine augmentation de l’abstention, mais attention, ne pas oublier que la population du pays augmente, le nombre d’inscrits aussi, donc dans ce cas-ci, les pourcentages sont plus parlants.

    Quant au vote FN, il est lui aussi en dents de scie, certes moins prononcées. Et on voit effectivement une certaine progression : depuis 2012, les creux sont aussi importants que les pointes d’il y a 15-20 ans. Augmentation à toutefois prendre avec des pincettes (une fois de plus : population qui augmente, donc nombre de votants augmentant mécaniquement lui aussi).

    Par contre, nous avons là un début de réponse à notre question : est-ce que l’abstention favorise le Front National ?

    Ici, nous voyons que non seulement la réponse est clairement « non », mais c’est même le contraire : quand l’abstention baisse, le nombre de votants FN augmente. Et réciproquement : quand l’abstention augmente, le nombre de votants FN baisse.

    Depuis quelques jours, je vois une nouvelle expression envahir les réseaux sociaux (à croire qu’une ou plusieurs personnalités influentes y soient pour quelque chose, voire se seraient données le mot) : « abstention différenciée » (ou « abstention différentielle« ) qui dit en gros que les votants FN sont très motivés et ne s’abstiennent pas. Ceux s’abstenant seraient d’autres bords politiques. Et ce serait l’explication au fameux « L’abstention fait le jeu du Front National ! »

    Cela m’a toujours semblé bizarre. Qu’un petit groupe de nazillons soient très motivés, ça je le conçois. Mais, aujourd’hui, ils ne forment plus qu’une minorité de l’électorat FN. Le gros des électeurs FN, ce sont des gens en général plutôt pauvres et plutôt peu éduqués et qui se laissent séduire par les sirènes du Front National, quand le reste de la droite ne s’est jamais trop intéressée à eux et que la gauche les a perdus pour tout un tas de raisons que nous n’avons pas le temps de détailler ici. Pourquoi ces gens, plutôt désabusés seraient-ils plus motivés qu’une classe bourgeoise qui entend bien garder sa position dominante dans la société et y préserver ses intérêts ? Plus motivés que les militants de gauche qui sont de toutes les manifs et de toutes les contestations ? Plus motivés que les classes moyennes supérieures qui comptent bien préserver leur illusion que la France est un havre de paix, libre, égal et fraternel ? (OK, ces derniers, oui, je pense que c’est possible)

    Bref pourquoi seraient-ils plus motivés pour aller aux urnes que les autres Français ?

    Aucune raison particulière.

    C’est d’ailleurs aussi mon expérience personnelle. Comme beaucoup de monde, il y a parmi les membres de ma famille étendue un certain nombre de sympathisants FN. J’évite de trop parler de politique avec eux, mais ils ne se gênent pas souvent pour le faire avec moi ou avec quiconque passant à leur portée. Bien souvent leur discours c’est soit « Je vais voter Le Pen » soit « Je vais aller à la pêche, je vais pas perdre mon dimanche à aller mettre un bout de papier pour ces cons. Tous pourris ! Qu’est-ce que ça va changer que ce soit l’un ou l’autre de toutes façons !? »

    Bref, j’ai souvent l’impression qu’ils s’abstiennent même plus souvent que les autres.

    Sauf dans un cas.

    Pour revenir à notre graphe, nous voyons que quand l’abstention baisse drastiquement, le vote FN monte à chaque fois.

    Quelle pourraient en être la cause ?

    Il suffit de regarder de quelles élections il s’agit. C’est simple, comme mentionné plus haut, les élections avec un faible taux abstention sont les élections présidentielles. Elles sont aussi les élections où le FN fait les plus gros scores habituellement (mais les choses changent, voir les dernières Européennes : accident de parcours ou nouvelle tendance ? Nous verrons dans quelques années).

    Pourquoi ?

    Personnellement, je pense que c’est à cause de l’hyper-personnalisation de ces élections. Pour toutes les autres élections, on vote quand même plutôt pour un parti, aux Présidentielles, le parti est presque secondaire, on vote surtout pour un individu.

    Et c’est là qu’est la clé de la chose je pense. Ce qui attire certains électeurs ce n’est pas tant le Front National (d’où de faibles scores la plupart du temps) mais la marque Le Pen.

    Malgré tous ses défauts, le père était très charismatique, même si c’est le charisme que peut avoir un gros porc bruyant et sale foutant le bordel dans une cocktail party huppée. Parmi toutes ses techniques empruntées aux partis totalitaires, celle du culte du chef n’est pas la moindre. C’est pas non plus un hasard si c’est sa fille qui lui a succédé. Même si elle a un certain talent à arriver à se faire passer pour respectable ce n’est pas ça qui l’a aidée à monter les échelons du pouvoir interne du FN. Elle y a surtout réussi grâce à son nom de famille et les appuis qu’il lui a apportés. Et c’est encore le cas aujourd’hui. On ne le saura jamais, mais si Jean-Marie Le Pen avait été remplacé par quelqu’un d’autre, je suis persuadé que le FN serait rapidement redevenu un parti mineur.

    Oui, je pense vraiment que le culte du chef joue un très grand rôle dans les succès du FN aux Présidentielles, mais avant de jeter la pierre, je pense aussi que c’est le culte du chef qui fait que les Présidentielles sont les élections qui ont le moins d’abstention, ou que tout le monde pousse des cris d’orfraie quand un candidat majeur refuse de s’adonner à l’exercice douteux des consignes de vote. Non, le culte du chef n’est pas l’apanage de l’extrême-droite, c’est plutôt même un des moteurs principaux de l’élection présidentielle.

     

    Ce qui nous amène au graphe suivant.

    Puisque les Présidentielles sont une anomalie dans le paysage électoral français, concentrons-nous sur celles-ci.

    Voici donc le nombre de voix reçues par les Le Pen depuis 1995 (j’aurais pu inclure 1988, mais je ne suis simplement pas remonté jusque là, je ne pense pas que cela aurait changé grand-chose) :

     

    Votes FN et abstention pour les élections présidentielles entre 1995 et 2017

     

     

    Là, deux choses sautent aux yeux. La première c’est qu’il semble effectivement y avoir une corrélation entre l’abstention et le vote FN. Toutefois, cette corrélation semble débuter à partir deuxième tour des élections de 2002.

    Cela m’interpelle un petit peu. Voyez-vous cette rengaine « L’abstention fait le jeu du FN » est devenue populaire au lendemain du premier tour des élections de 2002.
    Or, lors de cette élection-là, où l’abstention avait été très forte, le score du FN n’était pas si élevé que ça. Le nombre de votes supplémentaires par rapport à l’élection de 1995 est presque négligeable.
    Il est établi aujourd’hui par quiconque s’est penché sérieusement sur la question que la qualification de Le Pen au second tour n’est pas due à ni une quelconque poussée du FN, ni à l’abstention, mais bel et bien à la démultiplication des candidats de gauche qui a fait éclater l’électorat. Il n’y a que 200 000 voix d’écart entre Le Pen et Jospin. Si Christiane Taubira ne s’était pas présentée, Jospin était qualifié. Si Chevènement ne s’était pas présenté, même avec Taubira candidate, non seulement Jospin se qualifiait pour le second tour, mais il passait même devant Chirac.

    Pourtant, c’est bien au lendemain de cette élection que l’abstention – et donc les abstentionnistes – se sont soudain retrouvés accusés de la qualification de Le Pen au second tour. Quelle est la source de cette grossière erreur ? Honnêtement, je ne le sais pas. Je n’étais pas en France à ce moment-là. L’internet français commençait tout juste à vraiment se démocratiser. Les réseaux sociaux n’existaient pas encore. Mes sources quant à savoir ce qu’il se passait en France étaient assez limitées à ce que m’en disaient mes proches, les rares forums que je fréquentais, ainsi que quelques sites des grands journaux, en gros.

    Et l’ironie de la chose, c’est que, pour le deuxième tour, l’abstention a baissé et le nombre de votants pour Le Pen a augmenté. Y a-t-il rapport de cause à effet ? Difficile à dire, mais je pense que non, que cette progression de Le Pen entre les deux tours est due au report de voix de Mégret.

    Par contre, depuis 2002, point de doutes, les deux courbes se suivent en parallèle. Attention toutefois, corrélation ne veut pas forcément dire causation –  c’est même pour cela qu’analyser des données est un exercice difficile. Quoiqu’il en soit, s’il y a eu une baisse des deux en 2007, les deux montent de manière régulière depuis.

    Je me trompe peut-être, mais je pense que l’on peut expliquer la baisse de 2007 ainsi : Sarkozy ayant largement ratissé sur les terres et thèmes du FN, il a réussi à récolter un certain nombre de ses voix d’un côté. Et de l’autre, le battage médiatique fait contre l’abstention depuis 2002 a porté ses fruits pour les élections de 2007.

    Mais depuis, les deux remontent régulièrement (si on se limite aux présidentielles, si on suit la courbe de toutes les élections, c’est une autre histoire, cf plus haut). Toutefois, j’ai du mal à voir comment la monter de l’un puisse entraîner la montée de l’autre.

    Je sais que dans ce déjà trop long texte je veux à tout prix essayer d’éviter les suppositions et autres conjectures mais je vais devoir ici m’avouer vaincu et me laisser aller à certaines.

    Première supposition : Je ne pense pas que l’une cause l’autre, mais je pense que les deux ont la même cause. En gros, un dégoût de la politique telle qu’elle se fait depuis longtemps et de plus en plus. Celle qui fait dire à certains « Tous pourris ! » Celle qui fait que d’autres vont se jeter sur n’importe quel candidat estampillé « nouveau » quelles que soient les choses qui se cachent derrière ce candidat (oui, je fais allusion à Macron). Celle qui fait qu’on puisse se dire que voter ne sert plus à rien. Celle qui fait qu’on est prêt à écouter n’importe quelle personne prétendant s’adresser à vous, elle au moins, contrairement aux autres, même si elle s’appelle Marine Le Pen et qu’on est issu d’un milieu ouvrier, traditionnellement ancré à gauche, et que jamais on se serait cru voter pour elle un jour.

    Si on rajoute les politiques menées ces dernières années toujours plus inspirées de l’extrême-droite (de Sarkozy à Valls), là aussi, ne plus vouloir voter, ou vouloir préférer l’original à ces opportunistes est compréhensible.

    Donc personnellement (je me réserve le droit de me tromper), je ne pense pas qu’il y ait lien de cause à effet entre abstention et vote Le Pen, mais que l’augmentation ou la baisse des deux lors des élections présidentielles  à la même cause : une certaine oligarchie toujours plus puissante, toujours au détriment des classes économiquement inférieures de la population.

    Deuxième supposition, peut-être un peu alambiquée : nous avons vu que cette corrélation apparaît après le premier tour de 2002, donc après toutes ces attaques parfois assez violentes contre les abstentionnistes (un peu comme en ce moment quoi). Le Français est parfois tête de lard et a très souvent l’esprit de contradiction. Et si certains hésitant entre voter et s’abstenir, lors d’élections présidentielles, décidaient finalement de s’abstenir, essentiellement agacés par tous les donneurs de leçons lui disant que s’abstenir c’était très mal, presque plus mal que de voter Le Pen (vu comment ils se font plus attaquer que les électeurs de Le Pen, il y a de quoi se poser la question). Et si « l’abstention fait monter le FN ! » était en fait une prophétie auto-réalisatrice ?

    Je n’ose le croire et pourtant…

     

     

    Je vais bientôt terminer cette analyse qui est déjà bien trop longue avec quelques graphes de plus, qui pourraient être instructifs (sur notre sujet ou un autre)… ou pas…

     

    Nombre de votants, voix FN et abstention entre 1994 et 2017

    Celui-là résume un peu le tout : en noir l’évolution du nombre de personnes votant FN depuis 1994, en  bleu-ciel, le nombre de gens votant pour quelqu’un d’autre et en rouge le nombre d’inscrits ne votant pas.

    Ce graphe n’est pas indicateur de grand-chose sinon d’une chose. L’abstention différenciée invoquée plus haut sembler exister à un niveau et un seul : l’électorat FN se déplace aux urnes de manière relativement régulière quelle que soit l’élection, les autres électeurs s’intéressent surtout aux présidentielles. Donc si on compare une élection non-présidentielle avec une élection présidentielle dans leurs successions, oui, on peut peut-être parler d’abstention différenciée. Mais nous avons déjà vu qu’il valait mieux traiter le cas des présidentielles un peu à part.

     

    Le graphe suivant découpe l’électorat entre pourcentage des inscrits qui votent FN (noir), qui s’abstiennent (rouge) et qui vote pour quelqu’un d’autre (bleu dégradé).

     

     

     

    Bon, pas trop grand chose à tirer de ce graphe qui n’a déjà été dit. Il s’agit juste d’un graphe plus satisfaisant que le tout premier de ce post, puisqu’ici tous les pourcentages (vote FN et abstention) sont exprimés en pourcentages d’inscrits. Nous y voyons ce que nous avions déjà vu : quand l’abstention baisse, le pourcentage de gens votant FN augmente.

     

    Pour le prochain graphe, nous restons dans les pourcentages d’électeurs inscrits mais en nous concentrant sur les Présidentielles :

    Votes FN et abstention en pourcentages d'inscrits pour les élections présidentielles

     

    Celui-ci, c’est un peu le même, mais avec un nombre d’électeurs :

    Nombre de votes FN et abstention pour les élections présidentielles entre 1995 et 2017

     

    Ces deux derniers graphes reprennent plus ou moins les informations de notre troisième courbe, sauf qu’ils la modèrent un peu. Certes, il y a augmentation et du vote FN et de l’abstention pour les Présidentielles depuis 2007, mais cette progression n’est pas si forte que ça finalement, et l’abstention progresse plus que le Front National. Donc la relation de cause a effet n’est pas du tout prouvée.

     

    En Conclusion

    Nous y arrivons enfin.

    Qu’avons-nous appris ?

    Que de manière générale, une forte abstention ne cause pas une augmentation du vote du Front National. C’est même en fait le contraire qu’il se passe en général et à l’exception des élections présidentielles.

    Pour celles-ci, depuis 2007, mais depuis 2007 seulement (et donc pas en 2002, il faut le souligner encore et encore), il y a une certaine augmentation, et de l’abstention, et du vote FN, mais le lien entre les deux semble plutôt être une cause commune aux deux phénomènes, surtout que l’abstention augmente plus vite que le vote FN.

    Voila, si tout cela vous a intéressé, la meilleure façon de montrer votre reconnaissance c’est de partager ce post autour de vous.

    Si vous trouvez des erreurs, soit dans mes graphes, soit dans mes raisonnements, n’hésitez pas à les signaler et je corrigerai (ou pas, si c’est vous qui vous trompez).

    Si vous souhaitez utiliser certains de ces graphes sur votre propre site, n’hésitez pas, mais à condition de nommer votre source (le site www.swamp.fr donc avec un lien vers ce post-ci – pas la homepage du site). Merci d’avance.

     

     

  • La Faute de Jean-Luc Mélenchon

    La Faute de Jean-Luc Mélenchon

    Le premier tour des élections présidentielles est passé.

    La messe est dite.

    Et l’homme a abattre est…

    Jean-Luc Mélenchon…

    Euh… Quoi ?!
    M’aurait-on mal informé ?
    Est-il au second tour ?

    Bon, qu’on l’ait descendu comme on l’a descendu avant le premier tour, je comprends. C’est dégueulasse, mais je comprends. Un candidat dont le but est de lutter contre l’oligarchie, et qui soudain à de bonnes chances d’atteindre le second tour, normal que les représentants, porte-paroles et autres suppôts de celle-ci ait voulu protéger leurs chefs. Ils l’ont dit attaqué de toute part, en disant tout et n’importe quoi sur lui. Surtout n’importe quoi…

    Ce qui est plus triste, par contre, c’est le nombre de gens qui croient encore la propagande des éditorialistes professionnels qui, omniprésents dans les médias, pourrissent l’esprit de la population depuis plusieurs décennies maintenant.
    Et ils sont vraiment passés à la vitesse supérieure ces dernières années quand presque tous les médias se sont retrouvés achetés par une poignée de milliardaires. Leur boulot maintenant, ce n’est plus de commenter l’actualité, c’est de former l’esprit des gens à accepter avec le sourire leur oppression toujours plus grande, le fait que les pouvoirs financiers contrôlent désormais les pouvoirs politiques et plus le contraire.
    Vous vous souvenez à quoi c’est censé servir un leader en démocratie ? Entre autres choses, à contrôler l’économie… Quoi ? Vous l’aviez oublié ? C’est que les médias ont très bien fait leur travail alors.
    Je comprends que les moins de trente ans me regardent avec de gros yeux incrédules quand je dis ça…

    Et donc, ils ont passé leur campagne du premier tour, bien entendu à faire de la pub pour leur poulain, mais surtout à s’attaquer à leur ennemi – et vous aurez remarqué que ce n’était pas Marine Le Pen leur ennemi. Il ne fallait surtout pas que Mélenchon atteignent le second tour, mais Le Pen, ça ne les dérangeait pas.
    Au contraire !
    Ils la voulaient, ils l’espéraient au second tour la nazillonne !
    Souvenirs de 2002 et d’un 82.21% qui leur fait faire à tous de doux rêves mouillés une fois la nuit tombée.

    La messe est donc dite, et pourtant, le terrible et impardonnable Jean-Luc Mélenchon reste l’homme à abattre du deuxième tour.

    Mais que lui reproche-t-on donc exactement ?

    Tout d’abord :

    Ne pas donner de consignes de vote pour le second tour!

    J’avoue quand j’ai entendu ça, les bras m’en sont tombés. Euh « ça », c’est pas le fait qu’il n’ait pas donné de consignes, hein, c’est le fait qu’on le lui reproche.

    Personnellement, j’ai toujours trouvé l’exercice de la consigne de vote des perdants pour les qualifiés au second tour un peu insultant envers les électeurs. « Viens ici petit électeur qui a voté pour moi mais qui est maintenant perdu et confus quant au second tour. Viens sur mes genoux mon petit, je vais te dire pour qui voter parce que tu n’es pas capable de penser par toi même. »

    Ça pue le paternalisme, le culte du chef et bien d’autres sentiments tout aussi nauséabonds.

    Mélenchon n’a pas de consigne de vote tout simplement parce qu’il respecte ses électeurs, il les considère comme des gens capables de réflexion et capables de décider par eux-mêmes que faire face à ce choix qui n’en est pas un et qui nous incombe aujourd’hui. Il n’est pas leur chef – un président ne devrait pas être le chef du peuple, un candidat malheureux à une élection, encore moins. Il l’a compris, ses électeurs aussi. Ils ne lui doivent rien, et surtout pas lui obéir au doigt et à l’œil.

    Ne pas comprendre ça, c’est tout simplement ne rien avoir compris au programme et à la démarche de Mélenchon depuis le début de sa campagne. Ne pas les avoir compris, ou ne pas s’y être intéressé ? Baser toute son opinion de l’homme sur les dires d’autres, de nos chers éditorialistes professionnels par exemple ?

    Mais cela ne s’arrête pas là, non.

    Alors certes, on accepte (ou fait semblant d’accepter) qu’il ne veuille pas donner de consignes de vote, mais :

    Il ne dit même pas pour qui lui, en son âme et conscience, va voter.

    Et ça c’est inacceptable pour nos donneurs de leçons ! Le cuistre ! Ne pas dire pour qui il va voter ! Quelle indécence ! On insinue même qu’il serait capable de voter Le Pen, rendez-vous compte !

    Non, mais halte au sketch comme dirait un ami.

    Pourquoi faudrait-il qu’il dise pour qui il va voter ? Depuis quand cela est-il devenu obligatoire ?

    Et que voulez-vous qu’il vous réponde ?

    Et quelle que soit la réponse qu’il donne, on la retournera contre lui :

    • Voter Macron ? « Regardez, quel traître ! Il retourne sa veste ! »
    • S’abstenir ? « Regardez, quel salaud, il fait le jeu du Front National » (au passage, j’ai vraiment envie de filer des claques aux gens qui disent ça, ils ne font que répéter un truc qu’on leur a mis dans le crâne depuis 2002, un truc qui était faux à l’époque et qui l’a toujours été). Au passage je vous invite à (re)lire ce post « Moralisme Électoral » et s’il vous en faut plus, j’ai des données brutes montrant que c’est des conneries (les données vous les avez aussi hein, elles sont publiques et connues de tous, il suffit de les regarder au lieu de crier avec les loups sans réfléchir).
    • Voter blanc ? Oui, s’il servait à quelque chose, s’il pouvait invalider une élection et ses candidats, le vote blanc serait un bon choix (et j’en serai moi-même très adepte), mais dans l’état actuel des choses, il n’est tout simplement pas sérieux de voter blanc. C’est l’abstention qui l’a remplacé comme non-vote contestataire.

     

    Vous noterez que je n’ai pas mis « Voter Le Pen » dans ma liste. Ne me dites pas qu’il est concevable ne serait-ce qu’une seule seconde que Mélenchon puisse voter Le Pen. Si vous l’imaginez, c’est que vraiment vous ne connaissez ou ne comprenez donc rien au bonhomme.

    Bref, ces attaques contre Mélenchon sont aussi minables qu’infondées.

    Mais au fait, pourquoi existent-elles donc ?

    C’est assez simple, et ce sera le sujet de mon prochain post (avant le deuxième tour espérons).

    Dimanche prochain au soir, celui ou celle qui sera élu(e) président(e) aura gagné une bataille, une bataille majeure, décisive, mais il ou elle n’aura pourtant pas gagné la guerre, loin de là.

    Pour gagner la guerre, il faut gagner les législatives. Mais voila, à ce moment-là, Mélenchon pourrait bel et bien faire dérailler le train de la victoire de notre futur président. Il est donc important pour les bras armés et les porte-paroles de l’oligarchie de ne pas perdre de temps pour essayer de discréditer celui qui est en train devenir le leader de l’opposition.
    Donc, ces attaques contre Mélenchon, aujourd’hui, entre les deux tours, alors qu’il n’y est pas qualifié, c’est la campagne des législatives qui a déjà commencé.

     

    Portrait de Jean-Luc Mélenchon – Oeuvre collective par Jean-Michel Apathie, Franz-Olivier Giesbert, Laurent Jauffrin, Joseph Macé-Scaron, Christophe Barbier, et bien sûr presque toutes les télés de France.

     

  • Jour d’Élections

    Jour d’Élections

     

    Voila, aujourd’hui, c’est jour d’élections en France.

    Je voulais encore poster quelques mots sur la chose avant les faits, mais pas le temps, pas l’envie. Ces élections me laissent vraiment un drôle de goût dans la bouche quand je vois que 70% des Français semblent être prêts à vouloir d’un(e) président(e) qui soit criminel, imposteur, crapule, fasciste, baudruche, oligarchique, raciste, petit cadre sup’, j’en passe et des meilleures (rayer les mentions inutiles selon que vous votiez Macron, Le Pen ou Fillon). Dans tous les cas, il s’agit d’une personne qui n’a pas l’intérêt du peuple français dans ses intentions.

    Mais un peu de baume au cœur quand même quand on voit que quelqu’un avec des idées qui pourraient vraiment changer les choses pour le mieux à des chances (même minimes) d’aller au second tour.

    On verra.

    Et puis surtout, n’oubliez pas que tout ne se joue pas à ces élections-ci, mais qu’il reste les législatives qui vont revêtir une importance toute particulière cette année, vu qu’il y a de grandes chances que le président élu ne dispose de toutes façons pas de majorité absolue à l’assemblée.

    Je reviendrai dessus… ou pas…

    En attendant, je vous laisse avec des affiches d’une autre époque, histoire de:

     

     

     

     

     

     

     

  • Début de Campagne Présidentielle

    Début de Campagne Présidentielle

    Bon, c’est bien beau ce qu’il se passe aux US (non pas du tout en fait, j’en fais presque des cauchemars la nuit), mais il faudrait pas oublier qu’il y a une élection majeure qui approche du côté de chez nous, et que là aussi, il n’y a pas de quoi rigoler.

    Aujourd’hui, je vais partager avec vous mes impressions sur les candidats principaux, que vous les vouliez ou non. (oui bon, si vous ne les voulez pas, rien ne vous empêche de lire)

    Et comme vous savez que parfois, j’aime bien représenter nos chers dirigeants (et ceux qui voudraient bien le devenir) sous forme de Lego, j’en profite aussi pour vous présenter mes premières tentatives avec nos aspirants à la présidence (et ne venez pas râler qu’ils ne sont pas ressemblants, je détaille le pourquoi du comment à la fin du post).

    Commençons par (pour ne pas faire de favoritisme, j’ai choisi l’ordre alphabétique de leurs prénoms, ne me demandez pas pourquoi)

     

    Benoît Hamon

    Ne ressemble pas du tout à Hamon.

    J’avoue, je l’aime bien Benoît Hamon. Un des rares mecs du PS qui soit encore à gauche. Plutôt honnête, probablement intègre. Le fait même que sa victoire des primaires provoque une fuite de rats qui ont décidé de quitter le navire (vous savez, tous les traîtres du PS qui ont renié tous leurs idéaux et tué le socialisme au cours des dernières années) me le rend encore plus sympathique. Mais voila, s’il est élu, certains de ces rats vont revenir au pouvoir d’une façon ou d’une autre. Et puis je pense que pour qu’il y ait un vrai renouveau de la gauche en France, il faut passer d’abord par la mort du PS. Et paradoxalement, même si – comme toute personne un peu censée – je me suis réjoui de la défaite de cet enfoiré de Manuel Valls (il doit rester un fond de bouteille de champagne au frigo, je pense), si on y réfléchit un peu, il aurait peut-être mieux valu qu’il la gagne cette primaire.

    Je m’explique.

    Avec un Valls candidat, non seulement il se serait pris une grosse gamelle, mais en plus il aurait affaibli Macron, les deux marchants plus ou moins sur les plates bandes de l’autre.
    Là, tout le Valls Fan Club va aller voter pour Macron, et Hamon, non seulement n’a aucune chance d’aller au deuxième tour, mais en plus il va siphonner certaines des voix (les vrais électeurs de gauche) dont Mélenchon aurait bénéficié si Valls avait été le candidat du PS.
    J’y reviendrai dans quelques lignes.

     

    Emmanuel Macron

    Chais pas vous, mais moi je l’aime bien ainsi. Je ne vais pas y faire beaucoup de modifications à ce Macron Lego, la première tentative était la bonne je pense.

    Je vous avoue, les bras m’en tombent. Comment ce mec sorti de nulle part (façon de parler, puisqu’il sort de la banque des Rothschild) sans aucune expérience politique et dont le seul fait d’armes au gouvernement est d’avoir salement endommagé le droit du travail (vous savez les lois qui protègent le peuple et qui l’évite de trop se faire exploiter par les puissants) peut-il être soudain si populaire au point qu’il pourrait bien devenir notre futur président ?
    Les électeurs sont-ils si cons que ça ? Tout chez lui ressemble à une mauvaise blague. Je veux dire, le mec a osé sortir un bouquin qui s’appelle « Révolution. » Et les gens gobent ? Hors système dites-vous ?
    Ah, le « système » on aime bien l’attaquer et lui mettre tout sur le dos, mais demandez aux mêmes gens qui le détestent tant de vous de définir ce système, et ils vont soudain devenir bien silencieux.
    Allez, disons que le « système » c’est plus ou moins l’oligarchie. Oligarchie est certainement un mot trop savant pour pas mal de gens ; système on comprend mieux (personnellement, je trouve le sens de ce terme un peu trop vague et un peu trop fourre-tout).

    Donc je reprends, le mec, il est banquier des Rothschild (rien que ça déjà, il devrait y avoir des sirènes qui commencent à clignoter et à sonner, non ?). Au gouvernement, il fait une loi sur mesure pour faire faire des rêves mouillés au Medef. Et puis il y a les petits trucs par ci par là, comme la fois, il y a quelques mois où il avait pris de haut un mec parce que ce dernier n’avait pas de costume…

    Et il y a quelques jours, il a tenu un meeting où il a dit :

    « Je ne veux plus entendre autre chose que ‘L’important, c’est de travailler’ »

    Sérieux ?
    Alors déjà, mettre la valeur travail sur un piédestal, c’est une meilleure façon de maintenir le peuple en servitude docile (les meilleurs esclaves sont ceux qui ne réalisent même pas qu’ils sont esclaves), mais là, je suis presque sans voix… Et ensuite, il va nous sortir quoi ? Qu’après le travail, les choses les plus importantes sont la famille et la patrie ?

    Je ne vous parle même pas de l’absence de programme, et les rares bribes de contenu qu’il veut bien annoncer ont de drôles de relents des promesses de campagne d’un certain nabot au printemps 2007.

    Et le pire c’est qu’avec la chute du Père Fillon, il a de grandes chances d’être élu.

    Par contre, un truc qui m’intrigue, c’est qu’une fois à l’Élysée, il n’aura certainement pas beaucoup de mal à former un gouvernement, mais pour pouvoir gouverner, il faut aussi une majorité à l’Assemblée Nationale. Comment va-t-il l’obtenir avec son parti tout nouveau tout beau ? Pourra-t-il même présenter des candidats dans toutes les circonscriptions ?
    Ou bien pour la première fois (?) de la Cinquième République, la France va-t-elle découvrir le concept de négociations et de compromis entre partis pour pouvoir rendre le pays gouvernable ? (je ne suis pas trop optimiste sur ce dernier point).

     

    Jean-Luc Mélenchon (et son hologramme)

    Alors pour un Mélenchon (et son hologramme) ressemblant, j’ai bien quelques petites idées, mais je ne dispose pas des pièces nécessaire pour le moment.

    Alors Mélenchon c’est compliqué.
    Honnêtement, si je votais à ces prochaines élections (je ne voterai pas pour tout un tas de raisons, et ça me chagrine bien, croyez-le) je pense que je voterai pour lui sans beaucoup trop d’hésitations.
    Il est le seul vrai candidat de gauche avec un vrai programme réaliste, bénéficiant le peuple à l’encontre de l’oligarchie.
    Et c’est là tout son problème. Il est à peu près vraiment « anti-système » et le système le sait. Du coup, le système fait tout pour le diaboliser.
    C’est pas un hasard si depuis des mois, voire des années, il est classé comme d’extrême-gauche par de nombreux médias. Que l’on insiste toujours sur ses aspects les moins glorieux. Qu’on caricature systématiquement sa démarche. Qu’on ne discute jamais le fond de son programme, et ce genre de choses.
    Parmi tous les candidats ayant la moindre chance de s’approcher du pouvoir, il est le seul qui veut vraiment s’attaquer à l’ordre établi pour redonner le pouvoir au peuple. Et ça, l’oligarchie ne peut l’accepter.
    Et si vous avez des doutes sur ce que je dis (parce que je sais que vous avez des doutes, ils ont bien été plantés partout dans les médias de droite et de « gauche » depuis longtemps), honnêtement lisez son programme. Faites-le, pour de vrai. Et dites moi ce qui vous pose problème dedans.
    Tiens d’ailleurs, si j’ai le temps avant les élections, j’essaierai de le décortiquer ici.

    Maintenant, le Mélenchon, il y a un truc qui m’agace chez lui, surtout là tout de suite, c’est qu’il peut vraiment être une tête de pioche. S’il y a encore quelques semaines il avait une petite chance d’aller au second tour, ces chances se sont envolées avec la victoire de Hamon aux primaires du PS (auxquelles il aurait peut-être dû participer, mais là aussi, il a fait sa tête de pioche). Le truc censé et adulte à faire, c’est de commencer à discuter avec Hamon pour voir s’il y a moyen de moyenner. J’ai même cru comprendre que Hamon ne serait pas contre. Mélenchon, si. Lui, il est contre. Eh bien soit, Jean-Luc, mais là, tu vois, ce que ça me dit ce genre de comportement, c’est que tu préfères un guignol ou une crapule à l’Élysée plutôt que d’accepter de composer avec les cartes qui te sont données pour le bien du plus grand nombre.

    Pas cool, Jean-Luc, pas cool du tout.

     

    Marine Le Pen

    Elle, ça fait un moment que je l’ai faite ainsi. J’y touche pas pour l’instant.

    Première dans les sondages en ce moment ? Mais qu’arrive-t-il à mon pays ?
    Personnellement, j’aime bien l’idée de la démocratie (même si je préfère de loin la démocratie directe à la représentative qu’on nous a refourgué en France en voulant nous faire croire que c’est la seule possible) : une personne un vote, tout ça.
    Mais je ne peux croire que tant de Français soient racistes et xénophobes.
    Ce que je peux croire par contre, c’est qu’ils soient vraiment pas très malins et qu’il est facile de les embobiner.
    Depuis quelques semaines, (plus ou moins depuis l’élection de Trump, les deux électorats se ressemblant pas mal quand même), il m’arrive parfois d’écouter ce que les fans de Le Pen ont à dire. Oui, oui, j’ai consciemment décidé de faire cet effort. En général, ça peut se résumer à « ils sont tous pourris, alors au moins avec Le Pen, vu qu’elle a jamais été au pouvoir, elle est moins pourrie et puis ça mettra un grand coup de pied dans la fourmilière. »

    Par où commencer ? Par le « tous pourris » peut-être. Ça c’est un truc qui m’a toujours soûlé. Non, putain, ils sont pas « tous pourris ». Oui, il y en a plein de pourris, mais c’est pas tous. Voila, ce raccourci de pensée, cette non-pensée même, est ce qui me fait douter sur le bien fondé du droit de vote pour tout les citoyens. Enfin, bon, c’est un autre débat.
    Juste un petit lien parlant de quel parti est le plus « pourri » en France (vous allez être surpris(es)).
    Ensuite, le « coup de pied dans la fourmilière » comment expliquer ? La fourmilière elle est en général salement endommagée après avoir reçu un coup de pied.
    Tenez, j’ai une autre métaphore pour vous : « si votre chien de berger est malade, vous allez le remplacer par le loup pour garder les moutons, vous ? »
    Moi non plus. Et pourtant, vous allez vous apprêter à voter Le Pen.
    Et si vous voulez voter pour elle pour donner une leçon aux autres, mais au fond de vous, vous ne voulez pas qu’elle soit élue, j’ai une fois de plus deux mots pour vous : « Donald Trump ».

    Réfléchissez-y bien.

    Et puis merde, notre pays est loin d’être parfait, mais il a une des plus belles devises du monde ! Non ? Je sais, la liberté, l’égalité et surtout la fraternité sont vraiment mises à mal ces derniers temps, mais est-ce une raison pour voter pour quelqu’un qui veut se débarrasser des trois ?

     

    François Fillon

    « Désolé, M. Fillon n’a pas pu venir, mais comme de toutes façons, il bosse pour moi. »

    Il est fini là ? Il va pas pouvoir survivre (politiquement) à ce qui est en train de lui arriver.
    Il est de l’histoire ancienne, n’est-ce pas ?

    Au moment où je tape ces lignes, il est en train de faire une conférence de presse dans laquelle il s’accroche, encore et toujours, et dans laquelle il s’enfonce, toujours un peu plus.

    Non sérieux, le mec est complètement grillé, mais il ne se retire pas ?

    Certes, mais je n’imagine pas une seule seconde les Républicains partir aux Présidentielles sans un candidat qui soit « viable ».
    Que va-t-il se passer avec eux ? Mystère…

     

     

    Une dernière note sur les Lego : comme je disais au début du post, je vais retenter quelques « caricatures / dessins de presse » en Lego. Je ne sais pas si ça marchera ou pas. J’ai l’impression d’avoir eu des résultats plutôt mitigés jusqu’à présent (mais j’aimais bien celui-là). Pour l’instant, je cherche surtout le bon look pour chacun, on est encore loin de résultats probants pour la majorité d’entre eux. Mais si Sarkozy, Hollande et même Valls n’avait pas été trop difficiles à recréer ainsi, j’avoue que pour Hamon et Mélenchon, ça va être très difficile (pas vraiment de traits prononcés pour Hamon, ses cheveux inexistants en Lego, et difficile de faire un Mélenchon « ressemblant » avec les pièces existantes, j’en ai peur). J’aime bien mon Macron là tout de suite. Fillon je n’ai pas pu faire, alors qu’il est finalement le plus facile à reconstituer des cinq (mais comme il me manque les bonnes pièces, je mise sur le fait qu’il ne me sera pas nécessaire de le faire). Le Pen, je l’ai faite il y a un moment, je n’y touche pas pour l’instant. (on m’informe qu’elle a changé de coiffure… oh well…)
    Enfin, bon, je me pencherai sérieusement sur le vainqueur des élections, les autres, pas sûr qu’il y en ait besoin.

     

    Et pour finir, je ne vais pas me risquer à un « pronostic. » Oui bon, tout d’abord, ce n’est pas du sport, mais surtout je sens que ces élections vont être assez imprévisibles. Depuis des mois, la messe était dite, Juppé était notre futur président. Puis en fait ce fut Fillon. Et puis blam, Fillon est grillé, ce qui semble mettre Macron en position de futur Président. Mais l’élection de Trump nous montre que nous ne sommes pas à l’abri d’une très grosse surprise (dans un sens ou dans l’autre). Mais il est aussi presque sûr que les Républicains n’ont pas dit leur dernier mot. 2017 c’était « leur » année, ils ne vont pas s’avouer vaincu. Espérons juste que ce bordel ne profite pas trop à Le Pen.

    À suivre…

     

     

  • 49-3

    49-3

     

    Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine…

    Non, je déconne, ça se passe en France, au printemps de l’année 2016.

    Les gens n’étaient pas contents après encore une nouvelle traîtrise du gouvernement :

     

    Manifestation contre la Loi Travail - Lego

     

    François Hollande dit "Euh... Manuel... Les gens sont vraiment pas contents là, tu pourrais pas faire quelque chose ?" - Lego

     

    Manuel Valls / Kylo Ren dit "Pas de problème, François. Je vais faire ce qu'il faut !" - Lego

     

    Manuel Valls - Kylo Ren dit "J'envoie la brigade 49-3 !" - Lego

     

    Les CRS Stormtroopers écrasent la manifestation, les news servent la propagande du gouvernement. - Lego

     

     

     

     

    Épilogue :

    Manuel Valls Kylo Ren parle à un homme mystérieux. Il dit "J'ai procédé selon vos souhaits, Maître. Nous pouvons maintenant passer à la phase suivante. - Lego

     

    Le sinistre homme mystérieux répond à Manuel Valls : "Bien, Kylo Valls. Tu es maintenant prêt à terminer ton apprentissage pour l'an prochain." - Lego